Société
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Dans Les liens qui empêchent (écrit en 2009, traduit et publié en France en avril 2024 aux Éditions B42), la romancière et essayiste étatsunienne Sarah Schulman analyse les mécanismes qui sous-tendent l’homophobie familiale. Elle y anticipe certaines intuitions développées par la suite dans Le conflit n’est pas une agression (2021).
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2009, festival de Cannes. Un jeune réalisateur québécois de tout juste 20 ans se présente sur la croisette. Son premier film, J’ai tué ma mère, bricolé avec une petite subvention de la région Québec, a été sélectionné dans la prestigieuse catégorie Un certain regard. Un an après, il récidive avec Les amours imaginaires, délicieuse comédie dramatique sur fond de Dalida. Dès lors, son nom est sur toutes les bouches. Son esthétique colorée unique, ses playlists kitsch et chics, et surtout son omniprésence au générique – de réalisateur à monteur en passant par acteur – font de lui un petit ovni du cinéma indépendant. Ouvertement gay, ses films le sont aussi. À lui seul, Xavier Dolan a façonné une bonne partie de l’esthétique queer d’une décennie.