Sunareht revient avec son nouvel album Amorama, qui sort chez Paradoxe Club. Un projet complètement nouveau (et cette fois-ci, c’est vraiment vrai) où des mélodies dignes des plus grands classiques de la dance music passent sous des effets de sidechain et de gates, pour un résultat qui nous laisse fasciné·e·s.
L’arrivée du Faucon Millenium pour sauver Luke Skywalker des chasseurs de l’Empire, un billet de 5 balles retrouvé dans la poche de son pantalon en fin de mois, un but de Choupo-Moting qui qualifie le PSG en finale de Ligue des Champions. Le point commun entre toutes ces situations ? Une bouffée de bonheur qui vient chambouler une situation critique. C’est exactement ce même sentiment que l’on expérimente en lançant Amorama, le dernier album de Sunareht. Avec un titre efficace, « Party Soundtrack Generator », le track d’ouverture envoie une mélodie, des kicks et un sample haché qui ont tout pour en faire le meilleur morceau de ta soirée. Et même avec une introduction d’une grande théâtralité, la suite repousse les limites du génie.
Quand Brice Coudert (Paradoxe Club a rejoint Underscope il y a peu de temps) m’a parlé de ce projet, il me l’a vendu comme un mélange des grandes heures de la French Touch et des productions de DJ Mehdi. Client facile avec ces arguments, la publicité n’était pas mensongère. Car ce sont bien les accords bourrés de happiness de Cassius, qui feraient sourire la dépression même, que l’on retrouve dans « Lovin’ U FM » ou « Parachute Tandem VR » (je défie quiconque de ne pas ressentir un bonheur pur et intense à l’écoute de ce titre).
Notons par ailleurs que même si Sunareht vient de Paris, on y retrouve également beaucoup d’inspirations du duo allemand Digitalism (de l’effet gate, qui donne ces mélodies saccadées, en veux-tu en voilà). Le point commun avec DJ Mehdi, c’est le travail de restauration. Au fil de ces 9 morceaux, on ressent une volonté de rendre à la dance music ses lettres de noblesse en la déconstruisant complètement dans ses pistes. Pas étonnant qu’un Aphex Twin valide l’artiste en le mettant dans ses propres playlists. Dans la veine de ce dernier, Amorama rend l’expérimental tout aussi accessible.
Cerise sur le gâteau, Amorama est accompagné d’une pochette parfaitement cohérente. Dans un style de bande dessinée de science-fiction vintage à la Mœbius, tous les codes sont là pour nous convaincre que ce LP est totalement tourné vers le futur, avec un regard nostalgique loin d’être peinant, vers une époque où fête ne rimait pas avec « peut-être ».
Sunareht présentera son live samedi prochain en direct de la Gaîté Lyrique à l’occasion de Culture Club.
Photos : © Octave Abaji