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Prix Utopi·e : Enfin un prix LGBTQIA+ pour l’art contemporain !

Prix Utopi·e : Enfin un prix LGBTQIA+ pour l’art contemporain !

Nous l’attendions, il est enfin là : le premier prix LGBTQIA+ d’art contemporain en Europe. À l’occasion de cette édition inaugurale du Prix Utopi·e, une semaine enthousiasmante d’exposition et de festival est proposée du 17 au 22 mai 2022 aux Magasins Généraux à Pantin.

Le palmarès des 10 lauréat·es promet une programmation riche, queer et transdisciplinaire. Les co-fondatrices du prix, Agathe Pinet et Myriama Idir, baptisent un événement neuf, où bienveillance et inclusivité font loi. Parce que l’utopie, c’est le lieu de l’inédit, de la prise de risque, mais aussi du refuge. Le vernissage, qui s’étalera de 18h à 23h le 17 mai prochain, sera animé par une performance d’Aurilian, un des finalistes, puis un dj set de YANIS clôturera la soirée.

Les artistes choisi·es nous parlent de leurs points de vue respectifs, tous distincts et souvent implantés loin de Paris. En plus de visibiliser une scène artistique inclusive, le prix Utopi·e s’engage pour faire de cet instant un moment de rencontres et d’échanges pour les créatif·ves marginalisé·es. 

Le jury, composé d’artistes (​​Brandon Gercara, Myriam Mihindou) de galeristes (Isabelle Alfonsi et Cécilia Becan), d’un commissaire d’exposition (Thomas Conchou) et d’un sociologue de l’art (Raphaël Gatel), a sélectionné une série d’œuvres qui explorent les nouvelles définitions de soi. La diversité des identités, des sexualités et des points de vue forme un joli bouquet. À travers sa curation, le Prix Utopi·e se positionne également sans équivoque contre les violences faites aux individus LGBTQIA+. Les médiums sont également variés. À tous les niveaux, les 10 artistes en lice font front commun contre la normativité. Voici un avant-goût de la sélection hétéroclite, transdisciplinaire, libre et actuelle que vous pourrez découvrir aux Magasins Généraux à la mi-mai.

Aurilian
Aurilian, fake, there must be something behind it, 2017-2019. Courtesy de l’artiste.

Les sons et les mots se font une place de choix dans le travail d’Aurilian, qui va de la performance à la sculpture. Ses textes envahissent, ils dépassent la toile, se posent sur les murs, jusqu’au fond des cavernes dans la roche. La dernière fois qu’on a pu entendre sa langue sensible et singulière, c’était cette année au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux. L’artiste performera à nouveau lors de la soirée d’ouverture et soumet LANA CAVE au jury, dont la présentation à SISSI Club (Marseille) l’année dernière avait déjà retenu notre attention. Ici, des cristaux et des câbles suspendus racontent le déversement du désir.

Zoe Heselton
Zoe Heselton & Lola Gonzàlez, A Song is a Fire in the Palm of Your Hand, 2022. Courtesy des artistes.

Zoe Heselton est musicienne, poète et traductrice. La pratique polyglotte de l’artiste strasbourgeoise s’attèle à interroger nos processus de transmission et de narration. Elle tisse des liens, bâtit des ponts entre elle et ses adelphes grâce à un corpus de chansons et de vers qu’elle agence pour conter une histoire dans laquelle se mêlent queerness et ruralité.

Hélène Alix Mourrier
H·Alix Mourrier, HERMAN@S, 2021. Courtesy de l’artiste.

Le·a parisien·ne Hélène Alix Mourrier, fort·e d’une formation en graphisme, est un·e membre de la collective Bye Bye Binary et un·e militant·e actif·ve pour la communauté trans. Pour Utopi·e, iel présente son premier court-métrage intitulé Herman@s. Ce film relate la naissance de Cuco, pirate transgenre de latex, avec une contribution musicale de la DJ SENTIMENTAL RAVE.

Valentin Noujaïm
Valentin Noujaïm, Les filles destinées, 2021. Courtesy de l’artiste.

Diplômé de la FEMIS, Valentin Noujaïm fabrique un cinéma mythologique, de la disparition et du fantasme, mais qui n’oublie jamais de pourfendre le régime de domination raciale et hétéropatriarcale. Actuellement résident à Artagon Marseille, il a notamment créé, avec Neïla Czmark Ichti, un spectacle de marionnettes nommé FURIE dans le cadre du festival Parallèle en janvier dernier. Après deux films autoproduits, l’artiste présente pour Utopi·e Les filles destinées, un court-métrage de fiction qui se déploie sous forme d’une installation sur trois écrans. On y suit trois adolescentes qui font l’expérience de l’amour et de l’amitié au travers d’événements paranormaux.

Anouchka Oler Nussbaum
Anouchka Oler Nussbaum, Le Drama More Show (Pilote), 2021. Courtesy de l’artiste.

Entre Paris et la capitale belge, Anouchka Oler Nussbaum se met en scène dans des vidéos ou pour des performances qui naviguent entre humour, magie et philosophie. Dans une esthétique travaillée, mais qui n’a pas peur du papier mâché et des yeux de clown, elle construit un monde d’émancipation et de guérison. Participante du post-diplôme de l’ENSBA en 2015 à Lyon, elle co-fonde l’artist-run-space feeelings en 2017 à Bruxelles. 

Damien Rouxel
Damien Rouxel, Parents et fils au travail, 2020. Courtesy de l’artiste.

Damien Rouxel, artiste, plasticien et performeur originaire de Quimper, travaille l’autoportrait. Son décor ? Le monde paysan de son enfance. Il pavane à la ferme dans des costumes élaborés ou invente des mises en scène décalées pour fabriquer un nouveau monde dans lequel rien ne l’oblige à choisir. Le travestissement est ici un moyen de faire face à la queerphobie et de dénoncer le mépris qui s’abat sur les agriculteurs.

Victorien Soufflet
Vue de l’exposition Daybeds, day dream, they have non reproductive desires, KEUR, Paris, 2020 © Victorien Soufflet.

L’artiste de 30 ans, qui vit, crée et enseigne à Paris, ne s’arrête à aucun médium. Elle continue sans cesse d’interroger les potentialités de la sculpture, de l’édition et de l’enseignement. Lors de ses études à l’ENSAPC Cergy, elle a co-fondé la revue étudiante participative SHOW, puis le project space KEUR.

Alireza Shojaian
Alireza Shojaian, Sous le ciel de Shiraz, 2021. Courtesy de l’artiste.

Censuré, le peintre Alireza Shojaian était incapable de continuer à travailler son esthétique de l’intimité en Iran. Passé par une résidence aux Beaux-Arts de Paris en 2019, l’artiste visuel décline aujourd’hui son univers militant et sensible en une œuvre multimédia intitulée Sous le ciel de Shiraz. Il y condense dénonciation d’un crime homophobe et références à l’histoire picturale de l’Iran.  

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Nanténé Traoré
Nanténé Traoré, Tu vas pas muter, 2021. Courtesy de l’artiste.

Diplômé des Beaux-Arts de Nantes Métropole, Nanténé Traoré présente une série photographique sur l’intime : Tu vas pas muter. Les images à l’argentique documentent des parcours de transition de personnes transgenres et montrent la solidarité unique qui fonde la communauté. Nanténé Traoré est aussi un écrivain, publié chez Hachette et Gorge Bleue, qui prend soin d’éviter le topos de la violence dans les images pourtant fortes qu’il nous offre. 

etaïnn zwer
etaïnn zwer, Zona Nudista, 2022. Courtesy de l’artiste.

Entre Paris et Bruxelles. etaïnn zwer travaille la force politique du poème. Iel invente une utopi·e queer radicale au travers de ses multiples publications, performances et installations. Membre de la colleXtive RER Q, l’artiste propose son atelier « Writing in drag » comme œuvre manifeste au Prix Utopi·e. Ce workshop élabore une union harmonieuse de l’écriture et de la pratique drag.

Deux prix seront décernés : celui du jury, qui sera annoncé lors de la soirée d’ouverture, et celui du public, pour lequel vous pourrez voter via un formulaire, dont nous découvrirons le lauréat le dimanche 22 mai lors de l’après-midi de clôture. Chacun·e des lauréat·es recevra une dotation, ainsi qu’une autre récompense. Le Prix du Jury (5000 euros), est accompagné de deux semaines d’exposition à la Galerie Marcelle Alix (Paris), tandis que le·a candidat·e qui recevra le Prix du public (2000 euros) bénéficiera d’une résidence d’un mois à la Villa Noailles (Hyères). 


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Image à la Une : © Alireza Shojaian

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