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Peter Dallas. Le vertige de la synthwave

Peter Dallas. Le vertige de la synthwave

Manifesto XXI - Peter Dallas

Peter Dallas, personnage encore énigmatique, dévoilait début novembre, une courte pièce musicale, nommée sobrement The Ballads of Peter Dallas. Si ce n’est, peut-être, que le début de son épopée, la suite lui présagera sûrement une belle aventure. 

L’empreinte musicale de Peter Dallas a résonné pour la première fois dans l’album Basic Instinct de Jimmy Whoo, sur le morceau « Disco Ball », sorti l’année dernière. Une association pas si hasardeuse, puisque Ariel Levy, de son vrai nom, est aussi fondateur du Goldstein Studio (un studio d’enregistrement) qui est proche socialement et géographiquement parlant, du collectif Grande Ville. Cette famille musicale déjà bien ancrée, a soutenu Peter Dallas dans ses aspirations musicales, pour finalement donner naissance à cette première collaboration « Disco Ball », titre également présent dans son premier EP. Des influences artistiques visiblement communes, puisqu’en fin de compte, on ne pourrait pas dire si cela sonne plus Jimmy que Peter, ou l’inverse. Non, c’est un simple et bel équilibre musical… Puis il y a eu Los Angeles et non Dallas.

Manifesto XXI - Peter Dallas
© Paul Henri Pesquet

Dans les rues sensationnelles de Los Angeles siège un label : bORDEL. Une maison qui a recueilli des projets français (mais pas que) déjà cités dans nos pages, comme Mathilde Fernandez, Lësterr ainsi que les créateurs eux-mêmes, Scratch Massive. Et c’est dans cette vaste cité des anges que cet EP a été rêvé et composé par le producteur, puis signé. Quelques pistes, quelques « ballades », intronisées sobrement par une « Intro », que l’on avait déjà pu découvrir dans la compilation de bORDEL dévoilée en décembre dernier. Finalement, c’est ici que ce rêve lucide débute.

Il y a des souvenirs, puis il y a des songes. Pourtant, certains peuvent sembler si réels et palpables, qu’il en vient difficile de faire la différence. Alors, lorsque les deux s’entremêlent, quand la mémoire s’estompe et les fragments de nos sensations résonnent, il arrive un sentiment de vertige. The Ballads of Peter Dallas nous rappelle les réminiscences d’un passé vécu, d’un présent notable et d’un futur vaporeux. Les mélodies synthétiques flottent sur toutes les pistes, dans lesquelles les espaces et les corps se libèrent, donnant ce léger arrière-goût de nostalgie. Jouant également sur les répétitions infinies, quelques voix s’élèvent, et c’est sur « Worried » que l’on se retrouve dans une douce boucle musicale, nous répétant qu’il ne faut juste pas s’inquiéter. Peut-être que l’influence la plus remarquée sera celle du producteur Johnny Jewel sur le dernier titre « I Just Want You » qui marque le point d’arrêt de cet EP finalement cinématographique. 

Si on plonge dans une atmosphère éperdument planante, sur le single « Your Lover », les BPMs s’excitent un peu, accompagnées de la voix de l’artiste AVAMOORE pour cette occasion. Un titre illustré d’un clip réalisé par Sébastien Chenut de Scratch Massive (qui avait déjà réalisé le dernier de Mathilde Fernandez) tourné à Los Angeles. Une vidéo qui nous rappelle ces lendemains brumeux à demi-éveillé de soirées enivrées, dans lesquels le corps se rappelle de ses mouvements dansants, brillant dans une lumière irradiante. 

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Peter Dallas livre un premier EP saisissant, qui se confond entre rêves et réalités. Un vertige à demi-conscient, dans lequel, il nous embarque dans ses ballades électroniques et nous offre peut-être finalement le court-métrage d’une brève vie irréelle.

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