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Aux Archives LGBTQI+, une première programmation très hot

Aux Archives LGBTQI+, une première programmation très hot

Montage de plusieurs archives de l'histoire LGBTQIA
Face à l’urgence de documenter nos luttes et vies queers, les archives LGBTQI+ ouvrent leurs portes au public dans un premier lieu et proposent des rencontres passionnantes autour des questions de mémoire et d’archivage.

Si ce projet des Archives LGBTQI+ voit le jour, c’est grâce au Collectif Archives LGBTQI+, qui fut créé en 2017 par Act Up-Paris à la suite de la sortie du film 120 battements par minute. Ce dernier rassemble l’Inter-LGBT, le centre LGBTQI+ Paris Île-de-France, et 17 associations telles que SOS Homophobie, Medusa, Act Up-Paris ou FièrEs, ainsi que de nombreux·ses professionnel·les de l’archive, historien·nes, chercheur·ses, collectionneur·ses et militant·es. Une démarche salutaire, ayant l’objectif de créer et de pérenniser un Centre d’archives LGBTQI+ Paris IDF (Île-de-France). Pourtant l’idée d’un centre d’archives n’est pas née en 2017.

Ce projet se concrétise après plusieurs décennies de bras de fer entre les associations, la mairie de Paris et l’État. Pendant plus de trente ans, les militant·es et les associations LGBTQI+ se sont battu·es pour acquérir un centre d’archives géré par la communauté. Dans un article publié dans la revue Regards.fr, Cy Lecerf Maulpoix revient sur le chemin de croix vécu par la communauté LGBTQIA pour obtenir un centre d’archivage. Le journaliste rappelle combien le dossier a sans cesse été repoussé, transmis d’une équipe municipale à l’autre, au gré des ambitions des élu·es et des élections. En 2019, ces discussions ont abouti à plusieurs engagements de la part de la mairie avec notamment l’attribution de locaux, des financements accrus et la possibilité d’une gestion associative du centre, y compris concernant la conservation des archives sur place. Selon Cy Lecerf Maulpoix, l’enjeu derrière est aussi de défendre une culture de « l’archive vivante », « moderne et participative », nourrie « des expériences et de solutions éprouvées par les centres d’archives existants ». En d’autres termes, d’être en mesure de sauvegarder des photographies, textes et lettres… d’individu·es LGBTQI+ retraçant leur quotidien et non simplement des actions à dimension artistique ou politique.

Toujours dans l’attente que les engagements de la mairie de Paris soient tenus, les archives ont tout de même pu ouvrir leurs portes ! Depuis juillet 2022, le collectif a élu domicile au 13 rue Santeuil (Paris 5e), sur l’ancien site de l’université de Censier Paris Sorbonne, et régit les fonds d’archives LGBTQI+ qui leur sont confiés. Début 2023, iels ont élaboré une programmation culturelle à la fois riche et alléchante proposant une multitude d’expériences différentes.

Quelques événements sont déjà passés, mais il est toujours possible de prendre le train en marche ! Le samedi 17 juin, les archives recevront l’iconique réalisatrice Cheryl Dunye à qui l’on doit Watermelon Woman (1997) pour une session autour de la thématique « Archiver comme ». Le dimanche 18 juin, se déroulera une table ronde autour de la question « C’est quoi un·e archiviste ? » avec Céline Guyon (Association des archivistes français), Morgane Vanehuin (Aides), Catherine Gonnard (Ina et Lesbia magazine) et Sonia Dollinger (Archives municipales de Lyon). Toujours en juin, les archives présentent l’exposition Nos luttes à bout de bras de la balayeuse Mikaël Zenouda. Au fil des mobilisations, le militant d’Act Up a sauvegardé et récolté par ses propres moyens une impressionnante collection d’ambiances sonores et de pancartes portées par les manifestant·es queers.


Pour suivre le démarrage de ce projet particulièrement précieux et nécessaire pour l’histoire de la communauté LGBTQI+, retrouvez l’intégralité de leur programmation sur leur site internet : https://archiveslgbtqi.fr.

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Relecture et édition : Sarah Diep
Illustration : Léane Alestra

Article mis à jour le 31 mai

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