Remarquée pour son passage dans « The Voice » Belgique à 16 ans, la jeune artiste bruxelloise Tessa Dixson a publié début mars son premier album, Genesis. Avec ces 11 titres, elle pose les bases d’une pop hybride, romantique et inquiète. Influencée par les musiques de la nuit et portée par une voix pure, sa musique fera le bonheur des fans d’Aurora, Austra ou BANKS.
Après une première percée en 2017 avec la publication de son titre et clip « Prayer », la jeune femme de 22 ans a pris son temps. Elle publiait son premier EP Abyss en 2019. Difficile de lui coller une étiquette, tant les registres se mêlent sur ses premiers singles. Un éclectisme pop que l’on retrouve amplifié sur son premier album, qui fait le grand écart entre l’envolée lyrique de « How High », et la mélopée a capella de « Promised Land ». « On est dans une génération qui n’a pas peur de mélanger, de tester, de rater » revendique la chanteuse, rencontrée lors de son passage au MaMA festival à Paris cet automne. Une hybridité générationnelle que le phénomène Billie Eilish symbolise.
À l’instar de la chanteuse américaine, les compositions de Tessa Dixson sont empreintes de mélancolie, de doutes, à la limite de la folie. Le lancinant « My Mind » fait un écho légèrement autotuné de l’hymne des Pixies. « Souvent les gens pensent que je suis dépressive » s’amuse-t-elle. « Je ressens les choses fortement, j’ai plus de facilité à écrire comme ça, plutôt que sur du “tout va bien”. » Un propos qu’illustre bien le titre « Hurt So Good ». La tristesse est acceptée pour ce qu’elle permet d’accomplir : « J’ai eu une période entre 14 et 18 ans où c’était difficile. Ça me faisait peur, mais j’aimais cette souffrance, parce qu’après on en ressort encore plus fort. Comme une fleur qui éclot. Ça te construit. »
Le titre « Keep Going » incarne l’influence importante des musiques de la nuit dans les compositions de la jeune femme : « Je vais à Dour depuis que j’ai 16 ans, ça fait partie de ma vie. » Fan de Bicep, fascinée par le pouvoir de la transe et l’osmose d’une foule dansante, elle est formelle : « Je ne peux pas me passer de techno. »
Mannequin et diplômée de l’école d’art ERG, belge et américaine, Tessa Dixson se distingue par son sens aigu de l’image et de la mode : « J’ai eu besoin de passer par l’art pour comprendre ce que je voulais faire. C’était l’amour de tout, je sortais, j’avais envie de créer, je voyais plein de choses partout » nous avait-elle raconté. Le visuel compte autant que le son, encore un dénominateur commun aux générations d’artistes né·es avec Internet. Une exigence, qui reste généreuse dans son intention : « J’essaye qu’elle [ma musique] soit le plus versatile possible. J’espère qu’elle puisse toucher un gosse de 12 ans comme un mec de 50 ans qui a vécu sa vie. »
Image à la une : © Victor Pattyn