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Marietta, poésie psychédélique

Marietta, poésie psychédélique

https://soundcloud.com/bobby-blank/sets/la-passagere-new-album-produced-by-chris-cohen-out-soon-on-born-bad-records/s-fnITJ

Après Basement Dreams Are The Bedroom Creams, Guillaume Marietta revient avec son deuxième album solo, La Passagère, sorti sur Born Bad Records, label avec qui il collabore depuis 2011 et l’album Dissolve Me de The Feeling Of Love. Alors que son premier disque avait été enregistré sur son 4 pistes et très peu retravaillé après pour garder un son lo-fi, cette fois Marietta a emmené ses maquettes jusqu’à Los Angeles pour les enregistrer en tête-à-tête avec le musicien et producteur Chris Cohen. Si la production est plus travaillée, il a su garder la chaleur et la spontanéité de ses compositions.

Nous le retrouvons dans son appartement aux portes de Paris, assis autour d’une petite table devant un café, un thé et trois cigarettes chacun. Il parle lentement, prend son temps, ponctue ses réponses de silences, de « je ne sais pas », de « comment dire ? », il cherche certains mots puis les trouve, toujours justes. Rencontre.

Photo par Søren Drastrup

Manifesto XXI – Tu es allé enregistrer l’album à Los Angeles avec Chris Cohen, comment est-ce que ça s’est passé ?

J’ai composé l’album chez moi, j’ai fait les maquettes sur mon 4 pistes de la même manière que pour le premier album. Mais je ne voulais pas refaire un disque à partir de maquettes. Là, pour le coup, je voulais vraiment les réenregistrer, mais toujours dans une configuration assez minimale. Je ne voulais pas bosser dans un studio avec plein de monde. Je voulais juste bosser à deux.

J’ai découvert la musique de Chris Cohen il n’y a pas si longtemps que ça. Quand j’ai vu les notes de pochette, j’ai vu qu’il faisait ses disques tout seul, l’enregistrement, le mix, tout ça. Et je trouvais qu’il s’en sortait hyper bien, en dehors du fait que j’adore les chansons, je trouve que la prod est géniale. À ce moment-là aussi j’ai vu qu’il avait produit le dernier disque de Weyes Blood et je me suis rendu compte qu’il bossait aussi pour d’autres gens et je me suis dit : « Pourquoi pas le contacter ? »

Il a dit oui tout de suite ?

Oui, assez rapidement. J’ai envoyé un mail et quelques jours après il m’a répondu en me disant d’accord. C’était parfait de bosser avec un type hyper talentueux et qui, techniquement, est meilleur que moi au niveau de l’enregistrement. C’était bien aussi de pouvoir avoir quelqu’un avec un regard extérieur sur mes chansons. Il me donnait des conseils. Ce qui était bien aussi, c’était d’aller enregistrer à Los Angeles, un peu coupé du monde. Je n’ai pas vraiment arpenté la ville, on est restés enfermés dans le studio pendant dix jours. C’est vraiment des conditions de boulot où tu te mets en autarcie et il n’y a rien autour qui te distrait, et ça c’est super.

Il a proposé quelques arrangements ?

C’est ce que je voulais mais les maquettes étaient assez abouties avant que je parte, tous les arrangements étaient déjà faits au final. Je lui disais « Bon qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que cet arrangement-là tu le trouves bien, est-ce que tu le trouves nécessaire, est-ce qu’on peut faire autrement ? » Au final, on est restés assez proche de ce que j’avais préparé à la base.

Tu chantes en français sur cet album alors que ce n’était pas le cas sur le précédent et dans tes anciens groupes, ça s’est fait naturellement ?

J’écrivais déjà en français il y a longtemps dans mon tout premier groupe avec mon frère. Dans le groupe que j’avais qui s’appelait A.H. Kraken, du noise rock, les textes étaient en français aussi, et au tout début de The Feeling of Love il y avait quelques morceaux en français. C’est juste qu’au bout d’un moment j’ai lâché l’affaire. Et j’y suis revenu spontanément, il y a eu un déclic à un moment.

Les groupes justement, tu continues en dehors de Marietta ?

Non.

Plus de The Feeling of Love ?

On ne peut jamais savoir si les choses sont finies mais, en tout cas, on ne joue plus ensemble en ce moment. Ça pourrait redémarrer autrement avec d’autres personnes. Je ne me pose pas la question en ce moment.

Tu sors une nouvelle fois ton disque sur Born Bad Records, c’est une relation qui dure entre vous.

Effectivement ça fait le quatrième disque que je fais avec JB (Guillot, patron de Born Bad Records, N.D.L.R.). Déjà humainement, on s’entend bien. J’aime bien comment il bosse. J’aime bien aussi qu’il y ait un suivi entre un artiste et un label, je trouve ça cohérent. Ne pas faire un album chez machin, un album chez l’autre… Qu’il y ait une continuité, un partenariat, une relation. Le label te suit même si toi tu évolues, de toute façon lui aussi évolue dans son catalogue. Chaque fois j’ai toujours fait des disques différents des précédents et chaque fois ça le déstabilise mais il continue quand même de me soutenir et je trouve ça plutôt cool.

Et puis un disque comme le tien, je ne sais pas si tu pourrais le sortir ailleurs.

De toute façon la France est un petit pays et il n’y a pas énormément de labels. Donc le choix est déjà assez restreint. L’un de mes labels préférés, c’est par exemple Drag City, un label américain, qui existe depuis les années 90. Et quand tu vois tout ce qu’ils ont c’est génial, ça reste indie mais ça tape dans plein de styles. Les trucs les plus récents qu’ils ont sortis c’est des Ty Segall, White Fence… Mais ils ont commencé dans les années 90 avec Will Oldham qui a sorti des disques là-bas, il y a U.S. Maple, Royal Trux… Et c’était vraiment dans plein de genres différents et j’adore ça.

Il y a quelque chose de très spontané dans tes chansons, composer la base des titres te prend assez peu de temps ?

C’est variable. Il y a même des trucs qui se finalisent en studio, tu te dis « Il manque un truc », tu sens que le morceau est là mais qu’il n’est pas fini, et ça peut être juste un petit pont à un endroit, une manière de conclure un truc. C’est difficile de mettre des mots là-dessus car c’est vraiment une histoire d’intuition, de feeling. Tu sens quand c’est fini et tu sens quand ce n’est pas fini. Je ne sais pas, c’est comme faire un tableau. Un tableau pourrait ne jamais être fini, tu pourrais continuellement revenir dessus et mettre des couleurs, de la texture ou n’importe quoi, c’est juste un moment, tu t’arrêtes et même si c’est juste une tache, tu t’arrêtes et tu sais que c’est fini. Et il n’y a pas besoin d’expliquer.

Je trouve aussi que dans cet album, par rapport au précédent et même à tes projets antérieurs, il y a moins de tension, comme si tu étais plus apaisé.

Est-ce que je suis plus apaisé ? (il laisse un silence de plusieurs secondes) Je n’en sais rien. J’aime bien la tension. Moi ce que j’aime c’est le moment avant que ça explose en fait, c’est réussir une balance, mélanger la retenue et la colère. Ne pas vraiment savoir où on est, c’est comme ça que je ressens les choses dans la vie et c’est ce qui m’intéresse dans un disque. Par exemple, les voix de Lou Reed ou de Dylan ne sont ni énervées ni calmes, elles sont entre les deux. Et c’est ça qui m’intéresse.

Photo par Søren Drastrup

Comment est-ce que tu vois ton futur ? Tu n’as pas peur de perdre la flamme ?

J’ai envie de continuer à faire de la musique jusqu’à ce que je meure. Je pense à Iggy Pop, les trois albums des Stooges sont hyper intenses et il n’a pas pu faire ça toute sa carrière. Donc c’est ce qui fait aussi qu’un artiste est différent d’un autre. Il y en a qui se crament la tête jusqu’à en crever et d’autres qui s’assagissent et qui deviennent des papys du rock. Et moi je ne suis ni l’un ni l’autre en fait. Je suis plutôt sur le long terme. Même si je n’écoute pas tout ce qu’ils font, je suis plus proche de mecs comme Will Oldham ou Bill Callahan qui ont énormément de disques à leur actif et toujours différents. J’aime bien envisager le travail d’un artiste sur son ensemble, pas juste sur un disque ou une période.

C’est important pour toi de vraiment construire une discographie ?

En fait je ne veux rien, c’est ça le truc.

Comment ça ?

Je ne prévois rien, je ne projette rien, je ne réfléchis pas en termes de carrière. Tout ce que je veux, tout ce que j’aimerais, c’est que mes disques puissent encore être écoutés dans dix ou vingt ans ; que ça puisse inspirer des gens, que ça leur donne envie de faire des trucs, que ce soit de la musique, de la peinture ou n’importe quoi, que ça les inspire dans leurs relations humaines ou amoureuses, ou rien que le fait de partir le matin au boulot ou à l’école et se mettre de la musique dans les oreilles et que ça leur donne la pêche pour la journée. Ce genre de trucs hyper simples quoi, c’est tout.

Tu as eu des disques qui t’ont fait comprendre que c’est ce que tu voulais faire ?

J’ai découvert que je pourrais faire quelque chose avec ma musique en écoutant Nirvana, tout simplement, comme je pense 5 milliards de gens sur Terre. Un schéma hyper basique comme ça a dû être le cas quand des gens ont écouté Elvis ou les Beatles. Tu écoutes ça et tu as une flamme qui s’allume en toi. Tu te laisses guider sans te poser de questions et quand tu te retournes tu te dis « Ah bah ouais je l’ai fait ». Tu sens que c’est ça que tu dois faire et que tu ne pourrais rien faire d’autre, que tu n’as pas le choix.

La Passagère, qu’est-ce que c’est pour toi ?

C’est tout le monde et personne. La Passagère c’est un sentiment en fait, un truc, je n’ai pas envie de trop expliquer ce que c’est. En tout cas c’est un truc qui t’habite. C’est comme un virus. C’était quoi déjà le titre du premier Alien ? ça m’avait marqué. (il se lève et va voir sur son ordinateur) Le 8ème passager, c’est ça (‘La Passagère’ est d’ailleurs le 8ème morceau de l’album, N.D.L.R.). Voilà, La Passagère c’est un album-concept de science-fiction. Science-fiction à la William Burroughs.

C’est une influence importante pour toi, William Burroughs ?

Oui je pense.

Pourquoi ? Le Festin Nu a été une vraie claque pour moi, c’est aussi ton cas ?

Je pense que j’ai plus aimé Les Cités de la Nuit Écarlate et un de ses premiers trucs qu’il avait écrit qui s’appelle Queer mais qui a été publié plus tard car il n’était pas très content de ce qu’il avait fait. C’est un peu plus classique dans la forme mais tu comprends comment est-ce qu’il a commencé à trouver son style, et ce n’est pas qu’une histoire de cut-up. À un moment, il raconte que ces histoires un peu cinglées qu’il invente, c’était des monologues qu’il faisait quand il était bourré. Parce qu’il essayait de décrocher de la came pour la je-ne-sais-pas-combientième fois.

Il était assez jeune et il était très amoureux d’un type plus jeune que lui et il essayait de l’impressionner en créant toutes ces histoires un peu chelous. Et ça n’a pas marché. (rires) Mais ça lui a donné une espèce de matière pour écrire. En fait, c’est quelqu’un qui me touche tout simplement. Vraiment. Ce n’est pas parce que c’est bizarre ou parce qu’il a inventé une nouvelle forme d’écriture ou parce que c’est une critique de la société, non. C’est vraiment un truc qui me touche, comme tu pourrais être touché par un roman d’amour.

Comme une forme d’empathie, de tendresse, d’amitié pour lui ?

Non je n’ai pas d’empathie, ce n’est pas ça. Je trouve qu’il me touche parce que, à sa manière, il sait parler de l’humain. Il arrive à mettre le doigt sur beaucoup de choses et de manière très juste. C’est en ça qu’il me touche. C’est tout. Et, même si parfois il y a des passages très crus, quand il décrit des scènes de sexe entre hommes ou des espèces de scènes de sacrifice ou des choses comme ça, je trouve qu’il y a quand même beaucoup de pudeur en fait. C’est toujours quelqu’un qui est resté classe. Toujours en costard, toujours propre sur lui, il y a une vraie classe chez ce mec.

Kurt Cobain et William Burroughs

C’est vrai que c’est assez rare de pouvoir raconter ce genre de choses parfois extrêmes tout en gardant cette classe. Lou Reed en était peut-être capable aussi à sa manière.

Oui lui aussi dans ses textes arrivait à toucher, à mettre le doigt sur ce que c’est que d’être un être humain, sur ce qu’il se passe dans notre tête, ce qu’il se passe dans notre corps, en saisir toute la complexité. Je trouve qu’il y a presque plus de danger à ne pas voir ce qu’il y a en nous plutôt que de fermer les yeux sur ce qu’il se passe dans la rue. Et il y a beaucoup de choses au fond de nous dont on n’ose même pas parler ou penser.

Et puis il y a des espèces d’angoisses qui sont presque millénaires, qui sont propres à notre construction et dont on a hérité depuis des générations et des générations. Et c’est pour ça que, même si la société change, et elle a changé plein de fois, on peut encore lire des trucs qu’ont écrit les Grecs et voir que c’est toujours actuel.

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En étudiant les autres sociétés éloignées dans l’espace et/ou dans le temps, c’est intéressant de voir qu’il y a toujours eu des besoins communs, et que chacun y a répondu différemment. Par exemple je pense qu’il y a un genre de vide métaphysique en l’humain qui le pousse à une forme de spiritualité.

Je ne sais pas s’il y a un vide métaphysique. Après on peut être spirituel, l’être humain est un être spirituel. Et je pense que ce n’est pas forcément pour combler un vide ou parce qu’on a peur de la mort. Je n’ai pas envie de voir les choses de manière aussi basique. La spiritualité c’est se rendre compte qu’on n’est pas qu’une machine et de voir qu’on est plusieurs en nous-mêmes. Il y a des gens qui sentent des énergies, il y a des gens qui croient à la magie. Je pense qu’ils n’ont ni tort ni raison, c’est juste une façon de percevoir le monde.

On a trop tendance à tout refermer, à tout passer dans un entonnoir comme s’il n‘y avait qu’une manière de voir ce qui nous entoure : les besoins primaires, le travail, le fric, être en couple ou ce genre de trucs. Alors que je pense qu’il y a énormément, énormément, énormément de niveaux de sentir les choses. Et je pense que la spiritualité permet cela. Ce n’est pas qu’une histoire d’adhérer à une religion, c’est se rendre compte qu’il y a quelque chose qui nous échappe en fait, et comprendre qu’on s’inscrit dans quelque chose de beaucoup plus large. L’être humain a trop tendance à penser qu’il est tout seul. Rien que penser qu’il y a nous d’un côté et la nature de l’autre, et genre dire « Il faut qu’on sauve la nature » ou bien « La nature je dois la dominer, rien à foutre »…

Alors que la nature et l’Homme forment une seule et même chose au fond.

Oui c’est un tout, on fait partie d’un tout. Et la spiritualité permet de se rendre compte de ça. Ce n’est pas qu’une histoire de dompter sa peur, au contraire, c’est voir plus loin je pense.

Tu as toujours réfléchi à la question spirituelle ?

Non c’est venu assez tard, je ne sais pas comment. Et en plus ça reste très superficiel ce que je dis. Ce n’est pas quelque chose que je creuse véritablement. Je ne me renseigne pas beaucoup là-dessus, je lis peu de choses sur ça ou sur les différents types de croyance qu’on peut avoir. Mais c’est juste ouvrir les yeux autour de soi quoi. Juste ouvrir les yeux, faire attention.

Ça reste encore très superficiel, je suis encore très loin de tout ça. Parce que je pense que ça peut faire peur et ça demande de sortir de soi, et on n’a pas le temps de ça. Surtout aujourd’hui, putain, notre attention est tout le temps monopolisée par plein de petites choses temporaires et on n’arrive plus à rester concentré sur un truc longtemps. On est tout le temps, tout le temps, tout le temps à faire plein de trucs à la fois. Les réseaux sociaux et tout ça squattent ton esprit en permanence. Prendre juste le temps de s’arrêter…

Qui encore aujourd’hui écoute vraiment un album du début à la fin ? Tu t’assois et tu écoutes un disque. C’est pour ça que les cinémas sont cool, parce que ça t’oblige à t’asseoir et à rester devant un truc, de rentrer dans un univers et de ne pas être distrait par autre chose.

On n’a plus le temps de s’ennuyer. Et, sans ennui, il n’y a pas de création.

S’ennuyer c’est important. Moi si je ne m’étais pas ennuyé adolescent je n’aurais pas fait de musique. J’ai appris à faire de la guitare tout seul et j’ai vite progressé parce que je me faisais chier. Parce que j’avais aussi envie, ça m’attirait, ça me brûlait les doigts la guitare. Elle était là et il fallait que j’aille dessus. Mais oui effectivement, l’ennui et la solitude c’est nécessaire. Et on ne veut plus que les gens s’ennuient.

On est en permanence sollicités. Rien que dans le métro, tout le monde est sur Candy Crush, Facebook ou Tinder et tu vois très peu de gens en train, simplement, de rêvasser. Tout est fait pour que l’on ait toujours quelque chose à faire, sans prendre le temps de se laisser aller.

On est en train de perdre un truc. Je ne sais plus exactement ce qu’il en disait mais, pour en revenir à Burroughs, quand on rase des forêts et qu’on plante à la place un McDonald’s et un parking, on tue la magie. Parce que la forêt, dans un truc un peu primaire, c’est le lieu de la magie, de toutes les peurs, des fantasmes, des croyances occultes, des esprits, des choses comme ça… Et on tue tout ça. Et c’est con parce que c’est source d’émerveillement, d’inspiration, d’imagination.

Et c’est justement l’imagination qui permet la création.

On peut aussi être inspiré par un McDonald’s, il y a des gens qui arrivent à faire ça. En fait, le truc c’est de s’arrêter. En photo ou en film tu peux rendre un McDonald’s aussi magnifique qu’une forêt, ça dépend du regard que tu as dessus.

Tu peux trouver de l’inspiration dans un McDonald’s, dans une zone commerciale ?

En fait, tout peut t’inspirer, du moment que tu t’abandonnes et que tu ressens les choses. Les zones industrielles, commerciales, ces endroits où tu te rends uniquement en voiture, qui sont juste des hangars mis les uns à côté des autres avec des enseignes et des néons, un maximum de produits à l’intérieur, des places de parking, tout ça ; c’est complètement déshumanisé mais il y a une époque où je me disais « Il faut l’expérimenter ». Par exemple, je voyais des gens, des familles, c’était assez dingue, ils étaient à pied là-dedans. Ils traversaient des ronds-points hyper dangereux avec cent bagnoles qui déboulaient là à toute vitesse, et ils étaient à pied avec des poussettes, des sacs de course remplis.

J’étais là et je me disais « Mais d’où ils viennent ? Où ils vont ? Ils n’ont pas de bagnole, ils sont venus comment ? En bus ? Est-ce que la bagnole est garée un kilomètre plus loin ? » Ils marchaient et d’une certaine manière ils expérimentaient le lieu. Je me suis dit : «Pourquoi pas ? » Garer sa voiture, marcher le long de ces endroits-là et déjà les ressentir différemment, ou se poster sur un pont et voir l’ensemble du truc, les lumières… Si tu t’arrêtes et que tu regardes, tu verras toujours quelque chose de beau même dans le plus moche. C’est ton regard qui change les choses.

Vous pourrez voir Marietta en concert le :

15/09 Atelier 210 – Bruxelles
21/09 Birthdays – Londres
05/10 Petit Bain – Paris
07/10 Midi Festival – Toulon
14/10 Trinitaires – Metz
25/10 Soy Festival – Nantes
04/11 Festival Les sons d’automne – Quessoy
15/12 Festival Les Aventuriers – Fontenay-sous-Bois

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