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En attendant Omar Gatlato #2 : quand les artistes archivent

En attendant Omar Gatlato #2 : quand les artistes archivent

Au printemps 2021, l’exposition En attendant Omar Gatlato met à l’honneur, à la Friche Belle de Mai, des artistes algérien·nes ou issu·es de la diaspora. Avec le soutien de Triangles-Astérides, nous vous proposons une série de podcasts pour faire vivre cet évènement autrement. Dans ce deuxième épisode, rencontre avec des artistes qui documentent l’histoire de l’Algérie, véritables archéologues du présent.

Dans le premier épisode de notre podcast sur En attendant Omar Gatlato, nous nous penchions sur les origines du projet de cette exposition colossale, avec ses commissaires Natasha Marie Llorens et Céline Kopp. Dans ce second volet, vous entendrez les témoignages d’Amina Menia, Ahmed Merzagui et Hassen Ferhani. Leurs œuvres, comme d’autres dans l’exposition, documentent le quotidien de l’Algérie et de sa diaspora, ou évoquent une période de son passé. Dans quelle mesure cette pratique vient-elle combler un vide de récit historique ?

Je me suis retrouvée très souvent dans la position d’un·e archéologue de l’urbain ou d’un·e archéologue du présent. À devoir toujours rassembler les fragments, et à laisser entendre ce qu’il y a entre les fragments, ce qu’il y a entre les lignes.

Amina Menia

En fil rouge de cet épisode, c’est la voix d’Amina Menia qui nous guide. L’artiste algéroise, dont la pratique est basée sur l’architecture, explique sa démarche. À travers l’histoire de l’urbanisme et des monuments, elle se penche sur la décolonisation du paysage et soulève des questions politiques essentielles : détruire une statue permet-il d’oublier le passé ?

« Il y a certainement cette idée-là de montrer quelque chose qui n’est pas totalement invisible, mais qui a perdu sa visibilité au fil du temps », raconte Ahmed Merzagui, dont le projet multimédia s’intéresse aux camps de réfugié·es du Sahara occidental.

Le réalisateur Hassen Ferhani précise, lui, n’avoir pas vocation à documenter ou créer des archives : « Au départ, ce n’est pas du tout ça que je vais chercher, j’essaye plutôt de faire de l’art avec le réel. » Il expose une vidéo et des photographies prises en marge du tournage de son dernier long-métrage, 143 rue du désert. Ce film explore une certaine partie de l’Algérie, celle des routiers et du désert. Mais c’est avant tout un portrait de Malika, une femme âgée vivant seule au milieu de Sahara, servant du thé et des œufs aux voyageurs passant le porche de sa buvette.


Un podcast Manifesto XXI signé Soizic Pineau et Lila Le Clanche, en partenariat avec Triangle-Astérides.

Écriture et réalisation : Soizic Pineau et Lila Le Clanche
Prise de son, montage, textes : Soizic Pineau, avec la voix de Lila Le Clanche
Avec : Amina Menia, Ahmed Merzagui et Hassen Ferhani
Musiques :
• Merzak Allouache, « Omar Gatlato »
Bel Enfant (fka Jade Set), « Summer By The Window »
Albe, « Anemone »
Visuel : Studio Akakir

Voir Aussi

Réécouter En attendant Omar Gatlato :
Épisode 1 : la genèse

Vous pouvez retrouver les morceaux de Bel Enfant (fka Jade Set) et Albe parus en juin 2020 sur notre compilation OPEN SOURCE.

Image à la une : Hassen Ferhani, 143 rue du désert, 2019, installation vidéo. © Courtesy de l’artiste

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