Pourquoi est-ce si dur d’être non-binaire en France ?

Pourquoi est-ce si dur d'être non-binaire en France ?
« On va galérer à être bien perçu·es. Pour la plupart des gens, ça semble être un délire. Ils ne comprennent pas parce qu’ils n’en ont pas besoin dans leur vie, eux. » Eve, lycéen·ne non-binaire de 17 ans, n’est pas optimiste. Pourtant, avec la multiplication des coming-out trans non-binaires, ces identités sont davantage médiatisées. Mais sont-elles pour autant mieux comprises ?

Elliot Page, Demi Lovato, l’acteurice Emma Corrin (The Crown)… En 2021, un certain nombre de personnalités ont fait leur coming-out non-binaire, offrant une visibilité inédite à cette identité de genre. Une personne non-binaire est une personne dont l’identité de genre ne correspond pas à la norme binaire, c’est-à-dire qu’iel ne se sent ni homme, ni femme, mais entre les deux, un peu des deux, aucun des deux ou autre. Alors qu’une étude américaine indique que 25% des LGBTQ+ ayant entre 13 et 25 ans utilisent des pronoms non-binaires, beaucoup d’imprécisions et d’invisibilisations demeurent. C’est ce que montre le bad buzz provoqué par l’émission Zone interdite de M6 sur la non-binarité ou encore les polémiques exiguës qu’ont pu susciter l’entrée du pronom « iel » dans le dictionnaire. Ces incompréhensions quotidiennes sont sources de violences. Nous sommes parti·es à la rencontre de certain·es d’entre iels pour essayer de comprendre comment iels vivent leur non-binarité dans une société régie par des normes et une langue binaires. Esquisser ainsi les évolutions, lentes et inégales, en termes de respect de ces identités et d’ouverture d’espaces matériels et symboliques pour qu’elles puissent s’exprimer et se déployer librement.

« Être non-binaire, c’est tout prendre »

Pour la plupart des personnes que nous avons rencontrées, la non-binarité ne désigne pas quelque chose de précis et ne résume par leur identité. Martin*, artiste marseillais·e de 25 ans, considère la non-binarité comme « un terme parapluie. Il y a autant d’identités que de personnes fluides ». Mica, mec trans non-binaire de 27 ans vivant à Saint-Ouen, « aime bien que cette définition soit très large ». Le genre, c’est une question qu’iels ne cherchent pas nécessairement à résoudre, comme le précise Eve, qui vit également dans l’agglomération marseillaise : « Je ne me suis jamais senti·e dans un des deux camps. Mais au final ce n’est pas dérangeant de ne pas savoir, ce n’est pas quelque chose que j’ai envie d’élucider. » Cristiana, un·e étudiant·e d’origine italienne installé·e à Paris depuis cinq ans, se définit comme « un pendule qui oscille dans ce spectre-là ».

Pour autant, que ce soit en matière d’identité ou d’expression de genre, les personnes non-binaires ne vivent souvent pas hors du spectre de la binarité de genre. Le genre est comme le langage, on ne choisit pas les mots de sa langue mais on peut inventer de nouvelles images avec ces mots. Chacun·e grandit et baigne dans un univers de sens genré et stéréotypé, et invente à partir de ce qui existe. C’est ce que raconte Val, parisien de 22 ans et comédien dans la compagnie Mauvais Genre : « J’ai construit ma non-binarité sur la binarité, entre mélange et rejet des codes binaires. Je reproduis beaucoup les constructions sociales mais en les mélangeant pour créer une troisième identité de genre. » Pourrait-on définir les personnes non-binaires comme des poètes du genre ? Mica explique en quoi la nécessité de jouer avec les identités féminines et masculines sont liées au manque de représentations non-binaires : « Quand tu es non-binaire, il n’y a pas grand-chose qui correspond à tes questionnements identitaires à toi, donc tu pioches où tu peux. C’est toujours la même chose quand tu es entre deux cultures, entre deux schémas établis : tu prends un peu dans un schéma, un peu dans l’autre, et un peu autour. »

Comme pour tout ce qui touche à l’intime, il n’y a pas deux parcours ou identités non-binaires identiques. Le cheminement de Mica nous donne un aperçu des nuances de chaque histoire de non-binarité : « Pendant très longtemps, je me suis défini·e comme non-binaire, cela m’a un peu servi de tremplin pour transitionner. La non-binarité me paraissait suffisamment large pour que je puisse explorer mes questionnements de genre. Au moment où j’ai commencé à transitionner [médicalement], je me suis davantage affirmé·e comme un mec trans. Ça simplifiait tout, notamment dans des rendez-vous médicaux, de rentrer dans la case bullshit je veux devenir un homme parce que je jouais au foot quand j’avais trois ans. Maintenant que je corresponds davantage à ce qui me convient, la non-binarité revient. »

Le problème, c’est que les autres te voient avant que toi tu ne te voies, mais tu ne veux pas te l’avouer à toi-même ni leur donner raison.

Bidule

Si l’on aurait tendance à associer trop mécaniquement la non-binarité à de la souffrance pour les personnes qui la vivent, ne pas être assignable à un genre est souvent perçu par iels comme quelque chose de libérateur, créateur et joyeux. Bidule, écrivain·e de 27 ans, vit en Bourgogne. Originaire d’un village de Franche-Comté, iel a beaucoup voyagé et vécu dans différentes villes : « Queeriser le monde, c’est laisser être, laisser une explosion de choses que l’on ne peut pas ranger dans des catégories non poreuses. » Il en va tout simplement de vivre selon son propre ordre de désirs, de refuser toute limitation. « Être non-binaire, pour moi, c’est tout prendre, être comme je suis », résume Noushine, habitant·e de Seine-et-Marne âgé·e de 19 ans. Dans la non-binarité, la recherche intime du soi, pour y vivre au plus proche, ressemblerait à un jeu. 

Enbyphobie

Mais sur le chemin de sa propre reconnaissance, des difficultés et de nombreuses violences surgissent dans chaque récit de vie. Bidule raconte par exemple sa difficulté à s’affranchir des normes de genre en ayant grandi dans la campagne franc-comtoise : « C’était déjà pas gagné de se connaître et de s’affirmer. Tu savais qu’il y avait une ligne à ne pas franchir, parce que les gens se faisaient facilement harceler. Le problème, c’est que les autres te voient avant que toi tu ne te voies, mais tu ne veux pas te l’avouer à toi-même ni leur donner raison. Donc tu t’enfermes dans du conformisme et en même temps tu luttes à l’intérieur de toi. »

Dans son récent et indispensable ouvrage Une histoire de genre, la militante queer Lexie explique que la spécificité des discriminations envers les personnes non-binaires est fondée sur l’enbyphobie [mot formé à partir du terme enby, découlant de la prononciation anglaise des lettres NB pour « non-binaire », ndlr] : « L’enbyphobie est sensiblement différente de la transphobie, même si les deux se superposent à plusieurs endroits. Là où une personne trans sera invalidée dans son genre, ramenée à des arguments biologiques, une personne non-binaire devra faire face à une opposition et un manque de compréhension fondamentale face à son genre. »

Pour Bidule, comme pour de nombreuses autres personnes trans et non-binaires, les milieux militants ont constitué des jalons indispensables dans sa recherche identitaire : « J’ai rencontré plein de militant·es dont des personnes queers, non-binaires, et c’est là que tout a explosé dans ma tête. » Ces rencontres permettent d’élargir le champ des possibles et de dégager des espaces de libertés, d’expérimentations et d’expressions. « J’ai l’impression d’être une personne différente selon les personnes avec qui je suis », poursuit-iel. Le nomadisme est aussi un outil d’émancipation, car il permet de se soustraire à certains liens familiaux, amicaux ou autres pouvant être des freins. Le voyage laisse en plus la possibilité de se réinventer à travers de nouvelles relations et expériences. Claude, qui a grandi dans le 6ème arrondissement de Paris, explique qu’il lui fallait « absolument partir pour aller voir autre chose » et parle de son déménagement à l’étranger dans le cadre de ses études d’histoire de l’art comme d’un moment décisif : « J’ai toujours joué avec le genre, je ne me suis jamais identifié·e comme une fille. Mais c’est à Ottawa que j’ai assumé tout ça. Déjà, les réflexions autour de ces questions sont beaucoup plus avancées là-bas qu’en France. Et puis j’ai commencé le drag king [performances qui jouent avec les stéréotypes de genre masculin, ndlr], ça m’a vraiment fait du bien. »

Pour moi, les gens qui refusent d’utiliser d’autres pronoms sont ceux qui veulent rester dans un schéma de domination.

Martin
Langue de lutte

Être non-binaire implique que la langue devienne un terrain de lutte. L’absence de pronoms neutres, et donc de conjugaison neutre, dans la langue française académique impose la binarité. Certain·es choisissent alors de « dégenrer la langue » : pour éviter de mégenrer [attribuer à une personne un genre dans lequel la personne ne se reconnaît pas, ndlr] ses proches, Bidule « évite le genre ». Une façon de jouer avec les mots pour en gommer les marques de genre et créer son propre langage, plus neutre. « Au lieu d’utiliser le verbe être, qui demande de tout accorder, j’utilise beaucoup plus le verbe avoir, par exemple. Au lieu de je suis content, je dirais ça me fait plaisir. Alors même que, de manière générale dans mon militantisme, j’aurais plus tendance à me battre pour l’être que pour l’avoir », s’amuse-t-iel.

S’ensuit pour certain·es un long travail de déconstruction du langage institutionnel et d’invention de nouvelles règles pour sortir des schémas oppressifs de la langue binaire. Martin, l’artiste marseillais·e, affirme que « la langue française est très genrée mais ce n’est pas difficile de la déconstruire. C’est du bullshit que le masculin l’emporte sur le féminin. Ce sont les dominants qui créent la langue. Peut-être qu’on ne nous a pas appris les bonnes choses, qu’on ne nous a donné qu’une version de l’histoire. Pour moi, les gens qui refusent d’utiliser d’autres pronoms sont ceux qui veulent rester dans un schéma de domination ».

Chaque personne a son propre rapport à la langue et à son processus d’identification. Par ailleurs, avant de s’identifier comme non-binaire, il peut être important de trouver le vocabulaire adapté qui permet de se désidentifier pour trouver son propre soi. Une rencontre avec les mots qui peut avoir lieu dans le cercle familial, mais aussi sous la marque de l’insulte, comme l’a vécu Bidule : « Ma première rencontre avec le mot “trans”, c’était par mon beau-père qui travaillait pour Transalliance, une compagnie de transports routiers, et se faisait chambrer par ses fils qui le traitaient de pédé. » Pour l’étudiant·e Cristiana, la non-binarité s’est révélée dans le temps et l’espace de l’écriture : « Quand j’étais petit·e, j’écrivais beaucoup et je ne me sentais jamais comme une femme qui écrit, plutôt comme un homme. Dans ma tête, il y avait une voix d’homme qui parlait. Les personnages ou le point de vue étaient souvent masculins. Est-ce que j’ai cette voix d’homme en tête parce qu’on m’a toujours dit que les écrivains étaient des hommes et que du coup je n’ai pas de modèle féminin, ou est-ce que je suis un homme parce que je pense comme un homme ? »

Si on m’appelait iel, je me sentirais vraiment exister, je sentirais qu’on me considère vraiment.

Claude

Le milieu du militantisme queer et féministe joue un rôle majeur dans l’exploration d’une langue non-binaire. Ainsi, des collectifs et associations sont consacrés à ce travail autour du langage et de l’écriture : le collectif Bye Bye Binary explore les possibles graphiques et typographiques pour imaginer une écriture plus inclusive. L’association Langue de Lutte propose de son côté des ateliers d’écriture avec un angle féministe, pour la plupart en mixité choisie queer et féministe. La question du pronom y est abordée plus spontanément, en demandant aux personnes, en début d’atelier par exemple, de se situer et de préciser les pronoms avec lesquelles elles souhaitent qu’on les appelle.

Les néo-pronoms, comme l’explique Lexie dans son livre, permettent également « d’inclure dans notre langue des identités socialement invisibles ». « Les principaux néo-pronoms employés aujourd’hui en France sont : iel, ael, ol et ul », rapporte-t-elle. Iel reste la forme majoritairement employée parmi les personnes que nous avons interrogées. Mais ce pronom, peu ancré dans le langage courant, rencontre encore beaucoup de résistance. Les personnes non-binaires que nous avons rencontrées nous confient que lorsqu’iels laissent à leur entourage la possibilité d’alterner entre il, elle et iel, celui-ci a tendance à utiliser exclusivement le pronom correspondant à l’assignation à la naissance. La faible connaissance du pronom iel peut conduire la personne non-binaire à se résigner, une position inconfortable, comme le raconte Claude : « Si on m’appelait iel, je me sentirais vraiment exister, je sentirais qu’on me considère vraiment. Ça me convient qu’on m’appelle il ou elle, mais c’est aussi par peur de la confrontation. » À l’inverse, Martin a progressivement développé une colère à l’encontre des personnes qui refusent l’emploi de ce pronom : « Quand les gens n’arrivent pas à dire iel car c’est soi-disant trop difficile d’apprendre un nouveau mot, ça m’énerve. J’essaie d’être flexible. Mais il y a encore énormément de gens qui utilisent il. Avec ça, je fais du tri dans ma vie. »

Pourquoi est-ce si dur d'être non-binaire en France ?
Eva Dinç (@dincchh)

Le questionnement autour du pronom iel et de l’écriture inclusive reste une polémique bien française. Dans certaines langues, ce débat est moins clivant car il existe des pronoms neutres plus évidents. En anglais, les personnes non-binaires utilisent souvent le pronom they/them ; en allemand, es. A contrario, dans d’autres langues, l’écriture inclusive peut être quasiment impossible à mettre en place, comme nous le confie Cristiana, né·e en Italie : « En italien, la non-binarité n’existe pas dans la langue, l’écriture inclusive non plus. Il y a des efforts qui sont faits, avec l’astérisque en fin de mots [à la place du o ou du a qui marque l’accord de genre, par exemple car* tutt* pour « chers tous et chères toutes », mais l’impossibilité de l’utiliser à l’oral limite son utilisation, ndlr], mais rien de concret. Je pense que la mentalité italienne ne comprend pas la non-binarité. Quand je veux parler à un·e ami·e, j’accorde les mots soit avec le o, soit avec le a, j’adapte et j’alterne. Tu peux demander aux gens d’alterner, mais en vrai si tu as un passing [capacité à être considéré·e, en un seul coup d’œil, d’un certain genre, ndlr] de meuf, les gens vont utiliser le o une seule fois et puis plus jamais. »

Voir Aussi

Le langage reste un pont essentiel entre l’identification non-binaire intime et une identité rendue publique et reconnue comme telle. La binarité de la langue française n’est pas facile à déjouer et, pour certaines personnes, constitue un obstacle à un possible coming-out. Angela, parisien·ne de 25 ans, nous avoue : « Je ne veux pas faire de coming-out ni utiliser les pronoms neutres, car la langue française est trop compliquée et, quand c’est trop compliqué, eh bien les gens ne font pas. Les gens n’arriveraient pas à me genrer comme je le souhaite. Au travail, dans la vie de tous les jours, je ne suis pas out non-binaire. » 

Transitionner a matériellement changé ma vie car j’ai coupé les ponts avec une bonne partie de ma famille. Je travaillais en famille, j’ai donc dû quitter mon taf.

Mica
Un coming-out au quotidien

Être ou ne pas être out ? Dans une société où la majorité des gens ignorent voire nient les existences non-binaires et semblent perdre pied dès lors qu’on tente de dépasser les normes de genre, la question reste délicate. Parmi nos interviewé·es, rares sont celleux qui sont out auprès de tous·tes leurs proches. « Ma mère est la seule personne à qui j’ai envie de le cacher pour l’instant. Je n’ai pas l’énergie [d’affronter sa réaction]. Elle est assez compréhensive mais c’était déjà compliqué quand je lui ai fait mon coming-out bi », explique Bidule. Les coming-out non-binaires sont parfois précédés de coming-out bi, lesbiens ou gays, et en fonction de comment se sont déroulés les premiers, il peut se former des réticences à partager son vécu.

Les difficultés à s’outer non-binaire sont liées tant à la binarité de la langue qu’à des coûts très concrets. Les coûts de l’incompréhension, d’une part, dont Eve, lycéen·ne de 17 ans, se souvient : « Au lycée, ils ont été durs. Dès que je suis arrivé·e, je leur ai tout balancé, que j’étais non-binaire, etc. Beaucoup m’ont posé des questions très indiscrètes et intrusives. » Les coûts sont également sociaux, avec des ruptures familiales et amicales, mais aussi économiques, avec des obstacles professionnels liés aux relations de travail. Mica raconte la précarisation qu’a induit son coming-out et sa transition : « Transitionner a matériellement changé ma vie car j’ai coupé les ponts avec une bonne partie de ma famille. Je travaillais en famille, j’ai donc dû quitter mon taf. »

Le coming-out se trouve finalement pris entre des enjeux politiques de droit à l’existence, de visibilité et de militantisme queer, et la nécessité de se préserver des violences et du rejet. C’est ce qu’exprime l’évolution récente de Martin : « Je fais mon coming-out au quotidien. Pendant longtemps, je laissais les gens choisir pour moi. Depuis quelques mois, je demande clairement à ce qu’on utilise le pronom iel ou elle. » Il ne s’agirait en aucun cas de présenter le coming-out comme un dilemme individuel. S’assumer et se visibiliser ne dépend pas uniquement d’un choix de la part des personnes non-binaires. Les conditions matérielles et symboliques sont essentielles. Comme tout·e un·e chacun·e, les personnes non-binaires vivent dans ce monde et doivent y négocier leur place, avec des règles qu’elles ne choisissent pas. Bidule raconte comment iel compose entre militantisme et réalités : « À la campagne, c’est vraiment compliqué, on fait ce qu’on peut et ça permet de relativiser. D’un côté, on est saturé·es par la violence du monde et d’un autre côté, les gens baignent quand même dans le monde. Il faut trouver l’équilibre. En même temps, comme je n’ai pas tellement de dysphorie de genre, je n’attends pas la validation des autres sur mon genre. C’est moi qui me la donne et c’est ce qui importe le plus, donc c’est plus facile pour moi. »

Malheureusement, toutes les discussions que nous avons eues avec des personnes non-binaires ont cela en commun : iels parlent des difficultés qui restent majeures pour vivre sereinement leurs identités. Entre manque de compréhension, manques du langage, manque de représentations, nous ne sommes encore qu’au tout début du travail de visibilisation et d’inclusion. Mais il faut garder conscience du caractère très situé de cette réticence sociétale envers les identités non-binaires. Comme le souligne Lexie à propos des représentations culturelles, l’« absence de personnages non-binaires de notre paysage culturel n’est pas une norme humaine mais occidentale. Polynésie, Mélanésie, Amérique du Nord, Amérique centrale, Inde… sont autant de régions où vivent des sociétés qui se sont formées sur un schéma social qui inclut plus que deux genres ». De quoi, peut-être, inspirer nos sociétés pour faire tomber les œillères culturelles ?


*Tous les prénoms ont été modifiés.

Illustration en couverture : Eva Dinç (@dincchh)

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