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GENR.ES x Manifesto XXI : la suite du cypher et les coulisses

GENR.ES x Manifesto XXI : la suite du cypher et les coulisses

Début février, nous présentions notre collaboration avec la nouvelle plateforme de cypher dédiée aux rappeuses, GENR.ES. Ensemble, nous avons sélectionné 6 artistes qui méritent de briller et nous les avons invitées à performer au cours de deux sessions : en voici aujourd’hui la deuxième partie.

Dans cette vidéo, vous pourrez découvrir le flow lascif de Baeredith, la technique mystique d’Assad et le charisme puissant d’AyelyA. Pour avoir plus d’infos sur les 6 rappeuses du cypher GENR.ES x Manifesto XXI et retrouver la première video, c’est par ici. Mais on vous conseille de regarder cette session d’abord.

Une production en bande organisée 

GENR.ES a été fondé en 2020 par Andréa Etondè, content manager chez TikTok et auteure du documentaire audio Lyrics explicites (Arte Radio). Baignée dans la culture rap US, la jeune femme de 30 ans se lance dans l’idée de développer le format en France et le réserver aux artistes féminines, trop peu encouragées sur les scènes artistiques en général, et encore moins dans l’exercice périlleux du freestyle.

Pour sa deuxième production, Andréa tenait à ce que l’équipe de réalisation soit entièrement féminine. Ce sont donc 3 jeunes femmes qui ont collaboré pour la réalisation des vidéos : Julie Desane, cheffe opératrice ; Harmony Pondy Nyaga, journaliste reporter d’images ; et Océane Razanatsimba, monteuse.

Une expérience dans l’expérience, comme le raconte Julie : « Le fait que l’on soit 3 filles derrière la caméra m’a permis de partager des tâches et aussi d’avoir un autre regard sur les emplacements et le décor. C’est comme multiplier par trois son champ de vision, ce qui te donne plus de chance d’avoir un résultat qui te plaît et plaît aux autres. » Et il y avait bien un défi : investir un appartement en début d’après-midi, tout installer, penser une composition dynamique, tourner le passage de six artistes et libérer les lieux à (environ) 19h. « Le covid nous fait penser différemment car tu dois être sûr·e de déplacer quelque chose pour ne pas perdre de temps durant l’installation, pour que l’on puisse vite boucler et donc vite aérer… » raconte Julie qui évoque des conditions de tournage plus tendues en temps de pandémie.

Pourtant, même dans le rush, c’est le souvenir de discussions très pro que retiennent les 3 réals. « J’ai eu de la chance d’être avec Julie et Harmony. Elles sont non seulement pro, mais aussi on pouvait vraiment discuter et être directes les unes avec les autres » explique Julie. « Vraiment, ça a l’air idyllique, mais on a vraiment eu de la chance d’être toutes les trois avec le reste de l’équipe, fait remarquer Océane. On a eu un courant qui passait et même dans la post-production. Tout n’était pas parfait, mais on a appris pour la suite ! »

Sélection féminine

Timing serré, mais la sensation de liberté était bien au rendez-vous. Cette dimension d’expérimentation collective, professionnelle mais bienveillante avant tout, est directement en lien avec la composition d’une équipe en non-mixité, comme l’explique Harmony : « On s’est organisées techniquement pour la mettre en œuvre et très vite on a compris la direction à suivre. Je pense justement que c’est lié au fait d’avoir travaillé avec une équipe exclusivement féminine et qui plus est entre femmes noires… Je me suis sentie beaucoup plus à l’aise pour exprimer mes idées car on a des références et des expériences de vie en commun. Tout ça a créé un espace de confiance entre nous et avec les artistes le jour du tournage. » Un avantage qui a permis aux artistes de tourner dans les meilleures conditions possibles, comme le souligne Lil Yeazeur : « Quand l’une d’entre nous a eu un moment de faiblesse, nous étions là pour la soutenir… »

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Même son de cloche pour Océane qui raconte : « Je travaille dans de grosses boîtes et ce sont plutôt des équipes en majorité masculines ET blanches, avec tout ce qui va avec, que je croise en poste et en tournage. Je pense que lorsqu’on est en minorité, on ne peut pas se permettre de dire tout ce qu’on pense et faire preuve d’honnêteté : on marche sur des œufs car notre légitimité est vite remise en cause. Puis il suffit de tomber dans un univers sexiste voire raciste, bref ignorant, pour qu’on bride sa pensée et qu’on doute de ses idées. » Bilan positif pour Julie qui conclut : « Le projet de cypher m’a réconfortée dans l’idée qu’il y a de l’espoir, que l’humain a encore plein de choses à partager, puis que les artistes en France sont multiples et varié·es avec une finesse incroyable. »

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Image à la Une : © Sadji Ilhem


Production GENR.ES : Andréa Etondè
Assistant production : Abdoulaye Cissé
DJ : Kitoko Diva
Coordination Manifesto XXI : Apolline Bazin – Robin Gillet
Réalisation : Océane Razanatsimba – Julie Desane – Harmony Pondy Nyaga
Photographie : Sadji Ilhem

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