Vendredi 17 et samedi 18 janvier, le Comité de libération et d’autonomie queer (CLAQ) rassemblera collectifs, artistes queers et militant·es pour soutenir gaiement la lutte des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles : tous les profits des soirées seront réservés à la caisse de la grève illimitée.
Ce vendredi 17 marquera la fin du sixième mois de combat d’une vingtaine d’employées d’une société sous-traitante du groupe Accor qui, à elles seules, luttent courageusement contre des conditions de travail inégales, des cadences impossibles à tenir ou autres heures supplémentaires non-rémunérées… et ce depuis bien avant l’avènement des trottinettes électriques dans nos rues.
Dès demain donc, le CLAQ, collectif qui réinsuffle la politique dans les identités queers — et féministes — trop souvent vidées de leur substance et de la résonance révolutionnaire de leur histoire au profit du marketing et autre queerwashing découlant de leur « normalisation » proclamée, se réappropriera l’une des armes de prédilections des résistances LGBTQI+: la protestation festive, pour la mettre au service d’une autre grande cause.
La première soirée, plutôt cérébrale, proposera aux participant.es de se réunir en toute convivialité au Garage Mu autour de projections sur ces six mois de grève, de débats avec les héroïnes de ce long périple, d’ateliers de collages féministes, de lectures de Claire Finch et Elodie Petit (vénérables membres du collectif RER Q) et de DJ sets assurés par emo/roïd et Friction Magazine. Le tout avec l’aide et la bienveillance des assos Diivineslgbtqi+ et CGT HPE.
Le lendemain au Klub, temps de repos pour les cerveaux précédemment échauffés pour laisser place à une nuit qui s’annonce radicalement sportive. En toute cohérence avec la volonté de mettre le savoir-faire queer pour les célébrations réussies au service d’une solidarité universelle, le CLAQ réunira un line-up bénévole et VNR dans tous les sens du terme : avec des noms qui résonnent comme Cheetah, Leslie Barbara Butch, Pauline Forte (Fils de Vénus) ou Bagarre la fête s’annonce rebelle.
Ce week-end se présente donc comme l’occasion ou jamais de faire partie du bon côté de l’histoire en joignant l’indispensable à l’agréable. Et pour celleux qui ne pourraient malheureusement pas en profiter, il est tout de même possible d’aider en donnant au pot solidaire.