Le duo milanais Tamburi Neri rejoint le catalogue du jeune label stéphanois de musique électronique Worst Records avec Ombre, premier long-format stratosphérique à l’esprit détraqué.
Intitulé Ombre, ce premier album de Tamburi Neri dessine, tambour battant le long de l’écoute, une atmosphère de transe enivrée de rituels occultes. Caractérisé par ses percussions aux textures percutantes, doublée par des basses baignées de nappes de synthés aux fréquences modulées, l’instrumentation expérimentale vient rythmer les incantations en italien et petits cris démoniaques, clairsemés de temps à autre par la palette d’échantillons sonores à l’instar des bruits de cloches, clochettes, bâton de pluie (« Le Porte d’Incanto ») ou des chants d’oiseaux (« Ama »).
Le tandem propose ici huit titres d’un charme hypnotique à l’instrumentation aussi efficace que délirante, sur lesquelles la chanteuse japonaise Hiroko vient régulièrement psalmodier avec agilité, lorsqu’elle n’est pas en train de guider ou de renforcer la dimension stellaire de ces structures musicales aliénantes, au moyen de sa voix lyrique.
Avec un peu de concentration motivée à une dose d’imagination, on pourrait presque se croire assister à un culte spirituel dans un temple fumant d’encens, imprégné par les danses cérémonielles. Le mirage prend fin et les yeux s’ouvrent comme à l’heure du grand réveil pour l’avant-dernière track « This is the End » qui, samplée comme un vinyle voilé, sonne l’inévitable descente orchestrée sur l’ultime « Le Labbra », qui vient hélas clore cette échappée onirique des plus troublantes.
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Photo en Une : © Mačka