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Megan Rapinoe, One Life : des buts et des combats

Megan Rapinoe, One Life : des buts et des combats

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Le monde entier a découvert Megan Rapinoe lors du Mondial de foot féminin en 2019. À 33 ans, la star du ballon rond a décidé de raconter son parcours, pour inspirer une génération de sportives et de femmes indépendantes comme elle.

Elle, c’est la co-capitaine de l’équipe de foot américaine qui a refusé d’aller célébrer sa victoire à la « fucking » Maison Blanche. Comme elle l’affirmait sur CNN en 2019, la star du ballon rond américain Megan Rapinoe aimerait bien voir Donald Trump quitter la « fucking » présidence des États-Unis. Son engagement public en faveur de Joe Biden (et Alexandria Ocasio-Cortez) rejoint une ligne politique engagée qu’elle défend depuis toujours.

L’icône queer du sport professionnel a publié le 12 novembre son autobiographie One Life. La star mondiale et figure lesbienne y raconte ses combats. Par ailleurs, son actualité met en émoi la communauté LGBTQI+ : Megan Rapinoe et la basketteuse Sue Bird se marient ! Promis, dans son livre, vous trouverez plein d’autres anecdotes sportives, sans oublier quelques potins. 

Un combat féministe sur le terrain 

Être joueuse professionnelle de football aux États-Unis, c’est aussi devoir accepter de jouer gratuitement des matchs professionnels.

Megan Rapinoe

One Life, sa biographie, retrace ainsi tout son parcours de vie, un parcours sportif où succès et luttes politiques sont intimement liés. Depuis sa naissance dans la petite ville de Redding au nord de la Californie en 1985, jusqu’à son entrée dans la seule équipe de foot du coin, masculine, avec sa sœur jumelle Rachael ; jusqu’à ses objectifs de victoire aux Jeux olympiques de Tokyo (malheureusement annulés) en 2020. Megan Rapinoe nous entraîne dans ses matchs, dans les vestiaires où elle est longtemps la seule joueuse out, mais aussi dans tous ses combats. Connue pour son franc parler, tout le monde y passe y compris nous, les Français·e·s, après son passage à l’Olympique lyonnais en 2013. Nous qui, c’est connu, sommes « juste malheureux·ses » et content·es de l’être. Sa prose est fraîche, honnête, franche ; comme elle. 

Féministe, elle se révolte contre la grande inégalité de salaire entre les hommes et les femmes dans le football professionnel. Et pour cela, elle utilise des chiffres, parle (pour un·e Français·e ?) beaucoup d’argent, et ne s’en cache pas : il est pour elle un levier féministe d’empowerment important. Il y a encore du chemin vers l’égalité et Megan est prête à se battre. 

Out, loud and proud 

Bien sûr que je suis gay – pourquoi personne ne me l’avait jamais dit ! – et c’est génial.

Megan Rapinoe

Figure publique du mouvement de la lutte pour les droits des personnes LGBTQI+ aux États-Unis, Megan Rapinoe détaille son coming-out, ponctué d’anecdotes sur toutes les femmes de sa vie. Elle s’étonne du fait, après son annonce publique et privée, « qu’il ne se soit rien passé » du côté de ses sponsors, de son équipe ou de son entourage. Cela fera sûrement du bien au lectorat queer, habitué aux histoires de coming-out qui finissent mal et aux actualités moroses. Megan a « la rage politique » et continuera à se battre, sur le terrain comme en dehors. De quoi inspirer de nombreuses sportives dans le long combat vers l’égalité qu’elles sont obligées de mener, en dehors des stades. 

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La question de l’outing des sportif·ve·s professionnel·les est également abordée. Vital, ça l’est pour elle, afin de changer les choses dans le monde du sport, encore très homophobe, et pour constituer un vrai poids politique. Elle déplore par exemple qu’il n’y ait eu que très peu d’athlètes professionel·les queers à se positionner contre la tenue des Jeux olympiques d’hiver de 2015 à Sotchi, en Russie, où l’homosexualité est encore criminalisée. 

Le défaut d’arbitrage qui a failli lui coûter sa carrière

Malgré son apparente success-story sans faute, sa carrière a failli s’arrêter brutalement en 2016 quand elle s’agenouille avant un match pendant l’hymne américain pour soutenir son homologue Colin Kaepernick. Joueur de football américain, il avait refusé de rendre hommage à son pays pour dénoncer les violences policières subies par les membres de la communauté afro-américaine. Consciente de son white privilege, elle déplore le fait que Kaepernick n’ait jamais pu rejouer, quand elle gagne la Coupe du monde pour la deuxième fois, trois ans après. 

Dans One Life, Megan Rapinoe écrit en fait ses promesses : celles de continuer à cultiver son amour du football et de se battre contre les inégalités raciales et de genre, un combat qui fait du bien et qu’elle incarne si bien.


Image à la Une : © DP, éditions Seuil

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