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Gus Dapperton. The guy next door. Rencontre

Gus Dapperton. The guy next door. Rencontre

Par : Morgan Rain Massey

L’Américain Gus Dapperton s’est imposé en 2017 parmi les artistes les plus prometteurs à l’international. Avec son style dandy, se moquant des règles de genre, séduisant et songeur, le chanteur nous fait cadeau de morceaux qui dévoilent un flair musical enviable. Travaillant sa spontanéité avec méthode, Gus Dapperton a un charme de garçon d’à côté 2.0 qui ne va pas cesser de nous intriguer.

Son dernier EP You Think You’re a Comic!, annonce un univers de plus en plus mature, notamment avec le single rêveur « I Have Lost My Pearls ».

Pour commencer, peux-tu nous raconter que se cache derrière la vidéo de Prune ? Qui est cette Prune ? 

Avec mon directeur artistique, Matthew Dillon Cohen, qui est aussi mon meilleur ami, on partage pas mal de goûts en commun. On arrive souvent aux mêmes conclusions. Quand j’écris une chanson, je réfléchis aussi à l’analyse des paroles et d’habitude il y a un sens littéral, un sens métaphorique et un sens caché, secret, qui est là juste pour moi. J’écris cette analyse et je la lui transmets et lui il trouve une histoire.

La chanson parle d’avoir un crush pour quelqu’un et être aveuglé par l’amour, mais ce que tu penses être l’amour c’est probablement juste une fascination ou une obsession. La personne en question peut te rendre faible et dessécher toutes tes qualités sans raison aucune, tu ne sais pas comme cela arrive. C’est le sens du titre littéral : une prune séchée, privée de tout son jus.

Dans ta composition tu ne caches pas du tout un côté très intime. Est-ce que ton approche est basée sur une forme d’improvisation ? Peut-on allier intimité et méthode stricte ?

En effet, il y a beaucoup « d’erreurs heureuses » dans ma composition. Néanmoins, à différence de pas mal de gens, je reste beaucoup de temps sur un morceau. Certains, quand ils voient qu’un morceau ne les mène pas directement là où ils veulent ils le jettent. Mais moi je ne peux pas ne pas finir une chanson. Prune m’a pris un an de recherches. Donc oui, j’improvise pas mal durant le chemin de composition mais c’est une improvisation ultra-consciente. Je viens de la production, je suis producteur avant d’être chanteur et compositeur. Je trouve l’arrangement d’abord, en ça je suis très méthodique.

« Individualité » est un mot qui revient souvent quand on parle de toi. Est-ce que tu es à l’aise avec l’expression de ton individualité en public ? Est-ce que tu crains le regard de l’autre ? Te mets-tu des barrières ?

Je suis très heureux de qui je suis et comment je suis en ce moment. Je me sens à l’aise avec l’idée de conduire ma carrière musicale et mon personnage, je me sens confiant. Avant ça, oui j’avais des barrières. Des choses à dépasser. Mais il arrive un moment où tu réalises que d’être soi-même, aussi compliqué soit-il, est la seule manière d’être fier de soi. Quand j’avais 17 ans j’étais au plus bas. Mais suite à ça, j’ai décidé d’être totalement moi-même et ça va mieux.

Ta musique sonne assez Américaine. Je ne sais pas comment le dire autrement. Quel est ton background culturel ? Est-ce qu’une certaine américanité pourrait justement avoir influencé ton son ?

Haha, on ne me l’avait jamais demandé. En effet, en étant en Europe je me sens très Américain. Plus qu’Américain, new-yorkais je dirais, parce que cette ville m’a indéniablement influencé. J’ai grandi dans une ferme dans l’état de New York, ce n’était pas du tout une ambiance urbaine. C’était conservateur et petit. Très structuré et fonctionnaliste, les gens craignaient le changement. Ça a renforcé en moi l’envie d’aller contre les règles établies. Du coup quand j’ai décidé d’aller à New York City et de sortir, j’ai réalisé à quel point les styles, les pensées sont différents et à quel point la scène musicale était vaste. Oui, bien sûr, ça m’a influencé en profondeur.

Comment va se passer ton tour européen ? Est-ce que tu as déjà quelques anecdotes marrantes ?

Moi, j’ai jamais été en tournée alors que mes compagnons sont tous des musiciens. Je ne me considère pas vraiment comme un musicien, plutôt comme un producteur et compositeur. Donc j’ai juste été très attentif à performer de la meilleure des manières possible. Je me sens confortable sur scène parce que ces gars sont tous mes potes d’enfance.
Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais quand j’étais là, les gens connaissaient les paroles et j’étais épaté. Tout le monde dansait, j’adore le fait qu’ici on essaye vraiment de suivre les vibes de l’artiste sur scène, de l’accompagner. Il y a une forte énergie, je m’y attendais pas.

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Aussi, nous sommes tous plus jeunes que 21 ans donc aux États-Unis on ne peut pas boire. Donc ici , on s’est vraiment mis cher plus de fois qu’on l’aurait dû. On n’est pas allés en club, on a juste beaucoup bu. Les autres sont tous jeunes, ma sœur Amardelle a 17 ans, elle est au clavier. Puis il y a Ian, mon pote qui est guitariste qui a seulement 19 ans, Tommy, le batteur, en a 20. Ian et Tommy nous ont régalés avec des sketchs incroyables quand ils étaient bourrés. Genre sauter dans des piscines, faire des lancées de gâteaux…

Un endroit que tu as hâte de voir ?

Londres. J’ai pas mal de potes connus sur Internet que j’ai envie de rencontrer là-bas. J’ai aussi des connaissances à Manchester. Je voulais faire toutes les grandes villes, comme Dublin, Londres, Paris… Amsterdam c’était hyper cool. Maintenant je suis pressé d’aller à Barcelone. Et Berlin, bien sûr.

Une chanson, sans réfléchir, comme-ça, qui te trotte dans la tête…moi c’est Hall & Oates – I Can’t Go For That (No Can Do) en ce moment précis, par exemple.

Ah ouais, trop bien cette chanson. Pour moi, ce serait What A Fool Believes de the Doobie Brothers.

J’ai lu une interview récemment où tu disais avoir fait une fausse carte d’identité pour aller danser. Tu as l’air de maîtriser le sujet. Tu aimes quelle musique pour danser ? 

Musique disco de base. Checkez le groupe Kleeer, ils ont fait un tube dans les seventies et c’est ouf. Aussi, j’aime Chic, Earth Wind and Fire. J’aime aussi les eighties, genre New Order.

Nous on te conseille d’écouter Desireless, Voyage Voyage. Ça devrait te plaire. 

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