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Délage. « L’amour est une tragédie. Pas les conneries qu’on chante à la radio ».

Délage. « L’amour est une tragédie. Pas les conneries qu’on chante à la radio ».

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Délage, un cocktail au goût de John Maus, Dirty Beaches et Jimmy Whispers. Ce talent allemand a donc de quoi nous séduire.

Ton dernier album s’appelle Loverboy Beatface. Est-ce que c’est une sorte de réaction à la déception sentimentale, thème qui semble te nourrir beaucoup ?

Pas vraiment finalement. Ce nom est un mélange de projets précédents dans lesquels j’ai été impliqué. Je ne vais l’expliquer outre mesure car cela serait ennuyant, mais chacun trouvera en ce titre sa propre signification. Le plus le nom est repris et interprété par les gens, le plus je suis heureux.

Pouvons-nous dire que ta musique est un hymne à la désillusion amoureuse ? Est-ce que c’est une sorte de thérapie pour toi ?

Ce n’est pas forcément le fait d’être désillusionné de l’amour, mais plus de goûter à son côté amer. C’est plus une désillusion par rapport à comment l’amour est souvent décrit, une sorte d’harmonie, un équilibre que tout le monde se doit de trouver. Paul Haworth dit dans Silk Handkerchiefs que l’amour n’est pas nécessairement un « happy ending« .

L’amour est plutôt le début d’une tragédie, c’est ce que j’ai vécu, pas les conneries qu’on chante à la radio. Être amoureux ne fait pas forcément de toi une personne meilleure, il te rapproche de ce que tu es vraiment voir il te rend pitoyable, narcissique, égoïste, obséquieux.

Les personnages qui apparaissent dans mes chansons sont essentiellement désillusionnés quant à l’amour. Certes, ils sont peut-être amoureux mais ils ont tous expérimenté quelque chose de très traumatique, parfois sans même pas le savoir. C’est ça qui m’intéresse plus que le sentiment, c’est le traumatisme de l’amour.
Si c’est une thérapie ? Non, pas du tout. Une thérapie est là pour aider. Ma musique ne m’aide pas et ne diffuse pas forcément des bonnes vibes mais ce n’a jamais été mon but. Je dresse un portrait en l’exacerbant, c’est tout.

Si tu devais décrire ton album par un mood visuel, qu’est-ce que cela t’évoquerais ?

Trois personnes en rang l’une derrière l’autre. La dernière est amoureuse de la première qui, elle, a l’impression qu’elle éprouve des sentiments qu’elle-même a ressenti il y a très long temps. Celle au milieu pense à quelqu’un d’autre qui est maintenant très très loin.

Est-ce qu’il y a un remède à la mélancolie ? Faut-il se soigner de la mélancolie ?

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Honnêtement ? Non. Je ne pense pas que la mélancolie soit un problème.

Photo : Marco Kamber

Tu écoutes quoi en ce moment ? Quelques conseils à nous donner, des sons allemands à nous faire découvrir ?

J’écoute actuellement Moondog, surtout les années allemandes. Il y a un groupe danois, les Girlseeker et j’écoute leur album en répét. J’aime beaucoup Sun Ra et aussi le premier et le deuxième album d’Alex Cameron.

 

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