« Ville morte. Nuit de brume. Un saxophone lointain. L’appel du plaisir. » Bienvenue dans le tout dernier court métrage sensuel du réalisateur Yann Gonzalez.
Porté par un langoureux morceau de saxophone, parfaitement raccord avec la présence hypnotique des créatures de la nuit qui émergent petit à petit, Fou de Bassan excite. Ce titre, qui évoque un port et des docks chauds, est à l’origine celui du premier maxi du duo Jita Sensation, membres du collectif organisateur de soirées Bruits de la passion. C’est en les rencontrant et en écoutant ce track que Yann Gonzalez a imaginé cette scène de cruising. Dans sa note d’intention, le réalisateur explique : « J’ai d’emblée imaginé que ce plaisir serait exclusivement féminin à l’écran. Parce que mon désir, dans la vie, se porte sur les garçons et que la sexualité des filles reste, de fait, nimbée de mystère, comme un territoire fantastique et de cinéma. Parce que la sexualité entre filles me semble de nos jours plus ludique, ouverte et aventureuse que celle entre garçons ou entre personnes hétéro. »
La tension sexuelle lesbienne est presque un personnage à part entière de ce court métrage qui introduit des personnalités hautes en couleurs, qui rappellent les protagonistes loufoques des Rencontres d’après minuit (2013). Yann Gonzalez décrit ainsi les coulisses de cette production : « Le tournage s’est déroulé dans le même esprit que les fêtes des Bruits de la passion : en conviant des gens ouverts, bienveillants, joueurs et riches de leurs différences. C’est aussi un espace d’expression et de visibilité, qui contribue à un monde nouveau, utopique, où la multiplicité des désirs et des identités se vivrait dans une harmonie joyeuse. Cette joie, ce jeu, je souhaitais qu’ils soient visibles et vibrants dans le film : que les filles s’amusent et que cela soit contagieux pour les spectateurs. »
Ce film s’inspire aussi des premiers émois porno du cinéaste, qui avant d’avoir accès aux productions gays, s’est identifié à des performeuses hétéro des films américains des années 80. Zara Whites, Selena Steele, Victoria Paris… ces figures glamour sont derrière la direction artistique du film : « Ce court métrage est aussi un hommage à ces femmes puissantes qui ont hanté mon adolescence, mais transposées ici dans un monde où les hommes auraient disparu et dont elles seraient les seules reines. »
Image à la Une © Ella Hermë
En quoi ce court métrage est-il différent ? Regard de mec, fantasmes de mec, rien de plus. Des ustensiles de cuisine porno classique, le phallus est partout.
Foutage de gueule. Être gay n’est pas être lesbienne.
Je pige pas la démarche…