Après plus d’un million d’écoutes sur Spotify pour le titre « Blind », Tallisker relève le défi qu’elle s’était fixé pour la réalisation d’Azadi : construire un EP mariant sonorités classiques, urbaines et persanes, à l’aide de musiciens entre Paris, Téhéran et New York.
Trois semaines après la sortie du single « Désir », premier extrait d’Azadi, l’EP est enfin disponible. Le pari était aventureux et risquait de ne jamais voir le jour tant l’objectif d’associer dans une même production des musiciens iraniens, français et américains s’avérait complexe pour Eléonore Mélisande, alias Tallisker.
Ce projet artistique dépassant les clivages politiques et culturels, la musicienne et productrice au masque doré l’a imaginé il y a trois ans, suite au succès de son remixe de « Gole Yakh », tube iranien des années soixante-dix. Cette version club d’un titre de Kourosh Yaghmaei – exilé après la Révolution Islamique de 1979 –, partagé par l’artiste lui-même sur Facebook, puis relayé par la jeunesse iranienne sur Soundcloud et Telegram, ne pouvait qu’attiser le désir de Tallisker d’imaginer une œuvre musicale multiculturelle. C’est dans cette optique que la chanteuse et compositrice est partie à la découverte de la jeunesse iranienne et des traditions musicales perses. Azadi – qui se traduit par « liberté » en perse –, est le fruit de son voyage au pays des mollahs en 2018, durant lequel la rouennaise qui vit entre Paris et Glasgow, est partie à la recherche de sonorités traditionnelles, qu’elle souhaitait associer à des dynamiques urbaines et classiques issues du monde occidental.
La liberté c’est le sentiment qu’évoque ce road trip musical difficilement cataloguable. Cet EP de quatre tracks dont deux featurings – « Azadi » avec la rappeuse américaine transgenre originaire du Bronx, Quay Dash, et « L’Arène » avec le chanteur irano-américain Davood Sarabadan –, se place dans la continuité de son titre « Somewhere » et semble annoncer l’arrivée prochaine de son album-documentaire Contrepoints.