Banana Magazine met la scène drag queen de Taipei à l’honneur dans son nouveau numéro. Une série bouillonnante d’énergie qu’An Rong Xu a voulu partager avec nous !
Découverte dans le nouveau numéro de Banana Magazine (disponible ici), cette série d’An Rong Xu nous ouvre les portes d’un monde inattendu, effervescent et en plein essort : la scène drag queen de Taipei. S’intéressant aux « bananas », les nouvelles générations d’enfants d’immigrés asiatiques autour du monde, le magazine Banana porte un regard nouveau sur une Asie qui explose, qui réagit aux censures, qui s’émancipe des carcans du passé…et qui regarde, comme pas mal de terriens, le Ru Paul’s Drag Race et s’en inspire sans tabous.

La scène drag queen de Taipei connaît un premier essor dans les années 1990. Une culture marginale, pratiquée par peu de performeurs locaux, peu visibilisés. Une première impulsion est donnée par une série d’artistes drag venus d’ailleurs, qui décomplexent et enrichissent cette communauté encore titubante.

C’est dans les dernières années que ce phénomène s’est véritablement emparé des clubs de la ville, en attirant un public queer mais pas que. Le succès international du Ru Paul’s Drag Race et sa diffusion sur Netflix détermine, partout dans le monde, un renouvellement significatif dans la culture drag et dans la compréhension de celle-ci par des publics nouveaux. La « mainstreamisation » de cet art permet, même en Asie, d’explorer des pistes nouvelles.
« Club-kids, passionnés de voguing, aimant des houses, tout le monde va aux soirées drag, des personnes gays, des gens hétéros, des non-binaires, des trans… » raconte Mangelica Blast, personnage phare de la scène de Taipei, membre de l’organisation des soirées LGBTQ+ WERK, créées par Nina Chien.

Pendant ces soirées, les bébé drag peuvent désormais s’exhiber lors de scènes ouvertes flamboyantes en contribuant à agrandir de plus en plus la famille des « queens » de Taipei. Le tout, sous le regard bienveillant des reines Magnolia La Manga, qui depuis une quinzaine d’année contribue activement à la lutte LGBTQ+ en Asie, et de Mangelica Blast.
La série présentée dans Banana sonne ainsi comme un hommage à cette avant-garde. L’impact symbolique est fort : les drag sont le fer de lance des revendications queer et féministes en Asie et prônent une culture plus ouverte et tolérante à travers des événements fédérateurs. Dans ce climat de fête engagée, An Rong Xu donne vie à un reportage haut en couleurs qui célèbre une culture libérée et jubilatoire qui dépasse par sa force positive toute frontière.






