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Lulu Van Trapp, Lala &ce, joanna… Catch-Up Clips #32

Lulu Van Trapp, Lala &ce, joanna… Catch-Up Clips #32

Manifesto 21 - Catch-Up Clips

Ces derniers jours, une multitude de clips sont sortis. Et dans le lot, il y avait beaucoup (mais alors vraiment beaucoup) de véritables bijoux. Comment a-t-on fait pour condenser le meilleur ? Comme d’habitude, en s’arrachant les cheveux. Mais ça y est, il est de nouveau là et on en est fier·e·s : c’est l’heure du Catch-Up Clips.

Lulu Van Trapp – Brazil

Quatre années se sont écoulées depuis la sortie de « G Host », première apparition de Lulu Van Trapp sur Youtube. Deux ans plus tard c’est avec le clip de « The Echo », puis avec « Dormir plus pour rêver plus » (tous deux désormais supprimés), que ces briscards de la scène rock indépendante, issus de La Mouche et de Spa Massage, focalisaient l’attention des auditeur·ices sur la nouvelle entité Lulu Van Trapp. Après nombre de concerts au quatre coins du pays et dans les salles du tout-Paris, c’est avec « Brazil » et son clip rocambolesque à l’esthétique aussi rétro qu’effrontée, réalisé par Lucie Bourdeu, que le déluré quatuor métamorphe a choisi d’introduire l’album tant attendu par leurs fans. Ode à la libération physique et spirituelle, les questionnements à propos de la monstruosité et de la proie se transformant en chasseur, semblent être des thèmes récurrents dans l’imaginaire des compositions du groupe. Pour mieux saisir la symbolique derrière les images du clip, on vous invite à jeter un œil à leur communiqué.

Lala &ce – Dodow&ve

Ce qu’il y a de particulier avec Lala &ce, c’est que soit on adore, soit on ne rentre pas dans le délire. Pour les aficionados, son dernier morceau « Dodow&ve » dépasse les codes et les bases qu’elle pose tranquillement : un flow nonchalant et peu articulé faisant passer Migos pour des orthophonistes. Et pour celles et ceux qui ne sont pas sensibles à cet univers, nous vous invitons à regarder son clip, une sorte de Las Vegas Parano collection 2020. Avec une esthétique bien à elle, Lala nous prouve que nous pouvons sortir des morceaux bien au niveau des rappeurs d’outre-Atlantique.

Benny Atlas – PARADISE

En voilà une chanson de « lover ». À la limite du canard (on a quand même des roses dans une bagnole et une prod’ tout droit sortie des casiers de Barry White), Benny Atlas propose un cadre intimiste (mais non moins touchant) pour nous nous offrir une voix exceptionnelle sur de l’excellente soul avec « PARADISE ». Un clip qui a dû donner un sacré coup de pouce à nos commerçant·es fleuristes, et ça on l’apprécie.

HSRS – Miles

On adore tout simplement l’énergie qui se dégage de ce clip. HSRS nous offre une vidéo certes simple, mais très plaisante. On retrouve l’artiste en combinaison orange et bottes noires, au milieu de statues d’animaux qui défilent : chien, chat, vache, gorille… Ils y passent tous, déambulant et dansant sur une base de musique hybride, un peu trop stimulante.

Das Mörtal – It Comes

Le producteur chilo-montréalais Däs Mortal nous plonge dans une atmosphère occulte dans son nouveau clip « It Comes » réalisé par Kevan Funk. À la croisée entre les films d’horreur pour ados des années 90 et les séries rétro Netflix, les sorcières reprennent le pouvoir et n’hésitent pas à se venger pour protéger les leurs. Sortilèges, serpent et flammes justicières se bousculent, baignés par des nappes de synthés nostalgiques.

joanna – Démons feat. Laylow

Passion malsaine et amour toxique s’invitent sur la nouvelle collaboration de Joanna et Laylow : « Démons ». Une nouvelle composition qui voit le RnB sensuel de la jeune rennaise s’agrémenter de l’univers plus sombre du rappeur récemment sacré d’un disque d’or, le tout magnifié par un clip impeccable signé Marius Gonzalez. Le petit (grand) nouveau réalisateur de la scène rap continue d’explorer son empreinte graphique névrosée, dont les contours flous et épileptiques constituent une signature esthétique bien définie. Il joue avec les sons, fondant dans l’instrumentale les mélodies mécaniques des flingues, calquant les rugissements sur des plans schizophréniques de Laylow, rendant par moment une dimension lointaine au morceau, comme entendu depuis le fond du club, créant un lien indéfectible entre le morceau et le clip. Comme les Thelma et Louise des temps modernes, on découvre Joanna dans la moitié d’un duo de braqueuses amoureuses, pour un court-métrage au scénario cinématographique remarquable.

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Nicolas Dax – Ombrages

Avec une esthétique à la croisée entre Les Enfants du Paradis de Marcel Carné et un noir et blanc digne des grandes années de Mylène Farmer et Madonna, le clip d’ « Ombrages » de Nicolas Dax est aussi doux qu’un chocolat chaud auprès d’un feu de cheminée. Une mélancolie naïve et sincère, où l’audace est présente sur chaque plan.

Bonus : YELLE – Vue d’en face

Dans « Vue d’en face », Yelle et Nicolas Maury sont complices dans leur confinement. Paré·es de leur plus beaux attirails de lounge-wear et enveloppé·es de doudounes couettes inspirées par Margiela, les acolytes font passer le temps avec des danses synchronisées et des exhalations en plein air. C’est une vision quelque peu luxuriante du confinement et du huis clos, mais les paroles de Yelle viennent subtilement y faire contraste. Seule, les tendances voyeuristes émergent lorsqu’elle analyse les moindres faits de son voisin. Celui-ci finira par venir à sa rencontre afin de faire passer l’ennui. Une piqûre de rappel pour celleux qui se sentent seul·es en cette période : n’ayez pas honte de demander un peu de réconfort à vos proches.

Par Léa Simonnet, Michel Angelo Fedida, Robin Gillet, Géraldine Faure & Adélaïde de Cerjat

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