Deux ans après sa retraite artistique dans la Baltique pour son premier album Oceanic, Niklas Paschburg est allé puiser son inspiration toujours plus au Nord, au Svalbard, archipel norvégien de l’océan Arctique. Il nous dévoile son second album Svalbard, sous le label 7K!.
Originaire de la ville portuaire de Hambourg et passionné de voyage, Niklas Paschburg a largué les amarres aux confins de l’Europe du Nord, au-delà du cercle polaire arctique, afin de composer cet album. Terre de mystère pour voyageurs privilégiés, l’archipel du Svalbard est un territoire spectaculaire doté de paysages grandioses, composé d’îles rongées par les glaciers et percées de fjords. Ces paysages gelés ont permis à l’artiste d’exacerber sa créativité et de laisser le piano s’exprimer dans un ensemble hydrométrique à couper le souffle.
L’esprit de l’artiste a été affecté par la mutation rapide des paysages due aux effets immédiats et visibles des changements climatiques – des préoccupations chères au compositeur et plus largement à notre génération. À l’intersection de la musique néo-classique et de l’électronique, le piano et les boucles électroniques nous enveloppent dans notre imaginaire et laissent imprégner notre esprit du bleu sombre de l’hiver et de l’étendue des paysages gelés. Niklas a la capacité de retranscrire l’urgence climatique en quelque chose de poétique et mélancolique à la fois. Il présente ici une musique planante, délicate et texturée, qui reflète profondément l’atmosphère des lieux.
Musicalement, les dix titres qui composent l’album retracent ce séjour dans les terres les plus septentrionales de la Norvège, entre évasion et tension environnementale. L’album débute avec « If », morceau empreint d’une douce mélancolie qui nous berce et nous envoûte. « Little Orc » prend la forme d’une ballade ambiante au piano et à l’accordéon, qui lève les angoisses d’une solitude nostalgique. La délicatesse des accords de piano sur « Duvet » nous plonge dans ce paysage insulaire si fragile. « Arctic Teal » semble être une ode douloureuse à l’anxiété environnementale, où les cordes nous envoûtent petit à petit. Enfin, les accords bourdonnants de « Winter Born » sonnent comme le reflet le plus sincère du paysage sonore ambiant de ces terres nordiques.
Avec Svalbard, Niklas Paschburg nous présente une oeuvre d’une complexité rare, qui nous plonge dans les abysses de cet environnement insulaire, tout en apportant cette douceur si naturelle qui le caractérise.