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Avec Dragclown Affairs, le pitre queer s’expose en galerie

Avec Dragclown Affairs, le pitre queer s’expose en galerie

Du 21 mars au 31 juillet, la galerie Natalie Seroussi accueille une ambitieuse exposition d’art queer intitulée Dragclown Affairs. Le vernissage aura lieu jeudi 21 mars avec des performances de huit des artistes exposé·es, un moment-clé de l’exposition où on vous recommande chaudement d’y aller !

Nombreux·ses sont les drag queens et les drag kings qui définissent leur art comme « du clown du genre » ou du « clown pour adulte ». Certain·es revendiquent même de marier les deux univers, et ce printemps une exposition leur est dédiée : Dragclown Affairs est une proposition originale de Rémi Baert, commissaire et historien de l’art, spécialiste de la figure du clown. Pour sa première exposition curatée en solo, il a réuni pas moins de 13 dragclowns venu·es de Malte, Berlin, Grand Rapids ou encore Melbourne. Le jeune commissaire d’exposition a eu à cœur de valoriser la richesse des pratiques artistiques pluridisciplinaires des artistes dragclowns, qui vont du costume à la sculpture en passant par le dessin et le vitrail. Chacun·e présentera au moins une œuvre inédite. 

Figure tantôt innocente, tantôt inquiétante, le clown a beaucoup à nous révéler sur nos angoisses, sur cet autre que nous sommes et les rapports de pouvoirs qui nous façonnent. Dragclown Affairs nous invite à jouer avec. Les artistes réuni·es filent une myriade de réflexions sur aussi bien le validisme, les parcours trans, la beauté ou l’héritage culturel. Iels jouent pour certain·es avec les codes de l’opéra de Pékin à l’instar de Key Bevan ou ceux du folklore mexicain comme Jorge Torres. Plusieurs artistes de la jeune garde rassemblée mettent la relecture de l’histoire de l’art sous un prisme queer au centre de leur pratique. 

Ainsi l’artiste canadien·ne FrankieB Lambert, qui travaille à une série de représentation des sept pêchés capitaux, « retourne une histoire raciste et classiste du clown en faveur de la défense des consommateur•ice•s de drogues, d’expressions de genre, de sexualité et de corporalité libérées des carcans ou encore des luttes du mouvement Black Trans Lives Matter ». L’artiste Sascha Cowan revisite quant à iel la tradition du fou médiéval tant dans son personnage The Fool que dans sa pratique de tatouage et d’organisation de soirées.

La fête est bien présente dans les pratiques de ces bouffon·nes modernes. C’est bien une constellation de rejetons proches des club kids qui sera réunit à la gallerie Nathalie Seroussi et la scène française est représentée par les bordelais·es De La Saboté•e et De La Beuchaire, co-fondateurices de la bien nommée Maison De La. Pour tisser des ponts avec d’autres époques et mouvements, le travaux des artistes émergent•e•s de Dragclown Affairs seront mis dialogue avec une sélection d’œuvres des avant-gardes du XXème siècle dont René Magritte, Nan Goldin, André Breton, Niki de Saint-Phalle, ou encore Michel Journiac, pionnier d’un certain art drag en France. 

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Dragclown Affairs, jusqu’au 31 juillet à la galerie Natalie Seroussi, 34 rue de la Seine 75006 Paris

Image à la Une : Finn Darrell, photo de Travis Sherwood

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