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Le premier clip de Hildegarde se regarde sans philtre

Le premier clip de Hildegarde se regarde sans philtre

On avait rencontré Hildegarde en mai dernier pour parler de son premier EP J’espère que ça va bien se passer, un concentré d’ambient, d’expérimentations sonores et de noise, le tout auto-produit. Aujourd’hui l’artiste aux multiples visages donne enfin une enveloppe visuelle à son projet sous la forme d’un clip déroutant pour le morceaux H4E (Hallucinating for Eternity), sorte de witch house glaçante et robotique.

Dans un univers souterrain en clair-obscur, sa silhouette elfique côtoie le corps du danseur Nevyl dans une chorégraphie de lutte et de défi. Initiation à l’univers fantastique de Hildegarde. On pense à la beauté morbide des catacombes ou aux couloirs désertés des tunnels de métro mais surtout à ces lieux interdits où se déroulent raves et soirées underground. Les créatures de la nuit peuvent enfin sortir de leur cachette. Visage flouté, pixelisé, superposé; les filtres photographiques se mêlent aux philtres d’une sorcière distillant sa magie noire.

Comme Hildegarde le dit dans son morceau “Yandere” : « I love being wet and hairy it doesn’t makes me dirty ». Son corps est son terrain de jeu et, bien que nu, n’apparait jamais comme un objet de désir. Au contraire, il est tour à tour mouillé, enduit de terre, gluant, visqueux et extérieur à tout signe visible de masculinité ou de féminité. Il existe dans un espace, libéré du poids d’un regard emprunt de convoitise sexuelle. Avec ce premier clip, on peut enfin appréhender la dimension de performance de l’artiste engagé.e dont la musique se veut aussi puissante que les textes.

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