Saint DX s’apprête à sortir son projet SDX sur Cracki Records et Because Music. Une cartographie de l’artiste rondement menée depuis presque deux ans. Un projet attendu pour les fanatiques de pop sensuelle en cette fin d’année.
Délivrant des morceaux au compte goutte depuis presque deux années, Saint DX franchit le pas de sortir une première reliure de ces chansons. Le nouveau crooner de l’hexagone nous a parlé des rencontres qui ont forgé son projet, de ses influences, et de ses prises de risque.
Manifesto XXI – Ton premier EP SDX sort le 8 novembre sur Cracki Records et Because Music. Cela fait plusieures années que tu gravites autour de la famille Cracki. Pourquoi une telle attente pour aboutir à ce projet?
Saint DX – Les membres de Cracki sont des amis avant tout. Nous nous sommes rencontrés avec mon premier groupe Apes & Horses, qui était signé chez eux. Lorsque le groupe s’est arrêté, j’ai mis du temps à savoir ce que je voulais faire. Ça fait depuis deux ans que je travaille sur le projet Saint DX. Cela peut paraître long, mais j’ai fait énormément de choses pendant deux ans, notamment la tournée avec Charlotte Gainsbourg (où il assurait les premières parties, ndlr), pour que l’EP ne puisse sortir que maintenant.
Cet EP est donc un aboutissement de deux ans de travail ? On y retrouvera donc des morceaux que tu as déjà sorti ?
Je ne sais pas si on peut l’appeler comme un EP d’ailleurs. Il est quand même composé de neuf titres, dont les morceaux que j’avais sorti avant, comme « Regrets ». Je ne voulais pas qu’il ait la dénomination de « premier album » c’est pour ça que j’appelle ça plutôt un « grand EP » ou « mini album ».
Les chansons de R&B sont des chansons d’amour. On peut y retrouver ces codes dans mes titres.
Yen Yen nous avait dit il y a quelques mois que tu as une grande passion pour le R&B. Pourtant ta musique a tous les codes de la Pop française. Songes-tu à intégrer ce type de musicalité dans certains morceaux?
C’est vrai qu’on s’est écouté beaucoup de R&B avec Yen Yen. Mais je ne cherche pas à intégrer ces sonorités dans ma musique, malgré le fait qu’elles m’influencent. Notamment sur les machines utilisées, comme les boites à rythme, les instrus chaloupées et sensuelles. Les chansons de R&B sont des chansons d’amour. On peut y retrouver ces codes dans mes titres.
En 2005, les Daft Punk sortaient « Prime Time Of Your Life » avec une connotation très sombre et fataliste de la société de consommation. Quinze ans après, ton morceau « Prime of your life » est dopé à la joie et à l’optimisme. Est-ce que le pessimisme ne serait pas devenu « has been »?
J’ai beaucoup de chansons « pessimistes » aussi. Ce morceau est un peu l’exception dans ma discographie. Et le « Prime Time » n’a rien à voir avec le « Prime ». Les Daft critiquaient le fait de tout faire dans l’immédiateté. Alors que quand j’ai composé ce morceau, je ne me suis jamais senti aussi heureux dans ma vie. Et j’ai eu besoin de l’exprimer comme ça. Ce morceau c’est le « Prime » de ma life. Donc aucune connotation à ce morceau, même si j’ai beaucoup écouté Human After All.
Je pense que nous sommes dans une époque tellement intéressante musicalement qu’il est dommage de s’enfermer dans un seul registre, de se cloisonner.
Tu as été bercé par la BO du Grand Bleu d’Eric Serra. Les nappes et les atmosphères planantes sont devenues ta marque de fabrique avec les morceaux « Regrets » et « I still care ». Pour ton nouveau projet, de ce que je comprends, on gardera cet univers, en parallèle d’exceptions comme « Prime of your Life »?
« Regrets » est sûrement le morceau qui reflète le plus cette ambiance. Dans l’EP il y aura également des morceaux quasi uniquement instrumentaux, qui s’étirent en longueur. Et avec « Prime of your life », j’avais envie de faire le morceau « pop » type. Même si je suis plutôt amoureux de tout ce qui est langoureux, ce morceau était un risque. Mais c’est devenu une surprise : les retours que j’en ai eu ont été super positifs, donc ça m’a touché. J’ai compris que j’étais libre et capable de faire ce type de musique également. Tu cherches souvent une patte, une touche, quelque chose de très cohérent quand tu es musicien. Mais j’essaie de m’affranchir de tout ça. Par exemple, le premier album des XX m’avait marqué par le fait que tous les morceaux se ressemblaient. Je pense que nous sommes dans une époque tellement intéressante musicalement qu’il est dommage de s’enfermer dans un seul registre, de se cloisonner.
SDX sera donc plutôt une cartographie de Saint DX plutôt qu’un EP?
Exactement. C’est un point de départ de ce qui arrivera par la suite.
David Luraschi a mis ma musique dessus les chorégraphies de Lilian Lo, et c’est apparu comme une évidence.
Pour le clip de « Prime of your life », tu t’es entouré de la chorégraphe Lilian Lo. On sent que c’est un coup de foudre artistique pour toi, non?
Avant Lilian, il y a surtout eu un rencontre incroyable avec le photographe et réalisateur David Luraschi qui m’a amené vers elle. Ça fait pas mal de temps que je souhaite intégrer la danse dans le projet Saint DX. Lorsqu’il m’a proposé de le retrouver à Hong Kong pour faire le clip, il m’a montré ce que faisait Lilian sur Youtube dans ses tutos. Il a mis ma musique dessus, et c’est apparu comme une évidence. Il a mis beaucoup de temps à rentrer en contact avec elle, mais ça s’est fait. Elle a créé cette chorégraphie de bout en bout, et je devais apprendre à la danser. On ne dirait pas, mais le line dancing est super complexe. C’est un dérivé de la country, qui est quasi une discipline sportive. Donc quand on a Lilian qui te coach pendant trois jours, elle qui a été championne du monde de cette discipline, c’est un privilège. On n’a pas le choix que de se surpasser.
Pour finir cet entretien, Saint DX, une parole sainte pour les gens qui nous lisent?
Nam myoho renge kyo. C’est issu du sutra du Lotus. Mes parents sont bouddhistes et j’ai beaucoup pratiqué cette philosophie. C’est un mantra qui n’a pas de traduction mais qui pourrait signifier « je me consacre à la loi ultime qui régit la vie ».
Saint DX sera en concert au Point Éphémère le 12 décembre prochain.