Après cinq ans d’absence, le producteur François Ier revient avec un nouveau long format Mathusalem. Une œuvre aérienne où les nappes électroniques et les mélodies mélancoliques sont les réacteurs d’une fusée qui nous font décoller loin. Très loin, de toute la merde qui nous entoure.
Mathusalem est le personnage qui vécut le plus longtemps dans l’Ancien Testament. Selon la Bible, il aurait atteint 969 ans (soit plus vieux que la reine Elisabeth II et Michel Drucker réunis). C’est d’ailleurs de là que vient l’expression « vieux comme Mathusalem ». Car oui, le dernier projet de François Ier commençait à se faire lointain. Cinq ans. Ce qui n’est pas grand chose dans une vie (surtout de presque un millénaire). À noter que ce producteur donna tout de même naissance à des EP et albums tous les ans entre 2013, avec 1515, et 2016 avec Hôtel du Nord.
Comme le disait Woodkid lors de notre rencontre, « Prendre son temps pour faire un album, c’est politique ». Et c’est ce que François Ier a choisi d’appliquer pour son nouvel LP Mathusalem. Un projet qui voit enfin le jour, annoncé il y a quelques semaines avec le clip de son premier morceau « Prelude ». Une animation de 1200 dessins réalisés par le musicien lui-même, illustrant tout simplement la magie d’un accouchement.
Contrairement à ses morceaux les plus connus des précédents opus, proches d’une electronica dansante similaires aux débuts de Rone, François Ier annonce avec cette intro que cette œuvre sera beaucoup plus contemplative. Le niveau du BPM est beaucoup plus bas maintenant, à l’exception peut-être du titre « A Moment of Relapse », qui nous donne un peu plus envie d’aller bouger nos hanches sur un dancefloor (mais après une intro conséquente de deux minutes trente tout de même).
Pour les autres chapitres de Mathusalem, on se retrouve dans une poésie sensuelle semblable à celle de Nosaj Thing ou du duo Air. Du jazz rétrofuturiste de « Goats » au 2-step de « Two Steps Beyond », François Ier a pris le temps. Pris le temps d’explorer divers univers pour donner naissance au final à une œuvre profonde qui s’écoute d’une traite. Une invitation à rentrer dans le songe d’un artiste.