La jeune artiste 4nouki, qui vient de sortir son premier EP Fallen Angel chez Olga Productions, nous dit quelques mots de son univers poétique et fantastique, qu’elle construit comme un cocon hors du temps pour être soi-même, dans toute sa vulnérabilité.
Le 27 octobre, la jeune productrice bruxelloise 4nouki sortait son premier EP Fallen Angel sur le label marseillais Olga Productions. Après son projet précédent igloo, elle développe un univers enchanté, ode à la vulnérabilité. Dans ses quatre titres, les nappes de synthé vaporeuses et le field recording accompagnent sa voix angélique aux mélodies pop mélancoliques rappelant Grimes ou Eartheater. Une histoire de résilience qui nous invite à puiser en nos forces intérieures pour dépasser les épreuves. Également artiste visuelle, 4nouki a réalisé le clip du dernier morceau de l’EP « Dreamworld », une épopée sous-marine en 3D dans laquelle on voit évoluer une créature fantastique en métamorphose.
Petit coup de cœur qui fait du doux en cette période sombre, on a eu envie de vous en parler pour partager le bien que sa musique fait à l’âme. On lui a posé quelques questions, à quelques jours de son live à Marseille le 2 novembre pour Olga Productions.
Manifesto XXI – Qui est 4nouki ? Peux-tu te présenter ?
4nouki : Je m’appelle Anouk Boyer Mazal, je suis une artiste numérique pluridisciplinaire et je sors mon premier EP solo avec 4nouki. J’ai étudié l’art visuel à Paris et aux Beaux-Arts de Bruxelles où je me suis installée il y a huit ans, et me suis récemment orientée vers la 3D. Côté musique, j’ai fait mes premiers pas en arrivant à Bruxelles avec mon ancien groupe dramadrama au chant et à la guitare électrique, puis j’ai continué en solo depuis 2019 avec d’abord igloo et maintenant 4nouki. J’essaie de mêler la musique à l’art visuel, et avec ce projet je peux m’amuser et expérimenter ce qui me plaît pour raconter une histoire, exprimer des émotions et développer mon univers. 4nouki est une sorte d’alter-ego qui est plus fort·e que moi et me permet de surmonter les épreuves de la vie en les métamorphosant en quelque chose d’onirique et poétique sur fond de fantasy.
Quel est ton process de travail artistique, musical mais aussi visuel ?
Je compose seule dans ma chambre mais j’aime beaucoup travailler ailleurs, parfois dans des cafés ou en résidence. Je cherche des sons qui me bercent, me déconnectent et je suis cette direction avec des mélodies qui racontent des histoires qui me parlent. Les paroles viennent avec ou sont tirées de tout ce que je peux écrire quotidiennement dans des carnets. Visuellement c’est généralement plus calculé, surtout avec la 3D, je réfléchis beaucoup puis je fais des croquis et des notes de ce que j’ai en tête. Après, c’est en faisant que ça se développe plus instinctivement. Pour le clip de « Dreamworld », je voulais raconter l’histoire d’Axo, une créature inspirée des axolotls, qui serait un peu comme mon avatar et qui vivrait une métamorphose. Cette idée de la métamorphose m’intéresse, de passer d’un état à un autre, d’une forme à une autre tout au long de la vie, et de représenter ça sous une forme poético-fantastique.
Que cherches-tu à exprimer à travers cette douceur onirique qui baigne l’EP ?
Je pense que j’ai besoin de douceur et j’ai envie d’en apporter à celleux qui y seront sensibles aussi. J’ai pu être traversée par beaucoup d’angoisses ou de difficultés à comprendre le monde, et j’aime créer une safe place apaisante, aussi bien pour moi que pour d’autres. C’est une démarche qui s’est axée autour de la résilience, de l’apaisement mais aussi de l’empouvoirement, en trouvant de la force à exprimer une vulnérabilité ou des émotions difficiles. Je pense qu’avant tout je cherchais à créer une ambiance particulière qui emmène ailleurs, hors du temps, dans un endroit où on peut se laisser aller à être soi-même, vulnérable mais aussi plein·e de rêves et d’espoirs.
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Release party Olga Productions, avec 4nouki, Real Trvth et la team Ola, jeudi 2 novembre à Marseille :
Photo à la Une : © Charlotte Guerlus