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Yseult, Ouai Stéphane, Smerz… Catch-Up Clips #30

Yseult, Ouai Stéphane, Smerz… Catch-Up Clips #30

Avec le reconfinement et l’actualité politique, l’ambiance de cette fin octobre est bien morose, façon prélude à une fin du monde. Pourtant, les artistes continuent envers et contre tout d’expérimenter de nouvelles formes. Les clips publiés ces quinze derniers jours en sont la preuve : Yseult s’essaie au BDSM, Ouai Stéphane revisite les live at home dans une pièce mystérieuse, le nouveau clip de Kartell explore des plans nouveaux et aamourocean nous compile ses plus belles pépites kitsch des internets. On a pris le meilleur et ça donne la trentième édition de notre catch-up clips.

Yseult – Bad Boy

La chanson, une ballade hypnotique qui transpire la passion charnelle, était déjà presque insoutenable de sensualité… mais Yseult a décidé d’exploser complètement tous les thermomètres de France en l’accompagnant d’un clip réalisé par Thibault-Théodore. Son histoire d’amour pour un mauvais garçon, elle l’incarne avec Ichon comme partenaire. Les deux s’initient au BDSM et au shibari ensemble. Sous nos yeux, leurs corps nus s’enlacent fièrement. Ils se désirent, se déchirent et fusionnent à nouveau dans la joie des retrouvailles et la douleur du plaisir. La chanteuse a annoncé un nouvel EP Brut pour le 20 novembre. On a hâte.

Ouai Stéphane – Drastic

Soutenu par le projet Underscope, le Peter Pan musicien bricoleur Ouai Stephane invite dans « Drastic » à une démonstration mise en scène de son contrôleur DIY construit avec les objets pop de la génération millenial et de son « handmade » thérémine, pour ainsi dire. Dans ce clip haut perché, la scène s’installe dans un box de garage transformé en chambre d’adulescent où le musicien franco-irlandais performe aux côtés d’éléments du décor qui prennent vie avec la musique, de posters et autres illustrations qui s’attèlent à pousser la chansonnette sur ses expérimentations électroniques.

Smerz – I don’t talk about that much

Le duo électronique Smerz (Henriette Motzfeldt et Catharina Stoltenberg) offre une plongée nostalgique dans l’histoire culturelle et artistique norvégienne à travers un clip envoûtant et transcendant. Inspirée par Dogville de Lars von Trier pour la mise en scène minimaliste, la vidéo présente un groupe de danseur·se·s exécutant une danse folklorique norvégienne appelée hallingdansen, tandis que l’électro nerveuse et les voix célestes du duo planent au dessus d’eux·elles. Puis, le paysage montagneux de Høgevarde accompagne le paysage sonore minimal de « Hva hvis » [« et si »] où l’ensemble de cordes pousse à la rêverie. 

HSRS – HSRS

Dans une période où nos plus anciens sont fragilisés, et terriblement mis à l’écart, le clip de HSRS nous présente un moment de grâce et de poésie entre une femme et sa grand-mère. Une idée au premier abord simple mais touchante et brillamment captée par Renaud Ducoing.

Lenparrot – Berries

Dans une pièce brouillant les frontières entre musée, bar ou salon, hissé sur une scènette ronde, Lenparrot fait vibrer sa voix enveloppante contre son micro. La mélodie de ce mélomane, de ce « pierrot moderne », s’empare des âmes esseulées, jolis personnages qui errent dans le public, jusqu’à leur arracher une danse. Cet univers tout rose signé Aurore Deman offre une capsule tendre et onirique au morceau « Berries ».

Kartell – Time (feat. Qendresa & Coops)

Tourné en caméra subjective, ce clip est une pépite de technique entre réalité virtuelle et vertige des sens. Véritable voyage intergalactique aux allures d’une peinture de Dali, le clip de Kartell, « Time » (feat. Qendresa & Coops), accompagne la voix suave de Qendresa entre fièvre pop et sonorités disco. « C’est un morceau nostalgique qui fait écho aux complexités d’une relation amoureuse », s’accorde à dire Kartell, rien d’étonnant lorsqu’on perçoit la palette d’émotions provoquée par le morceau. Produit par Roche Musique, le label continue de nous surprendre, et pérennise son succès grandissant.

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Jaymie Silk – Brain Dead

Le dernier titre de Jaymie Silk démontre de nouveau que le footwork de Chicago est loin d’être enterré : il mute. Sublimé par un clip dénonçant le racisme ou encore les chaines d’info en continu toujours d’actualité (2020, quelle année de merde tout de même), « Brain Dead » confronte l’activisme et la passivité de notre humanité.

Bonus : aamourocean – Parmi les mortels

Le monde est merveilleux. Internet nous l’a prouvé plus d’une fois, et le nouveau clip d’aamourocean synthétise ces sublimes instants de l’humanité moderne. Une archive condensée, à recommander dans les manuels d’Histoire de la rentrée scolaire 2567/2568.

Par Léa Simonnet, Laure Thébert, Michel Angelo Fedida, Robin Gillet, Camille Laurens & Apolline Bazin.

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