Jeudi 12 juillet, le souffle parfumé de le Méditerranée se fera sentir à La Java, qui prendra un petit air de Marseille avec la soirée la BLED. Derrière ce mot que l’on pense comprendre, un collectif artistique et une infinité de questionnements sur l’identité.
Situé entre la capitale et la cité phocéenne, le collectif Filles de Blédards entend bien faire parler de lui et raconter avec tendresse ses mille et unes histoires de métissage culturel. Et le voyage esthétique ne fait que commencer : la BLED est une soirée de lancement pour financer un projet d’exposition qui se tiendra en octobre 2018 à Marseille.
Manifesto XXI – Qui êtes-vous ?
Filles de Blédards est un collectif d’artistes à action socio-culturelle, basé entre Paris et Marseille. On explore et propose des réflexions autour des identités de l’immigration dans le milieu alternatif, mais aussi dans les milieux populaires, lors d’évènements itinérants.
D’un geste artistique débridé on tente de composer, avec les héritages de chacun(e)s, des espaces d’expression où se mêlent photographie, vidéo, musique et performance.
Comment est née l’idée de ce collectif ?
Tout est parti de la rencontre entre Kahina Djemani, artiste plasticienne, et Alexia Fiasco, photographe, il y a un an et demi. Elles se sont rendues compte qu’elles avaient les mêmes questions, les mêmes frustrations et les mêmes envies. Le soir même, elles ont fait ce qu’elles pensaient être un plan sur la comète en se promettant de monter un projet ensemble.
Un an plus tard, c’est Clément Vano qui fera le constat que, parmi ses ami(e)s artistes, plusieurs exploraient dans leurs pratiques plastiques un questionnement personnel et sociétal liés à leurs héritages. Il a mis Kahina et Alexia en contact avec Mariam Saint-Denis, photographe et vidéaste ; Djamila Imani s’est jointe au collectif suivis d’autres artistes et tout a commencé.
Qu’est-ce que vous aimez dans le mot « blédard » ?
À l’origine, ce mot désignait de manière assez négative le campagnard maghrebin immigré en France. Aujourd’hui, notre génération issue de l’immigration se l’est complètement réapproprié. Chacun sait s’il se sent fil(le)s de blédards ou pas, quelles que soient ses origines. On sait tous ce que ça veut dire, on sait tous ce que ça signifie, même si on a parfois du mal à l’expliquer.
Ça prouve qu’il est de plus en plus difficile de mettre les gens dans des cases parce qu’on est de plus en plus hybride et ça, c’est génial.
Quels mots vous viennent en premier à l’esprit pour parler de votre univers esthétique ?
Meuf. Identités. Déni. Père. Queer. Dualité. Voyage.
Vous semblez toutes très différent(e)s. Qu’est-ce que vous partagez ? Qu’est-ce qui vous rassemble dans le collectif ?
Ce qu’on partage, c’est nos identités zébrées. C’est le fait qu’on est le cul entre deux chaises, un pied partout et un pied nul-part à la fois et surtout cette envie de donner l’envie aux autres de se sentir légitimes, et d’occuper l’espace.
Marseille ou Paris ?
Marseille du lundi au jeudi. Paris du vendredi au dimanche.
Prévente, 5€ // Sur place, 7€