Pride des Banlieues
Prise de parole à la marche lesbienne du 23 avril 2023
Nous sommes la Pride des Banlieues, on aimerait mettre en avant une question, celle de la PMA et particulièrement l’accès à la PMA pour toustes. Il y avait mille questions à aborder, de la réforme des retraites meurtrière de Macron jusqu’à la loi immigration raciste et de ségrégation digne de l’époque coloniale de son ministre Darmanin. Cette marche lesbienne, elle est nécessaire pour plein de raisons et nous remercions les autres collectifs camarades antiracistes qui sont présent·es aujourd’hui et qui vont mentionner d’autres enjeux cruciaux qui doivent être au centre de nos luttes lesbiennes.
Nous avons choisi de parler de l’intime, de l’hypocrisie des parlementaires et de l’État et de leur désintérêt pour nos vécus en tant que personnes LGBTQI+, racisées, précaires, de banlieues. Pour nous, il est nécessaire de politiser la famille et la parentalité. Les luttes LGBTQIA+ successives ont permis d’affirmer une nouvelle conception de la famille. Notre famille, nous pouvons la choisir. Pour qu’elle nous ressemble, qu’elle nous accepte. Notre famille, nous pouvons la choisir aussi en déterminant si nous souhaitons ou non avoir des enfants.
Or, en 2021, avec la loi bioéthique, les parlementaires et le gouvernement de Macron ont pris la décision d’exclure les personnes trans et intersexes du droit d’avoir un enfant et de perpétuer les discriminations racistes, grossophobes et validistes dans l’accès à la PMA. Si la PMA est ouverte pour une partie de la population, alors elle doit l’être pour tout le monde. Nous dénonçons la transphobie, l’intersexophobie portée par cette loi qui considère injustement qu’une personne ayant la mention Homme à l’état civil ne serait pas en capacité de porter un enfant. CE N’EST PAS À L’ÉTAT DE CHOISIR.
Avec cette loi, ils ont également choisi délibérément de perpétuer les discriminations racistes dans l’accès à la PMA. Nous le savons, de nombreux centres de PMA, les CECOS, pratiquent de manière assumée ou non l’appariement obligatoire, obligeant les personnes en parcours de PMA à recourir à des donneur·ses qui ont la même couleur de peau. Cette pratique est raciste et coloniale. Il y a un gros manque de gamètes racisés et avec l’appariement imposé, quand on est noir·e ou racisé·e, on peut attendre jusqu’à dix ans pour effectuer une PMA, contre deux ans pour une personne blanche. Ces délais, ils sont interminables, dans un processus pour lequel chaque jour, chaque minute compte. L’appariement imposé n’a qu’un seul objectif : discriminer les personnes racisées. CE N’EST PAS À L’ÉTAT DE CHOISIR.
Nous dénonçons également l’interdiction de la méthode ROPA (Réception des ovocytes de l’autre partenaire) qui permet à une lesbienne en couple de porter tandis que sa partenaire donne ses gamètes. Cette interdiction de la ROPA est une mesure lesbophobe. ENCORE UNE FOIS, CE N’EST PAS À L’ÉTAT DE CHOISIR.
Les lois votées pour nous empêcher de disposer de nos corps n’ont qu’un objectif : nous soumettre. Nos corps nous appartiennent et c’est à nous qu’il revient de décider d’avoir un enfant ou non.
Pour une PMA réellement pour toustes, nous demandons :
- de rendre facultative de manière effective la pratique de l’appariement
- une réelle égalité d’accès à la PMA par une surveillance des pratiques des CECOS
- une reconnaissance des vécus lesbiens dans leur pluralité : racisés, trans, handis, gros, etc.
Pour une PMA réellement pour toustes, nous vous invitons à marcher avec nous le 3 juin à Saint-Denis pour la Pride des Banlieues et à signer notre pétition.
Je voudrais finir sur ces mots et ce slogan :
On veut : 1 La PMA, 2 Pour toustes, 3 Maintenant !
Et qu’est-ce qu’on veut ? La PMA ! Pour qui ? Pour toustes. Et quand ça ? Maintenant !
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