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Lous and the Yakuza, Wassailer, Lesneu… Catch-Up Clips #27

Lous and the Yakuza, Wassailer, Lesneu… Catch-Up Clips #27

Manifesto 21 - Wassailer

Pour celles et ceux qui se demandaient pourquoi il n’y avait pas eu de catch-up clips ce week-end, c’est tout simplement car il y avait un merveilleux festival en même temps. Remis·e·s de vos émotions ? Parfait dans ce cas, vous pouvez découvrir des clips extrêmement bien réalisés – du dernier Lous and the Yakuza au premier clip de Wassailer – et portant des messages forts, comme celui d’Ichon ou de Random Recipe.


Wassailer – Son

Will Serfass – connu aussi comme Roscius ou ancien membre d’Evergreen – décline une nouvelle identité (Wassailer) et livre un premier titre « Son ». Pour illustrer ce poème électro, il laisse les clefs du navire à David Bertram. Ce dernier avait déjà vu naître l’idée des enfants perdus pendant le confinement et voit en cette oraison paternelle le support idéal du film dont il rêve. De cette rencontre artistique résulte un clip à la photographie remarquable, à l’image sublime, qui questionne la place et les sentiments des enfants à l’heure de l’épidémie, l’état de notre planète et les incuries de notre société.


Lous and the Yakusa – Amigo

Lous and the Yakuza, nouvelle – plus si nouvelle – tête montante de la scène pop/rap revient avec « Amigo ». Wendy Morgan (qui a fait des clips pour Alicia Keys ou C2C notamment) emmène le titre sur le petit écran pour une vidéo aux teintes céruléennes et douces. « Presque au bout du rouleau / Pas encore fou mais bientôt » : Pour ne pas sombrer dans les marasmes que la vie peut imposer, Lous répond par la danse. Dans des décors superbes et des costumes délirants, la chanteuse et sa troupe s’agitent avec force et élégance. Si « La vie ne fait pas de cadeau » ce clip, pourtant, en est un.


Lesneu – Depression

Lesneu met en lumière, le temps d’un clip, ces personnes parfois trop mises sous silence, cachées ou évitées que sont les dépressif.ve.s. Plusieurs plans défilent, un seul point en commun : tous ces protagonistes sont seuls, dans un quotidien parfois pesant, parfois absurde ou encore complètement décalé. La dépression c’est bien ça, c’est une sensation de trop-plein, mais aussi d’un immense vide qui amène à faire des choses un peu folles. Théo Sanchez, le réalisateur, a mis à l’honneur avec justesse la dépression, maladie parfois trop effacée, ni assez bien reconnue, soulignée par la douce mélancolie de Lesneu.


Saint DX – No Love feat Clara Nowhere, Joseph Schiano di Lombo

Un champ, trois protagonistes, et une caméra virevoltante qui vient habiter la solitude, nimber l’image d’un grain contrasté qui fait écho à la No-romance chanté par Saint DX. Ballade mélancolique, le protégé du label Cracki Records offre de l’émotion brute aidé d’une Clara Nowhere et d’un Joseph Schiano di Lombo, isolés dans cette vaste étendue. Imaginé au monde sans amour, titré « No Love », où chacun semble exilé, dans une errance, un entre deux dénué de sens, le propos fait sens et force en ces temps. Un cri doux mais incisif qui donne envie de se retrouver, comme ce trio d’exception que l’on adore découvrir réuni ! Saint DX confirme sa place dans le paysage musical français, à la fois poétique, électro et suave, ces mélodies bercent. In love.


Ichon – 911

Attaché comme un lion en cage, Ichon offre pourtant un clip sublime, aux allures de toiles peintes pittoresques. Presque autobiographique, « 911 » est une ode à la vie, dans toute sa beauté comme dans sa violence. Une vie qu’il incarne dans les fleurs, symbole récurrent de ses clips, fil conducteur de sa vision du beau. Mais le beau s’accompagne toujours de son versant sombre. L’homme est un loup pour l’homme, mais ne serions-nous pas en puissance notre propre loup, semble nous questionner le rappeur. À la fois victime et bourreau, Ichon se dédouble sous nos yeux. Et pourtant il le revendique : plus que jamais : il est en vie. « Je suis né dans le 93 en 1990. Je me sens libre quand je rap, je me sens vivre quand je lis. Y’en a pas deux comme moi, je continue car je sais que je vais y arriver », sans aucun doute.


Shame – Alphabet

Après le succès fulgurant de leur premier album Songs of Praise en 2018, classé dans le Top 50 des charts britanniques, les bruyant londoniens de Shame sonnent leur retour en dévoilant un premier single du prochain long-format qui devrait paraître avant la fin de l’année. En attendant ce nouvel opus enregistré en France, à La Frette Studios (où Idles et Arctic Monkeys avaient également enregistrés), c’est avec le clip d’ « Alphabet », digne d’une pièce de Samuel Beckett que le groupe fait sa réapparition. Leur frontman Charlie Steen explique que les images absurdes de cette vidéo proviennent de ses propres expérimentations de rêves surréalistes : « Toutes les images troublantes et bouleversantes auxquelles j’ai fait face dans mon sommeil ont pris leur propre forme dans la vidéo ».

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Random Recipe feat. Sunny Moonshine – Hey Boy

Et si les femmes prenaient le pouvoir ? C’est dans le morceau « Hey Boy » de Random Recipe avec Sunny Moonshine que l’on s’y plonge. Avec un clip en collaboration avec la street artist MissMe, on dépasse ici le simple objet de « clip qui accompagne un projet musical dans le cadre d’une campagne promotionnelle ». En le visionnant, nous nous retrouvons tout simplement face à une véritable œuvre d’art.


KillASon – Bass

Second extrait de sa prochaine mixtape, le nouveau titre de KillASon (aux sonorités élégantes et techniques dignes d’un Travis Scott) est tout simplement massif. Tous les personnages qui le composent transpirent le charisme, les costumes sont d’une grande classe : Paris est leur terrain de jeu. Une déclaration d’amour au subs qui nous prouvent une fois de plus que KillASon n’a pas à rougir face aux superstars du pays de l’oncle Sam.

Par Michel-Angelo Fedida, Géraldine Faure, Léa Simonnet, Camille Laurens & Robin Gillet

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