C’est un EP au moins aussi percutant et intriguant que l’artwork qui l’accompagne que nous offre ici REMO, trio originaire de Reims au goût prononcé pour l’electronica et la bass music.
Deux instrumentaux et deux featurings chantés pour un EP réunissant quatre titres aux ambiances contrastées, mais aux interconnections néanmoins évidentes.
Le titre d’ouverture, « Dies », s’impose comme un appel fort, jouant à la fois sur des effets d’impact, de distorsion et d’élasticité, sur une trame rythmique très breakée. Une entrée en matière teintée de violence, dégageant une angoisse sous-jacente.
S’ensuit un premier titre chanté, « Invisible Travelers », en featuring avec Paulette Wright. Un morceau aussi mélancolique que virulent, jouant avec finesse sur les contrastes de dynamique, et le mariage étonnant entre un background bass imposant et la légèreté de la voix cristalline, parfois passée au filtre d’un vocoder.
L’EP se prolonge avec un autre titre chanté, « One and Zero », en featuring avec Pupa Jim. Une ambiance à la fois lourde et planante avec des accents dub, agrémentée d’une voix finement rugueuse, à l’authenticité prenante. Entre percussions originales et colorations exotiques, ce morceau s’impose comme un moment d’évasion réflexive de qualité.
L’œuvre se termine tout en douceur et en introspection avec « Green », plage d’ambient de huit minutes, propice à une méditation régénératrice. Un voyage sonore qui mérite l’expérience.
Entre exorcisation d’une angoisse latente et aspiration à un nouveau rapport apaisé à la réalité, REMO nous propose ici un EP à l’image de son titre, dans la proposition d’une transition salvatrice.