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Art fair·e #5 : Fifi Brindacier, Circulation(s), newsletter féministe…

Art fair·e #5 : Fifi Brindacier, Circulation(s), newsletter féministe…

Circulation(s) Inger Nilsson dans Fifi Brindacier et les pirates d'Olle Hellbom, 1970 (c) IMAGO United Archives (Circulation(s))
Toujours confiné·es et en attendant de jours meilleurs pour la culture, on vous propose une nouvelle salve de recommandations artistiques à visiter, lire, regarder ou suivre en ligne.

Pour cette nouvelle fournée : une expo de jeunes diplômé·es à Villeurbanne (pour les pros), une newsletter d’histoire de l’art féministe, un ouvrage-manifeste de Christine Aventin à l’origine du concept de « féminispunk » et une série de courtes vidéos de l’artiste Harilay Rabenjamina. On vous présente également la programmation digitale du festival Circulation(s) et on vous invite à suivre en ligne un cycle de masterclasses « Photographie et performance » et un autre de conférences pour tout comprendre sur le statut d’artiste-auteur·rice.

À visiter

Le début de la fin : les diplômé·es des Beaux-Arts de Lyon à l’IAC

Jusqu’au 9 mai, dix-huit artistes tout juste sorti·es de l’école sont rassemblé·es dans une exposition collective à l’IAC (Villeurbanne). Il s’agit d’accompagner des jeunes diplômé·es issu·es de promotions sacrifiées par la situation actuelle dans la mise en œuvre de leurs projets et de leur donner un coup de pouce pour leur entrée dans la vie active, déjà extrêmement compliquée en temps normal. Pour ce faire, l’IAC met à leur disposition des moyens de production et un espace d’exposition, leur offrant ainsi une visibilité auprès des professionnel·les. Pas de thème ou de structure particulière, mais une réunion de pratiques très diverses afin de donner à voir la richesse et la pluralité du travail de jeunes artistes dans un projet collectif. Tous les médiums sont représentés dans cette exposition, de la peinture à la performance, en passant par l’installation, le dessin, la photographie, la vidéo ou encore le design graphique. Une belle initiative de solidarité en ces temps difficiles.
A.-C.M.

Avec : Gauthier Andrieux-CheradameJoseph ChabodMaggy ChevallierAntoine DochniakÉlise DrevetAngèle DumontInès FontaineFlora Gosset-ErardZoë GrantCôme GuérifAymeric GuignardInès Malfaisan & Agathe JourdanAdèle MeuriotFloraine SintèsLucien VanteyThily VossierCharles Wesley.

Le début de la fin
Du 22 avril au 9 mai 2021
IAC, 11 rue Docteur Dolard 69100 Villeurbanne
Visites (presse et pros) les mardis, mercredis et jeudis sur inscription en ligne.

À lire

La Superbe, newsletter d’histoire de l’art féministe par Eva Kirilof

Dans sa newsletter bimensuelle La Superbe, Eva Kirilof aborde un sujet d’histoire de l’art avec un regard féministe. L’image de la muse, la représentation de la maternité ou celle de la sexualité, les figures classiques de la belle endormie ou encore les représentations de Marie-Madeleine dans l’art chrétien : autant de sujets jamais ou rarement questionnés au prisme du sexisme et/ou du racisme qu’ils véhiculent. Historienne de l’art belge basée à Londres, Eva Kirilof partage sur son compte Instagram réflexions et ressources pour une histoire dé-masculinisée de l’art classique et contemporain. Là comme dans sa newsletter, à laquelle on peut s’inscrire ici-même, elle raconte ses recherches et ses questionnements à la première personne, comme une amie qui nous écrit. Cette newsletter qu’on a envie de lire, entre vulgarisation bienveillante et militantisme argumenté, est un outil précieux pour se cultiver tout simplement, et mettre fin aux excuses bidons qu’on rencontre à chaque évocation d’une œuvre d’art sexiste.
G.M.

Pour s’inscrire à La Superbe, c’est ici, et pour lire les newsletters déjà parues, c’est par .

Circulation(s)
Illustration par Morgane Koresh (@morganekoresh)

FéminiSpunk : subvertir le féminisme avec Christine Aventin

En quoi Fifi Brindacier est-elle tout à la fois une icône féministe, une anti-héroïne punk, un personnage subversif et la première féminispunk ? C’est à cette question que répond Christine Aventin dans son texte manifeste FéminiSpunk : le monde est notre terrain de jeu. Dans cet essai personnel volontairement drôle et irrévérencieux, l’autrice belge revient sur la genèse de ce personnage féminin de littérature pour enfants créé par Astrid Lindgren en 1945, et retrace ainsi « l’histoire, souterraine et infectieuse, des petites filles qui ont choisi d’être pirates plutôt que de devenir des dames bien élevées ». Avec désinvolture et beaucoup d’humour, Christine Aventin nous interpelle et nous montre comment cette enfant rebelle émancipée a fait voler en éclats les stéréotypes de genre, les rapports de pouvoir entre adultes et enfants, entre garçons et filles : « Ce que les filles expérimentent partout et sans relâche, c’est je crois les multiples manières infectantes de contrer le corps social », écrit-elle. En s’élevant contre une société conformiste, hétéropatriarcale, blanche et néolibérale, l’autrice brise les catégories, et mène une révolution féministe combative et contestataire qui se veut spunk [mot énigmatique inventé par Astrid Lindgren, et évincé de la version française, qui désigne, dans ce livre, l’état d’esprit punk de Fifi, ndlr] !
L.P.

Christine Aventin, FéminiSpunk : le monde est notre terrain de jeu
Paru le 1er avril au sein de la collection Zones aux Éditions La Découverte.
Disponible en ligne (gratuit) et en librairie (15 euros).

Christine Aventin, FéminiSpunk, Le monde est notre terrain de jeu, Paris, Éditions La Découverte, Zones, 2021

À regarder

Is this my bio? : séduisante chronique vidéo d’Harilay Rabenjamina

Fruit des recherches menées durant sa résidence à Triangle-Astérides (Marseille), Is this my bio? est une série de quatre courtes vidéos réalisée par Harilay Rabenjamina et publiée la semaine dernière sur BRUISE, plateforme éditoriale du centre d’art. Dans la lignée de ses performances et installations multimédia, ces vidéos réjouissantes traitent de questionnements liés à l’identité, à la perception et la construction de soi, toujours avec tendresse et (auto-)dérision. Installé dans différents lieux de la cité phocéenne, du parc Longchamp aux bords de mer, il s’adresse à nous face caméra et partage conseils, anecdotes ou pensées concernant la création, la vie, l’amour… Il chante, s’agace, rit, danse, passe de l’anglais au français ; il nous conseille d’entrainer notre voix, nous invite à pratiquer avec lui le « yoga du rire », convie Stella à nous parler du pouvoir de la méditation comme remède aux problèmes quotidiens… S’emparant de la pratique de l’autofilmage, Harilay Rabenjamina nous emporte avec humour et bienveillance dans des réflexions à la fois universelles et profondément actuelles. Mention spéciale pour la reprise de « Au soleil » de Jennifer, flashback inattendu (et savoureux) de nos jeunes années.
A.-C.M.

Is this my bio?, 2021, co-production Harilay Rabenjamina et Triangle-Astérides.
Vidéos disponibles en ligne jusqu’au 20 juin 2021.
Pour plus d’informations et accéder aux vidéos, rendez-vous ici.

La programmation digitale du Festival Circulation(s) au 104

Au CENTQUATRE-PARIS, la 11ème édition de Circulation(s) réunit 33 jeunes artistes européen·nes. Porté par le collectif de curatrices indépendantes Fetart, ce festival de photographie contemporaine présente cette année 29 projets et met à l’honneur le Portugal à travers les séries des photographes Beatriz Banha, Pedro Freitas Silva, Bruno Silva et Sofia Yala Rodrigues. Le CENTQUATRE étant actuellement fermé au public en raison des restrictions sanitaires, le travail de certain·es artistes est visible hors les murs dans le métro parisien et à la bibliothèque Claude Lévi-Strauss. L’événement est également accessible en ligne grâce à une riche programmation digitale : une longue visite virtuelle, des discussions thématiques, des rencontres avec chaque artiste de la sélection, des ateliers jeune public, etc. Derrière notre écran, on peut ainsi découvrir la fascination d’Aïda Bruyère pour les danseuses de bootyshake et dancehall, les jeux de rôle mère-fille fictifs de Varya Kozhevnikova, la dénonciation des féminicides et des violences faites aux femmes portée par l’activiste Nina Franco ou encore la critique caustique de Chiara Cordeschi qui met à mal les attributs et stéréotypes de la féminité dans sa série Be a Woman.
L.P.

Voir Aussi

Circulation(s) – Festival de la jeune photographie européenne
Du 13 mars au 2 mai 2021
Pour plus d’informations sur les lieux d’exposition et la programmation, rendez-vous ici.

À suivre en ligne

Strike a pose pour les masterclasses « Photographie et performance » de la MEP

En attendant sa réouverture, la Maison européenne de la photographie (MEP) vous donne rendez-vous les 6, 12, 20 et 27 mai pour explorer les liens qui unissent l’art de l’image et la performance avec une riche programmation. Simon Baker, professeur agrégé d’histoire de l’art et directeur de l’institution, posera les bases de cette réflexion filée. Le photographe Omar Victor Diop prendra sa suite pour parler de sa pratique de l’autoportrait qui lui a valu une reconnaissance internationale avec sa série Diaspora. L’historienne de l’art Isabelle Alfonsi, autrice de Pour une esthétique de l’émancipation (B42), abordera la pratique pionnière du duo et couple formé par Claude Cahun et Marcel Moore dans les années 1930. Enfin, c’est une autre pionnière, bien vivante, qui clôturera le cycle : lauréate du prestigieux prix Velázquez en 2014, Esther Ferrer (née en 1937) a commencé sa carrière dans l’Espagne franquiste des sixties avec le groupe ZAJ. Pour faire connaissance avec elle, on vous recommande ce court documentaire Tracks qui lui est consacré. Morceau choisi pour celleux qui n’ont pas le temps : « Parfois, ça m’arrive aujourd’hui de me mettre à poil pour militance. »
A.B.

Masterclasses « Photographie et performance »
Les 6, 12, 20 et 27 mai à 18h30
10€ l’une, 20€ les quatre.
Billetterie

Quatre rendez-vous pour tout comprendre sur le statut d’artiste-auteur·rice

Du 11 mai au 22 juin, le centre d’art Kommet propose le très pragmatique cycle de conférences-formation suivant : « Artistes-auteur·rice·s : quelles spécificités fiscales et sociales ? » Conçues en collaboration avec le cabinet de conseils et d’expertise comptable d’autant plus et le macLYON, les quatre rencontres porteront sur les spécificités fiscales et sociales applicables aux artistes et aux auteur·rices, les conseils et acquisition de bonnes pratiques de gestion, et la conduite des pluri-activités et des collectifs d’artistes. Le cycle a été pensé dans sa globalité et les organisateurices recommandent de s’y inscrire dans son entièreté. On vous recommande nous aussi de suivre ce conseil si vous le pouvez, pour bien faire le point sur ces questions administratives ô combien importantes mais aussi effrayantes / chronophages / mystérieuses (retenez la mention qui vous parle le plus).
A.B.

Cycle de conférences « Artistes-auteur·rice·s : quelles spécificités fiscales et sociales ? » 
Les mardis 11 et 25 mai et 8 et 22 juin à 14h sur inscription.
Retrouvez le programme complet ici.


Sélection et rédaction : Apolline Bazin, Anne-Charlotte Michaut, Géraldine Miquelot et Léa Pagnier.

Image à la une :  Inger Nilsson dans Fifi Brindacier et les pirates de Olle Hellbom, 1970 © IMAGO United Archives

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