Les enfants d’aujourd’hui c’est n’importe quoi. Même les enfants stars ne sont plus ce qu’ils étaient. Au moins, les gosses superstars de la génération Y avaient de l’éducation. Eux au moins avaient de la tenue et savaient faire honneur à la profession. Les mômes nés après 2000 sont bien loin d’égaler leurs aînés pour ce qui est du clinquant, du vulgaire et du trash en bouquet final.
Britney et Lindsay avaient pourtant si joliment ouvert la voie. Les téléfilms Disney, les bagues de pureté, les mariages éclair, la descente dans l’enfer de la drogue… Britney a splendidement fini sa course en mère de famille rangée jurée de télé-réalité. Un parcours tellement parfait que sa version française, Alizée, l’a même imitée. Les gosses des 90’s ont merveilleusement bien suivi le glorieux parcours de leurs aînées. Que ce soit Selena Gomez, Miley Cyrus ou Justin Bieber, c’est toujours plus ou moins la même rengaine. Une jeune pucelle ou un mignon pré-pubère qui dégénère et finit le nez dans la coke à montrer son cul sur Instagram.
Mais les gamins des années 2000 ne sont même pas fichus de nous donner un peu de spectacle. Que ce soit Lily-Rose Depp, Jaden et Willow Smith ou Elle Fanning, aucun ne semble parti pour nous offrir le même niveau de divertissement. Ils ont réussi à être à la fois plus libéraux et moins beaufs que leurs aînés. Loin de se laisser manipuler et marchandiser par Mickey Mouse ou par sa maison de disques, la génération Z gère son image toute seule et maîtrise à merveille les réseaux sociaux. Jaden Smith nous régale de ses tweets hallucinés et Lily-Rose Depp a un des plus stylés des comptes Instagram. Lorsque leurs parents sont eux aussi célèbres, ils ne servent qu’à leur inculquer leurs classes sans les transformer en pouliches de concours à la Billy Ray Cyrus.
Le pire, c’est qu’ils arrivent à être drôles et impertinents sans être méchants ni même vraiment rebelles (sauf si pour vous un garçon en jupe est l’essence de la rébellion). La petite Skai Jackson, dernière recrue de l’écurie Disney, a remballé Azealia Banks par tweets interposés à peine 14 ans sans un seul gros mot : qui dit mieux ? Ils ne cherchent pas non plus à entretenir l’image lisse et virginale des débuts de Miley ou des Jonas Brothers : ils s’affirment et n’hésitent pas à prendre des positions politisées. Amandla Stenberg (la petite Rue dans Hunger Games) a publié une vidéo militante contre l’appropriation culturelle et Jaden Smith chie allègrement sur les normes du genre.
On pourrait tolérer qu’ils soient intelligents s’ils étaient moches et mal fagotés mais même pas. Ces gamins ne quittent plus leurs fringues de créateurs quand au même âge leurs aînés vadrouillaient en Uggs ou en ensemble total denim. Chanel a embauché Willow Smith pour être sa nouvelle égérie et Karl Lagerfeld s’est aussi entiché de la progéniture de Vanessa Paradis. Ariel Winter, star de la série Modern Family (tiens, encore du politiquement correct !) a même réussi l’exploit de péter la classe sur tapis rouge tout en assumant ses cicatrices de réduction mammaire : que voulez-vous que notre génération fasse de mieux à ce stade ? Même Emma Watson est à la traîne avec sa robe en bouteilles en plastique.
Le pire, c’est que malgré leur quasi-absence de défauts, ces ados post-2010 ne sont même pas agaçants. Alors que les jeunes lolitas et autres beaux gosses prémâchés des 2000 nous faisaient grincer des dents tant leur image était contrôlée et lissée, ces jeunes-là sont attachants car ils ont l’air d’être tout simplement eux-mêmes, avec leurs goûts et leurs opinions propres. Et c’est parce qu’ils ont l’air d’être beaucoup mieux dans leurs baskets qu’ils péteront sans doute moins les boulons que leurs aînés une fois atteint l’âge adulte.
En revanche, on ne peut pas vraiment en dire autant de la prochaine génération des baby-stars : ceux de la génération 2010, qui sont nés et qui grandissent devant les caméras : les petits Kardashian mais aussi les héros des sagas YouTube familiales comme les Bratayley ou les Shaytard. Pour ceux-là en revanche, faudra pas que leurs parents viennent se plaindre le jour où leurs gamins crameront leur baraque après avoir égorgé le chien. Sache bien une chose Kim Kardashian : le jour où tes enfants arracheront tes extensions de cheveux pour faire des cérémonies vaudoues, il y aura une part de moi qui les soutiendra.
N.D.A : À l’heure où j’écrivais cet article, Amber Heard n’avait pas encore fait sa demande de divorce. L’opinion générale sur la famille Paradis-Depp a changé depuis, mais s’il vous plaît ne me jetez pas de cailloux.
Pour moi, la petite Depp et les Smiths sont à la fois enfants de stars et enfants stars au vu de leurs activités dans le mannequinat et le cinéma. Après c’est sur qu’avoir des parents déjà stars aide à se blinder mais selon moi ça ne fait pas tout : ça n’a pas empêché Miley Cyrus ou Kelly Osbourne d’avoir eu des passages à vides. Et Ariel Winter et Amandla Steinberg n’ont pas eu besoin d’être né dans le milieu pour s’en tirer. Mais c’est clair que l’éducation parentale joue dans tous les cas, même si le parent n’est pas lui même une star.
Être enfant star et enfant de star, c’est pas pareille! Dans un cas, l’enfant apprend à gérer son image en même temps que sa célébrité soudaine, celle ci dépendant directement de lui et de son manager qui le formate (Justin Bieber et compagnie); dans l’autre, l’enfant né avec, grandi et est éduqué sous l’influence de ses parents deja stars, et deja confrontés, eux, à ce milieu, les avantages (le réseau, les vêtements de créateurs…) et les inconvénients (la possibilité de dégénérer, la sur médiatisation) que cela implique. Plus facile d’armer l’enfant de ce qu’il faut pour évoluer de maniere équilibrée, tout en bénéficiant d’une influence stylée de parents styley (Vanessa paradis et Johnny Depp puisqu’on en parle tant en ce moment)