XX LAB, nouveau label monté par le déjà bien établi François X, dévoile sa première sortie : une compilation éponyme de huit titres, où l’on retrouve aussi bien de l’IDM ou de la synthwave que de la techno. Un projet qui s’inscrit résolument dans la veine et l’atmosphère des films de SF des années 1980-90.
La Rome antique a connu ses empereurs ; le Paris de ces cent dernières années, sa succession de règnes de clubs emblématiques. L’un des derniers fut celui d’une péniche sur les bords de Seine dans les années 2010 : Concrete. Un lieu où la techno brute, sans concession, était reine, et où de nombreux·ses DJs se sont révélé·e·s sur une scène internationale. François X faisait partie de ces figures. Il monta le label Dement3d Records en 2014, où sortirent des disques comme ceux d’Antigone. Voilà pour l’histoire : maintenant observons le futur.
En 2021, François X décide de monter XX LAB : bien plus qu’un label techno, comme l’atteste sa première sortie, une compilation qui présente les recrues de cette nouvelle équipe. En fracture avec sa précédente écurie, la techno épurée laisse ici place à une couleur plus IDM et synthwave (on vous rassure de suite, il y a tout de même quelques tracks qui vous donneront envie de taper du pied). Mais XX LAB naît avant tout d’une idée philanthropique. Une utopie sociale, inspirée par les sociétés des films de SF de la fin du XXe siècle (la Weyland Industries dans Alien ou la Tyrell Corp dans Blade Runner), où le but ultime est d’emmener l’humanité vers un idéal, en y apportant technologie et recherche. C’est à cela que l’on reconnaît les grands labels indépendants de musique électronique : cette volonté de rassembler les talents autour d’une vision commune.
En atteste le résultat de ces huit morceaux, dans lesquels le travail de spatialisation du son et la recherche de nouvelles textures auditives sont omniprésents. Tout le monde joue le jeu et nous fait voyager de planète en planète, comme à bord d’un vaisseau spatial. Les trois premiers titres (ceux de unit::overlay, Gohan et In Aeternam Vale) plantent le décor de façon très cinématographique dès le début. S’en suit alors une seconde partie beaucoup plus club (avec une pointe de drum & bass digne de grands classiques d’Aphex Twin), mais moins épurée que ce qu’avait l’habitude de nous proposer l’initiateur de ce projet – que l’on retrouve bien évidemment sur ce disque avec le titre « Melancholic Desire ». Avec un bon gros morceau acid d’Uncrat et un épilogue aérien par Vel, on finit en apothéose, le sourire aux lèvres.
Cette première VA du nouveau label de François X dépasse donc nos attentes, avec un panel d’artistes, certain·e·s établi·e·s et d’autres en devenir, mais tous·tes aligné·e·s sur un point : la musique nous sauvera tous·tes. Alors emmenons-la le plus loin possible.