Sous le pseudonyme Maddrigal, Tom Ribeaucourt dévoile son premier EP Blacklight sur Green Sand Records. Un projet downtempo qui flirte avec des sonorités jazz et ambient. Focus sur cette nouvelle révélation.
Il est souvent compliqué pour un artiste d’affirmer une identité musicale propre lorsqu’il.elle sort son premier projet. Maddrigal a réussi le test. Le résultat est une hydre à cinq têtes : Blacklight. Une ambiance sombre, éclairée par cette fameuse lumière noire, qui laisse transparaître le dialogue de ses machines.
Le morceau « Blacklight » ouvre la symphonie avec arpèges et rythmes breakés, d’un épique guerrier. Le côté « dark » de l’artiste est alors mis à jour, mais Maddrigal ne se perd pas dans le pathos (contrairement à certains de ses confères). Car « The Aura », le titre qui suit, s’amuse et glisse sur une bassline funk et soul. Les codes sont désamorcés. S’en suit des morceaux contemplatifs (avec tout plein de reverb’), plutôt simples dans leurs structures, mais entiers dans leurs textures. On y retrouve également les inspirations d’Aphex Twin à travers certaines mélodies, notamment dans « The Descent ». Mais on peut croiser également des sons dignes de Supertramp dans « Rêverie ».
C’est pour cela que Maddrigal convainc avec ce premier EP : il arrive tout simplement à s’inspirer de divers univers et les fait converger vers le sien. En osant sortir un projet qui ne se morfond pas dans une tristesse infinie, il y apporte légèreté et parfois une pointe de groove. Conçu comme un véritable voyage spirituel et mystique, la bande originale de la théorie du collapse a enfin trouvé son rayon de lumière.