MEANS/END, l’ascension depuis l’abîme par Metawave

Premier album du duo franco-portugais Metawave, MEANS/END joue de l’hybridation. Sa particularité réside dans l’association de sonorités orientales à une approche instrumentale et électronique nébuleuse, parfois à la lisière de l’indus.

Fondé il y a deux ans par David Monteiro Afonso, parolier et chanteur autant à l’aise à l’anglais qu’au portugais, avec son acolyte Olivier Feuillet, chargé de la composition de l’instrumentation, le tandem Metawave saute aujourd’hui dans le grand bain avec la sortie de MEANS/END. Dès leur premier single « Misleader », le duo s’attachait à concevoir une musique aux influences éclectiques. S’ensuivit la sortie d’un EP live, enregistré au début de l’année dernière au Musée Sauvage d’Argenteuil, puis, d’un second single, « Monte Amarelo », en portugais cette fois-ci.

© Nathalie Caspard

C’est avec huit titres enregistrés lors du premier confinement qu’Olivier et David réapparaissent dans le circuit. Pour MEANS/END, les deux musiciens ont choisi de penser l’opus comme une bande-originale, guidée par un thème mélodique récurrent.

Alors que le choix de la section rythmique se porte principalement sur des bases électroniques appuyées par les synthés et boîtes à rythmes, on y croise également des inspirations d’un ailleurs résolument disruptif. Une approche renforcée par la texture de certaines percussions du type tabla et par l’usage d’instruments issus de l’ère culturelle moyen-orientale avec le saz et le santour. Sur ces compositions hybrides et singulières, le chant aérien de David varie habilement entre envolées lyriques et diction brute. Des mélodies envoutantes, quelle que soit la langue qui s’y prête.

L’atmosphère qui s’y dégage est illustrée avec brio sur le plan visuel. L’artwork de la pochette reflète également les origines du chanteur mais aussi l’opposition entre lumière et obscurité.

Pochette de Means/End. © Olivier Feuillet

Il représente le puits initiatique de la Quinta da Regaleira, antre vers les catacombes du pittoresque palais situé non loin du centre historique de la ville de Sintra, au Portugal. La particularité de cette mythique structure – qui aurait accueilli des rituels de la franc-maçonnerie – est qu’elle est construite comme une tour s’enfonçant dans le sol. Un gouffre de 27 mètres, doté d’un escalier en spiral menant jusqu’aux ténèbres, qui abrite un imposant labyrinthe de cavités souterraines.

Ce premier album du duo Metawave semble imprégné d’éléments ésotériques, liant symboliquement lumière et obscurité, tradition et modernité, à l’instar de l’approche musicale. C’est à Guillaume Léglise, membre du groupe Vox Low, qu’a été confié la production et le mixage. Sa sortie physique, est quant à elle assurée par le label allemand Mörtel Sounds (Cologne), qui se charge de le distribuer en cassette.

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Photo en Une : © Metawave


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