Paye ta vie d’artiste ! est une série de podcasts portée par Manifesto XXI, en partenariat avec Provence art contemporain, qui met en lumière les conditions sociales et économiques des artistes et travailleur·ses de l’art. Dans ce premier épisode, on déconstruit le mythe de l’artiste bohème dont l’imaginaire porte encore préjudice à tout le milieu artistique.
L’artiste, un·e travailleur·se comme les autres ? Vendre ses œuvres pour gagner en notoriété, ou cultiver sa précarité pour l’amour de l’art ? Faut-il forcément être une star des réseaux sociaux pour assurer sa visibilité ? Après un épisode pilote « Art en crise : de la survie à la résistance », qui dressait en juin dernier un état des lieux sur la crise du secteur culturel et ses moyens de lutte, Manifesto XXI poursuit son partenariat avec Provence art contemporain autour d’une série de podcasts intitulée Paye ta vie d’artiste !
À retrouver sur Apple Podcasts, Deezer, SoundCloud et Spotify
Au fil des épisodes, Sarah Diep et Soizic Pineau accueillent des commissaires d’exposition, des chercheur·ses, des artistes jeunes diplômé·es ou plus reconnu·es, pour briser les tabous sur la précarité du milieu, mieux comprendre la nature du travail artistique, les rouages du monde de l’art contemporain et son marché, et ouvrir des pistes de réflexion et d’action vers un renouvellement des pratiques.
Au sommaire de cet épisode…
La reconnaissance sociale et le prestige dont jouissent les artistes et les travailleur·ses de l’art est parfois paradoxale avec leur réalité, souvent précaire. En même temps, l’idée persiste que le génie artistique s’accompagne forcément d’une vie de bohème, que la création est plus authentique lorsqu’elle n’est pas guidée par une logique mercantile et carriériste. D’où vient ce mythe et cette romantisation de la précarité ? Pourquoi cette figure a-t-elle la peau dure et en quoi porte-t-elle préjudice à tout le milieu aujourd’hui ? Considérer l’artiste comme un·e travailleur·se, serait-ce lui faire perdre son aura ? Lorsqu’on opte pour un travail-passion, peut-on parler d’une précarité choisie ? Comment dépasser cet imaginaire ?
Dans ce premier épisode, on discute de ces questions avec Géraldine Miquelot, travailleuse de l’art depuis quinze ans et créatrice du blog Art Boulot, qui met à disposition des outils pour les professionnel·les, en dialogue avec le sociologue Barthélémy Bette, dont la thèse en cours de préparation a pour objet L’art contemporain au travail, enquête sur des pratiques artistiques à la frontière de deux mondes sociaux. Il est également membre du collectif La Buse. On y entend aussi l’artiste Gwendal Coulon, dont la pratique met en scène avec beaucoup d’humour sa propre condition d’artiste, ainsi que les curatrices Anne Vimeux et Élise Poitevin, co-fondatrices de la galerie associative SISSI club à Marseille.
Ressources
• Jérémy Sinigaglia, Artistes plasticiens, de l’école au marché, Presses Sciences Po, 2020
• Jérémy Sinigaglia, « Une belle vie, la vie d’artiste ? », Manuel indocile de sciences sociales, 2019, pp. 885-891
• Barthélémy Bette, « Le “travail” au prisme de l’activité artistique », Insert, n°0, 2021
• Phoebe Clarke, « L’artiste pauvre : identité sociale et artistique », Revue Proteus, n°14, (dés)identification de la figure de l’artiste, Phoebe Clarke et Bruno Trentini (coord.), 2018, pp. 8-15
• Apolline Bazin, « Art en grève : le cri de la culture en lutte contre la précarité », Manifesto XXI, 17 fév. 2020
• Documentations, « Syndiquez-vous ! Un entretien avec l’union syndicale Le Massicot », 14 fév. 2022
• Sophie Lapalu, entretien avec Barthélémy Bette, La Belle Revue, 2017
• *Duuu Radio, ForTune à Facettes (la revue), 11 déc. 2020
Crédits
Invité·es : Géraldine Miquelot, Barthélémy Bette
Avec les interventions de Gwendal Coulon, Anne Vimeux et Élise Poitevin (SISSI)
Animation, écriture, montage et réalisation : Sarah Diep et Soizic Pineau
Aide à la documentation et à l’écriture : Anne-Charlotte Michaut
Musique et habillage sonore : Alexi Shell
Design graphique : Léna Araguas et Alaric Garnier
Merci à Djil et à Radio Grenouille pour la réalisation technique.
Un podcast Manifesto XXI produit avec Provence art contemporain, enregistré dans les studios de Radio Grenouille à Marseille
Image mise en avant : détail de l’œuvre Péristoire du collectif Yassemeqk, vue d’exposition The Way of the Drunkard, SISSI club, Marseille, 2021 © Theo Eschenauer
C’est étonnant qu’il n’y ait aucune mention faite à l’engagement et aux actions menées depuis les années 90 par des collectifs comme le Caap ou depuis le début des années 2000 par la Fraap. La plus ancienne référence citée sur cette page date de 2017, comme si soudain vous découvriez le problème . Christophe.