Le samedi 21 septembre au Klub, Club Humide organise une soirée dans le cadre du Festival Jerk Off. Avec sa programmation variée et sa perspective pluridisciplinaire, on en profité pour faire connaissance avec le jeune collectif.
Manifesto XXI – D’où vient l’envie de créer Club Humide ? De qui est composé le collectif ?
Club Humide – Club Humide est une soirée pour les queer trans pédés bis gouines et leurs allié·es et se veut être un espace de rencontre pour toute la communauté. Club humide, ce sont des retrouvailles avec l’insouciance et la promiscuité des soirées avant-COVID. Notre façon de faire la fête a changé après la pandémie. L’absence, l’urgence, l’envie de ne rien manquer nous poussent à « consommer » la fête et non plus à la vivre pleinement, à en être conscient·es. L’idée est donc de se retrouver et de réapprendre cette fête consciente, libre, en proposant des ambiances et des programmation musicales variées, une immersion via la scénographie, des performances avec un drag show, des temps d’échanges et de paroles… tout cela dans un un cadre qui essaie d’être le plus safe pour l’expression de chacun·e. Nous avons à coeur de programmer des personnes queer TPBG et/ou racisé·es.
Le collectif est principalement composé de copaines qui aiment faire la fête ensemble, de personnes queer, trans et non-binaires. À la programmation, DA et DJ résident Lucifer, la scénographie avec Elio, les lumières avec Lola, les visuels et DJ résident avec Gigi, la communication avec Jules. Il ya aussi nos drags résident·es et animateur·ices de l’espace de discussions queer avec Cyberr Prince et Prince.S.Jeanne.
Quelles sont vos inspirations « humides » en termes d’espace et de musique ?
On aime les lieux qui transpirent, où il est impossible de sécher une fois le mercure monté trop haut. Un peu comme dans le clip de Nelly « Hot in Here » ou « Slave for U » de Britney Spears. On s’est déjà inspiré de la Nature avec notre première scénographie était tournée autour des plantes mais on aime l’univers urbian aussi des autres villes. On aime beaucoup l’Allemagne (et Berlin évidemment) pour son sens de la scénographie.
Concernant la musique, on a une ligne House qui va de la deep house à la hard-house en passant par la tribal et la Power House. On joue aussi de la techno, de la mentale à la Hardtechno, Fast-techno… tout est possible ! Au milieu de tout cela se balade très gaiement la trance, l’EBM, le break et bien d’autres sonorités. On aime proposer des line-up évolutifs, qui racontent une histoire, un peu comme dans un jeu vidéo où tu débloques différents niveaux au fur et à mesure de ta progression. Les line-up autoroutes, c’est pas trop notre truc.
En quoi la fête queer est-elle politique selon vous?
Pour nous, fête queer et politique vont de pair. Qu’un lieu accepte un évènement queer est de fait politique : certains lieux n’accepteraient jamais. Le fait que des personnes queers puissent organiser une soirée, programmer des artistes queers et accueillir un public queer est politique. On raconte nos propres histoires à notre propre communauté qui en a été trop longtemps privé. On pense à toutes celleux qui ont grandi en dehors des grandes villes, comme nous, lorsque l’on apprend qu’un autre monde existe, qu’on apprend à se connaître et à connaître les autres. Les soirées queers sont des moments d’expressions fortes pour beaucoup d’entre nous, des moments de connexions physique entre nous dans un monde où nous communiquons beaucoup via des applications.
Les règles établies en ce monde et par la société sont subitement bouleversées le temps d’un soir et tout devient possible. Tout cela prend un sens lorsque ce que l’on vit la nuit se déverse dans notre quotidien une fois le soleil levé. Il est important de préserver ces espaces car en plus d’être un lieu d’échanges pour la commu, ils sont des lieux de catharsis. Une libération et un défouloir face à un monde hostile à notre existence. Et puis certaines soirées sont littéralement politiques, avec des interventions rappelant l’actualité dans laquelle nous sommes, avec des performances qui amènent le public à réfléchir sur certains sujets, ou encore des soirées dont les bénéfices peuvent être reversés à des assos ou pour aider nos adelphes les plus précaires.
Club Humide, le 21 septembre de 00h à 6h00 au Klub (métro châtelet)
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