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EMY, Prudence, Hildegard… Catch-Up Clips #38

EMY, Prudence, Hildegard… Catch-Up Clips #38

Manifesto 21 - Clips

Cette semaine a commencé avec la Journée internationale des droits des femmes. Pour la finir, on vous dévoile notre sélection de meilleurs clips du moment qui, on s’en est rendu compte au moment de l’écriture, n’est portée que par des femmes. Il n’y a jamais de hasard dans la vie.

EMY – Inconvenient

Emy Kabore, artiste belge de 21 ans originaire de Gand, dévoile « Inconvenient », un titre soul sensitif empli d’une aura irradiante. Avec l’aide du guitariste Brian Bogaert et de Mathias Stal, elle tente de traduire en musique, et dans son pendant visuel, la confrontation incessante entre les pensées et émotions contradictoires inhérentes à la nature humaine. Ce questionnement est symboliquement illustré dans le clip réalisé par EMY elle-même, où les teintes, d’un bleu glacé à un rouge ardent, alternent à l’instar de sentiments ambivalents.

Hildegard – Jour 2

Entre intimité et grands espaces, on retrouve le duo canadien Hildegard qui nous entraîne dans son espace privé, où toucher, se regarder, s’explorer à deux est possible, voire même encouragé. Comme une première rencontre avec ce nouveau projet d’outre-Manche, « Jour 2 » nous présente le duo dans sa proximité : entre danses lentes et mains qui se croisent, les voix suaves se mêlent à des corps à demi dévoilés sur fond de clair-obscur. Les deux femmes finissent par briser leur cocon pour s’aventurer dans de vastes paysages, le tout teinté d’une vibe cottage core, dans leurs longues robes blanches qui volent au vent à la manière de deux jeunes filles en feu. Mais alors, quel est ce jour 2 ? Celui d’un confinement, de la création du monde, ou du compte à rebours avant la sortie du premier EP du duo ?

Prudence – Good Friends

Ambiance futuriste, entre Avatar et Dragon Ball, le dernier morceau de Prudence, « Good Friends », est cosmique. La chanteuse de The Dø, Olivia Merilahti, qui se lance en solo, surprend par son univers singulier, un EP futuriste et atypique du nom de Be Water. Il est si doux de retrouver la tonalité d’une voix emplie d’intensité. Au prisme de cet avatar interstellaire, la chanteuse lance un appel nécessaire en ces temps d’enfermement : « We gonna be good friends. » « “Good Friends” est un hymne d’amour à une planète lointaine, une promesse de bienveillance et de confiance » peut-on lire dans le communiqué. Beau voyage.

Greentea Peng – Nah It Ain’t The Same

La londonienne Aria Wells – le vrai nom de « Greentea Peng », littéralement « thé vert formidable » et par extension clin d’œil à la weed – s’est entourée du duo de photographes anglais Machine Operated pour ce clip. Du réveil jusqu’au soir, on la suit face caméra dans ce qui semble être pour elle (et pour tout le monde ?) une journée-type en période covid : du thé, quelques joints, une promenade mais surtout, surtout… le besoin de plus en plus pressant de s’évader – si possible ailleurs que dans un parc.

Marlene Stark – Language of Old Woman

Tiré de son mini-album Hyäne explorant et réinterprétant la symbolique de la hyène, sorti fin 2020 sur le label Lustpoderosa, le clip de « Language of Old Woman » met le corps de l’artiste, autrice, DJ et maman Marlene Stark à l’épreuve. Un corps mouvant et malléable, tantôt étiré tantôt rapetissé, comme passé au miroir déformant. Gros plans et angles dérangeants, ondulations et altérations digitales et mouvements désarticulés, rythmés par les gimmicks acides de la TB-303 et les nappes vocales trance, esquissent ainsi un autre regard sur l’expérience des femmes dans une société et une culture club patriarcales et jeunistes.

Kristel – My Man

Réalisé par Gregory Wagenheim et Jean Chauvelot, le nouveau clip de Krystel, « My Man », reverdit la planète sous l’effet d’une histoire d’amour naissante. Sorti d’une grosse machine, un petit vaisseau qui a tout l’air d’un oeil explose son plafond de verre pour faire la rencontre d’un vaisseau similaire, changeant, par leur baiser, toute la face du monde. C’est joli, c’est romantique, c’est validé.

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claire rousay

Bonus : Geneva Jacuzzi – Bad Moods

Si on avait tourné Cléopâtre dans les années 1970 dans un studio de série Z, avec Kraftwerk à la BO, ça aurait à peu près donné ça. Du coup merci à Geneva Jacuzzi d’avoir réalisé un fantasme qu’on ne soupçonnait même pas.

Par Michel-Angelo Fedida, Eva Fottorino, Robin Gillet, Camille Laurens, Bryan Ferreira, Gabin Morvan et Léa Simonnet


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