CARGØ c’est simple : c’est la fête libre sur le quai Anatole France, qui tangue au rythme des paillettes et de la prog de la qualité. Pour cette soirée spéciale du 24 mai, l’embarcation invite Dure Vie et Sœurs Malsaines à enflammer cale et soute sans autre forme de procès.
Pour cette nouvelle collab entre les deux orgas, l’une incontournable webzine et l’autre inévitable fêtarde, la soirée sera explosive. Côté cale, c’est Dure Vie qui s’y colle avec six heures de set, tandis que Sœurs Malsaines s’empare de la curation de la soute, avec « des sons en arabesque et en techno venus d’ailleurs », grâce à une bien belle prog : LeLeon, Fazee, Georgio Festa et Armless Kid. Limbo, paillettes et tattoo au henné sont au passage au rendez-vous, des bonus non négligeables au milieu de cette croisière inédite. Qui ne rêve pas de se trémousser sur la houle, façon Malsain ? À l’occasion de l’événement, rencontre avec les révolutionnaires de la fête, et moitié conséquente de la curation de cette soirée : Sœurs Malsaines.
Manifesto XXI – D’où part la création du crew Sœurs Malsaines ?
D’un malentendu, d’un pétard, de deux sista bien chaudes du slip pour réveiller Paris et faire du sale.
Il y a quatre temps forts qui permettent d’expliquer comment Sœurs Malsaines en est arrivé là.
2012. Ça a commencé dans un bar miteux du 18ème, à projeter un vjing pourri sur un mur graisseux, à faire jouer deux potes dj, à faire tourner du rhum arrangé debout sur une table et à rassembler du mieux qu’on pouvait les potes du tier-quar.
2014. En voiture Simone on commence les choses sérieuses avec une résidence au Gibus Club : les soirées MOTEL, et c’est là que le meilleur pote de la vie du monde rejoint le crew, nous sommes trois sur le navire.
2015 : La famille c’est important, c’est maman qui l’a dit, Soeurs Malsaines devient une association et maman rejoint le crew.
2017 : La famille c’est aussi celle que tu choisis, à l’occasion de notre premier festival : La Forge Festival en aout là c’est le CRUSH TOTAL, on fait la rencontre des vrai·es, de ceux et celles qui ont permis d’aller aussi loin aujourd’hui, qui ont cru au projet et avec qui on a échangé beaucoup beaucoup d’amour et de fluides.
Et ça continue en 2018 avec des amours, des talents, des vraies têtes et des petits poneys qui se respectent, qui s’aiment et qui donnent et qui se donnent.
Qu’est-ce que vous avez appris sur la fête depuis que le collectif a été créé ?
Que la fête permet la révolution, que la fête fait naître des amitiés et des projets collectifs, que la fête est aussi et surtout un espace d’expression et de libération, de soi, de ses propres représentations, enfin tout dépend de ce qu’on fait de la fête, mais au sein de SM la fête est une constante remise en question.
Pour vous, quel est le sens de la fête libre ?
Tu es ce que tu es ou ce que tu veux être, personne ne doit se foutre de ta gueule, t’agresser ou te mépriser. Tu danses comme moi (mal) ou comme Tatie Sandrine après trois Suze (moyen mal), tout le monde s’en fout.
Ça doit sourire, danser, planer, flâner, s’allonger, être sobre ou pas, tu vis avec ces gens là pendant un court moment, il faut donner le meilleur de soi même et faire chier personne sinon reste bien enroulé dans ta couette, parfois faut aussi savoir rester tranquille.
Dans votre description, vous parlez de bienveillance, ce qui est le fondement de la création d’un safe space en soirées. Comment vous le mettez en place concrètement ?
Ce qu’on cherche à mettre en place, ce n’est pas un safe space, mais une “safe party”.
Ça passe d’abord par une communication claire en amont de l’évent puis forcément par un accueil et une communication directe auprès du public avec de la médiation pendant la soirée. Avec un crew SM qui ne cherche qu’à prendre soin de son entourage et de son public, avec des jeux pensés et animés pour te mettre à l’aise, créer du lien et amener un dialogue ou juste une réflexion sur un sujet qui importe en teuf (le consentement avec le chamboul’trou, un grand verre d’eau, une capote ou un petit débat à la roue de l’infortune, une rencontre et des échanges au stand make up). Enfin c’est rester toujours ouvert au dialogue, être alerte pendant ton événement de ce qui se passe autour de toi et ça ne peut que marcher avec un crew qui se respecte et qui s’écoute.
On a aussi la chance d’avoir un public en or qui comprend ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Sur les événements auxquels on participe qui ont des publics différents ça peut-être plus touchy mais c’est aussi l’occasion pour nous de diffuser à une audience plus large notre vision de la fête libre et sans jugement et avec une petite blague et une petite tape dans le dos ça passe toujours.
Vous sentez que globalement les organisations de soirées vont vers le mieux sur ces sujets-là ?
Tout dépend de la taille de l’événement, plus il implique une forte fréquentation moins il est évident d’observer la volonté de prendre soin de son public. Dans les petits festivals et dans les milieux underground la question se pose bien plus souvent, il y a encore un peu de chemin à faire du côté des clubs et des plus gros promoteurs. Mais on observe quand même que la tendance change, de plus en plus d’orgas nous contactent dans cette optique. Petit à petit, on sent que l’idée de faire une fête différente d’un simple amas de fêtards devant un DJ est en train d’émerger, ça ouvre une multitude de perspectives non seulement pour nous mais surtout pour tous les teufeurs de France et de Navarre.
C’est quoi votre soirée idéale ?
- Une fête qui ne s’arrêterait jamais
- Du bon son, avoir toutes les communautés représentées, mais surtout être avec des personnes avec qui on se sent bien jusqu’au brafter (= brunch after pour les nuls).
- Une bonne organisation, un état d’esprit positif, des sets de qualité, une ambiance caliente (mais sans l’humidité c’est galère pour les frisottis)
- De la place pour bouger, des ami·es à coller serrer, des dj qui te regardent danser, des équipes cool au bar, des choses à faire aux toilettes, peu importe le lieu, tant que la fête est belle
Il n’y a pas vraiment de soirée idéale, l’idéal c’est surtout de pouvoir venir avec ou sans ses potes et de découvrir, rire, danser et s’échapper que ça soit pour quelques heures, une nuit ou toute une semaine.
Vous avez fait le choix de vous associer à Dure Vie et CARGØ pour cette soirée, comment s’est fait ce choix ?
C’était plus une évidence qu’un choix, ça fait un moment qu’on travaille avec Dure Vie et c’est rare de trouver des partenaires avec qui tout se passe aussi bien et puis aussi parce qu’on avait envie de prendre le large, on aime bien quand ça tangue, on adore les pâtisseries pleines de miel, on aime bien surprendre les gens. Alors venez voir ce qu’on cache dans notre sou-soute
Qu’est-ce qui rend la soirée du 24 mai spéciale ?
Pour cette édition on a eu la chance d’avoir la confiance totale de Dure Vie qui nous a laissé le contrôle de la soute, c’est une super opportunité pour nous de foutre le zbeul. En plus c’est la dernière mais aussi en quelque sorte la première, parce que le crew SM sera derrière les platines, qu’on va faire en sorte de réchauffer le plus possible la soute avec un contest de belly dance et une tripotée de nouvelles choses, et surtout on pense que ça va être UN PEU n’importe quoi, on est sur-chaud·es.