Station Nord : nouvel espace de tous les possibles

Manifesto XXI - Station Nord - François Fleury
En 2016, le Collectif MU a ouvert les portes de La Station – Gare des Mines, transformant cette ancienne gare à charbon désaffectée de la porte d’Aubervilliers en un lieu festif devenu l’emblème de la scène alternative. Après avoir frôlé la fermeture en 2019, puis traversé une pandémie, iels annoncent l’ouverture du bâtiment voisin : la Station Nord. Ce nouvel espace accueillera des événements transdisciplinaires, à l’image de la programmation de sa soirée inaugurale, qui aura lieu le samedi 26 mars. 

Lieu de rendez-vous incontournable pour les oreilles curieuses, La Station – Gare des Mines a su fédérer un large public musical parisien, sans faire de compromis sur sa programmation très pointue. Tout individu s’y rendant sait que le Collectif MU a pour objectif de mettre nos émotions en mouvement et de nous faire taper du pied. Des concerts de post-punk et ambient au sous-sol, aux soirées techno et club de la salle principale, tout y est possible. À l’été 2021, en plein contexte pandémique, La Station – Gare des Mines avait déjà retrouvé son public dans les nouveaux espaces extérieurs de la Station Nord. L’inauguration de cette nouvelle salle, pouvant accueillir jusqu’à 720 personnes en soirée, marque un nouveau tournant pour le Collectif MU.

©François Fleury
Un terrain de jeu XXL pour les curateur·ices du Collectif MU 

Sur le site du Collectif MU, l’association emploie le terme de « laboratoire convivial » pour parler de La Station. Iels ont investi le territoire pour relever le défi de proposer une sélection éclectique et étonnante, loin de toutes les tendances parisiennes. Chineur de nouveaux sons, le collectif attire les aguerri·es d’expérimentation mais aussi toute personne curieuse qui souhaite simplement y trouver quelque chose de novateur. Ce sont donc des musicien·nes en devenir, ou en quête de leur public qui y jouent, aux aubes de leur renommée. Depuis longtemps, les programmations de La Station, qui n’a jamais voulu proposer des line-up lisses et attendus, sont de facto validées. Les similarités ne se retrouvent pas dans les genres musicaux soutenus par les artistes, ni leurs instruments. Leur point commun réside plutôt dans leur expérimentation à rebours des codes dominants de l’industrie musicale. Le Collectif MU soutient une révolte qui ne se retrouve pas forcément dans les textes mais dans un souhait de tout démanteler. 

Si les salles de La Station – Gare des Mines, plus petites (pouvant accueillir jusqu’à 400 personnes au total), permettent des lives intimistes, vous pourrez dès le 26 mars arpenter librement les 500 mètres carrés de la vaste salle de Station Nord, tout en appréciant les explorations musicales que cette soirée promet. Les notes s’étendront grâce aux puissantes enceintes D&B branchées en multiphonie qui accommodent chaque événement programmé. 

©François Fleury
Sculptures sonores et expérimentations plastiques

Après des années à nous gâter avec leurs sélections affinées, le Collectif MU souhaite se présenter sous un nouvel angle. Le temps est venu pour elleux, avec la confiance qu’on leur octroie, de s’affirmer dans la curation des arts vivants et visuels. À l’image du manifeste pluridisciplinaire porté par le lieu, Station Nord accueille également des résidences (en ce moment Julia Borderie et Eloise Le Gallo), concerts ou expositions pour y insuffler cette nouvelle impulsion.

Cette envie est renforcée par la programmation de l’inauguration de Station Nord, où la plupart des musicien·nes proposeront des œuvres et performances aux pratiques composites. Résident.e à La Station, Meryll Ampe s’y présentera en tant que “sculpteur.e sonore” dans un live où les différentes textures sonores sont travaillées à la façon d’un matériau. Par sa pratique, elle fait du son un médium à sculpter qui s’inscrit dans le présent. 

On y trouvera aussi Azertype pour une séance de live coding aux résultats imprévisibles. Cette pratique, qui a le vent en poupe, parlera particulièrement aux geeks : le performeur programme en temps réel et le fruit de son code se retranscrit à travers une autre source, la musique.

©François Fleury
Une inauguration ambitieuse 

Autre innovation de Station Nord : la construction d’une plus grande scène pouvant accueillir de nombreuses performances. À l’occasion de cette inauguration, la Station Nord invitera le chorégraphe et théoricien brésilien Volmir Cordeiro qui travaille sur le rapport du corps à la norme, la marginalité et les mouvements politiques présents dans la rue. Ce nouvel espace sera aussi l’occasion de renforcer le lien qu’a le Collectif MU aux arts visuels et plastiques en invitant le cinématographe Stefano Canapa. L’artiste participe au mouvement du « extended cinema » qui voit la vidéo comme format participatif mettant au défi la potentielle passivité des audiences dans le cinéma traditionnel. Il y projettera les courts-métrages « THE SOUND DRIFTS » et « FURTHER RADICAL ».

Côté live et pour faire honneur à leurs affinités musicales originelles, on retrouvera le slacker rock de Bryan’s Magic Tears et la présence électronique mystique de Tryphème. Et pour bercer ces quelques heures de découverte, Dominique Gilliot, Michel Jocaille, Théophile Brient, Julia Borderie et Eloise Le Gallo imprègneront la salle de leurs oeuvres lumineuses. 

Voir Aussi

L’ouverture de la Station Nord, c’est la proposition d’une œuvre totale sous forme d’événement, dont nous sommes fièr·es d’être les partenaires. 


Billetterie : https://lastation.paris/stationgdm/rendez-vous/station-nord-2022

Evènement Facebook : https://www.facebook.com/events/653046979334536/

Image à la une : ©François Fleury

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