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Qui est Toya Delazy, queen de l’afrorave ? 

Qui est Toya Delazy, queen de l’afrorave ? 

Artiste originaire d’Afrique du Sud basée à Londres, Toya Delazy mélange les traditions de la culture zulu, la drum and bass et des messages forts dans ses productions. 

Sorti en 2021, son album Afrorave Vol 1 fonde le genre du même nom et marque un tournant radical dans la carrière de l’artiste active depuis 10 ans. Jeune maman, un autre tournant récent dans sa vie, Toya Delazy tient un discours fort sur la parentalité lesbienne. Elle sera au Hasard Ludique le 19 novembre pour la quatrième édition du festival Nyokobop, un rendez-vous à ne pas manquer avec cette artiste complète. 

Tambours, rave & exil

Née à Zululand, Toya Delazy descend d’une lignée prestigieuse : elle est la petite-fille du chef zulu Mangosuthu Buthelezi, figure active de la lutte anti-Apartheid, et l’arrière petite-fille de la princesse Magogo, compositrice. Cet héritage est au cœur de l’art de Toya Delazy. Dans la culture zulu, l’isigubu – tambour – est un intrument et une pratique fondamentale comme elle explique sur le site de Beatportal : « Les percussions sont spirituelles. Si on dit aux gens qu’iels vibrent à des fréquences basses, ce sera le cas. Si on dit aux gens qu’iels n’ont pas d’histoire, iels le croiront et partent de plus bas. » 

Comme son nom l’indique, l’afrorave puise l’autre partie de ses racines dans les registres techno, drum and bass, et dans l’énergie de la danse que Toya Delazy considère comme une pratique spirituelle. A cette synthèse détonnante de sons s’ajoute le chant en langue zulu, parfois en anglais et qui permet à Toya Delazy d’exprimer ses multiples facettes : « J’ai souvent eu la sensation qu’on ne pouvait pas être traditionnel·le et moderne en même temps. C’était l’un ou l’autre – le succès est occidental ou rien. Afrorave m’a donné la plateforme pour raconter des histoires, des visions et des problèmes de la communauté noire dont on parle peu, comme la dépression. » Ce dernier sujet est abordé dans son titre « Tini ».


Une maman loud and proud

Basée à Londres depuis 2017, ce tournant musical afrorave intervient après plusieurs années de recherche et marque une distance par rapport aux débuts house et pop de l’artiste. Avec Afrorave Toya Delazy aborde des thèmes politiques et célèbre ses racines, désormais loin de son quotidien. Toujours à Beatport, elle confie : « Quitter ma maison a été un moyen de libération. En tant que personne queer, ma vie était en danger. Si j’étais restée là-bas, je pense que je serais morte aujourd’hui. »

En mai cette année, Toya Delazy et sa femme Alisson Chaig, ont accueilli leur premier enfant. A l’occasion de cet heureux événement, l’artiste s’est longuement exprimée dans un post Instagram : « Nous avons trouvé la connection, l’amour, la paix de l’esprit, le bonheur et la famille. Être mère, en tant qu’artiste, est une des expériences les plus transformatrices que j’ai jamais vécu – Je dois travailler activement à trouver un équilibre entre ma carrière, la maternité et l’amour – Ce voyage m’apprend la gestion de ma présence et du temps à un niveau que je ne pensais jamais atteindre. » L’artiste exprime également sa fierté d’avoir surmonté des années d’épreuve, l’invisibilisation des familles lesbiennes, et envoie un message d’espoir puissant. 

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Image à la Une : © Pattern Nation

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