Danser avec les autres, voilà quelque chose d’irremplaçable. Pour entretenir cette envie brûlante, voici une sélection bien subjective de nos scènes de danse préférées au cinéma.
Nous danserons ensemble ! Pour l’instant, impossible. Vous avez essayé comme nous : salon, skype, seul·e ou non, slow, silent disco, discrètement ou jusqu’à l’essoufflement. Insuffisant. Danser avec les autres, voilà quelque chose d’irremplaçable. Mais – mais – en attendant, regarder les autres danser exerce une certaine catharsis, pas désagréable. Les scènes de danse dans les films peuvent aider.
Voici une sélection bien subjective de scènes de danse au cinéma, sensibles et jouissives. À commencer par la plus récente. Celle que certain·e·s d’entre nous auront eu le plaisir de voir dans le noir en 2020, assis·e·s dans un siège pliant rembourré, bref, au cinéma.
Drunk
Thomas Vinterberg (2020)
Dans Drunk, la danse finale de Mads Mikkelsen – ancien danseur professionnel – envahit l’écran, canette de bière à la main. Le genre de scène qui aurait pu être too much, mais qui s’avère juste assez much. Le film, bien alcoolisé, suscite un avant-goût amer d’ivresse et de lâcher-prise. La projection, elle, laisse un arrière-goût de pâteuse et de jambes lourdes. Un film sur des gens qui se bourrent la gueule, sorti entre deux confinements, ça nous a fait beaucoup de bien, mais ça a aussi fait un peu mal.
Sonnenallee
Leander Haußmann (1999)
Une préférence personnelle. La danse comme transgression. Des adulescents de Berlin Est qui se rêvent le monde rock occidental. La séquence se passe de commentaires.
Beetlejuice
Tim Burton (1988)
Ce qui est bon dans la danse au cinéma, c’est l’inopiné. Le moment d’abandon. Soit, ici, des convives se lâchent parce qu’iels sont possédé·e·s. Le passage de la rigidité au laisser-aller, lorsqu’il est déclenché par la mélodie d’un tube, nous grise parce que l’effet est le même de l’autre côté de l’écran ! Même avachi·e et somnolent·e sur un canapé, la cadence nous rattrape. Et la tête oscille.
The Blues Brothers
John Landis (1980)
À l’inverse, il y a les films musicaux, dont on n’attend que cela, le mouvement. Les scènes parmi les plus cultes en sont issues : Singin’ in the Rain ou Billy Elliot, en vrac. La liste s’allongerait infiniment. Rien d’impromptu, mais des chorés chiadées auxquelles les chansons choisies seront associées pour toujours.
Joker
Todd Phillips (2019)
Justement, la question du lien qui (dés)unit le son de l’image est essentielle. Avec la bande-originale du Joker, Hildur Ingveldardóttir Guðnadóttir signe en 2020 les mesures qui remportent le Golden Globe de la meilleure musique de film. Si elle fonctionne seule, une musique « originale » décuple sa force dans les battements de cœur d’une scène. D’autres préfèreront la scène de danse des escaliers, pour laquelle la track de Gary Glitter, composée quarante-sept ans auparavant, semble faite sur mesure.
Moonrise Kingdom
Wes Anderson (2012)
Parfois la danse ne colle pas du tout à la musique. Un charme appréciable pour tous ceux et toutes celles qui n’ont pas le rythme dans la peau.
Les Amours imaginaires
Xavier Dolan (2010)
La beauté des images peut se suffire à elle-même.
À vous de choisir les scènes qui manquent à la liste. Celles où les mouvements, justement, sont si parfaits qu’on aimerait les imiter (Pulp Fiction). Celles des films que l’on aime simplement trop (la carioca, ça vous parle ?). Celles à tourner dans votre salon, peut-être.
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