Ces deux dernières semaines nous ont encore gâté·e·s en termes de clips. Du rodéo « mad maxien » avec Sevdaliza, une poésie sur le retour en enfance de Pria, ou encore des voitures qui vont très vite dans le nouveau Niki Demiller… C’est l’heure du Catch-Up Clips.
Sevdaliza – Rhode
« This one is for you, ladies » (celle-ci est pour vous, les dames) clame Sevdaliza dans un post Instagram, validant ainsi les métaphores visuelles qui sont faites contre le patriarcat. Dans « Rhode » on voit la chanteuse irano-néerlandaise se transformer d’androïde en cowgirl scintillante défiant toute gravité. Dans l’espace, comme sur Terre, elle détrône ce qu’elle veut. Le tout sur des riffs de guitare propres au rock alternatif, Sevdaliza exprime une féminité féroce qui assume de tailler dans le vif.
Niki Demiller – L’Asphalte
Hop, hop, hop, nouveau titre de l’aventurier Niki Demiller, premier morceau de son prochain album : Autopsie de l’homme qui voulait vivre sa vie. Sa pop bien trempée des seventies vient nous attraper par le col pour une virée effrénée dans le monde des cadres sup, de la cravate un peu trop serrée et du porte-bloc. Le pied sur l’accélérateur, ce clip réalisé par le studio Visions Particulières roule à plein gaz, sans « aucun accident sur la route ». Ou presque.
Pria – Predator
Les sœurs Pria dévoilent le deuxième indice qui nous mène sur la route de leur tout premier projet à venir. On en tire deux infos. Primo, elles ont un goût prononcé pour l’esthétisme, sublimé ici par la caméra de Guil Sela. Deuxio, leurs mélodies singulières présagent un EP prometteur, tapissé d’instrumentales langoureuses. En attendant d’en savoir plus, on laisse « Predator » nous embarquer dans sa capsule temporelle, entre souvenirs d’enfance et prophétie irrévocable.
MOTTRON – Walk Away
Avec une esthétique de film de genre indépendant, Charlotte Le Bon réalise le quatrième clip d’une série qui avait été initiée pour illustrer les morceaux de MOTTRON. Avec des costumes baroques, à mi-chemin entre l’horrifique (coucou les jumelles de Shining) et le rêve, une véritable plongée dans un univers hypnotique sur un track produit par Benjamin Lebeau de The Shoes.
Amazone – Lycanthrope
Trois ans après un premier opus auto-produit qui se clôturait sur le titre « Mets de la reverb’ sur mon clitoris », les Nantais·es d’Amazone font leur retour avec un second EP, Épisodes, paru au début du mois sur B&FF. Dans « Lycanthrope », le loup-garou prend vie et forme en images contribuant à la dimension hallucinatoire du rêve cher à l’imaginaire psychédélique. Cauchemar ou réalité ? C’est un effrayant dédoublement de personnalité que nous fait vivre ici Amazone, inoculé avec brio par leur acid trip-hop sensible.
TOM And His Computer – Lovers And Gasoline (feat. Roxy Jules)
Troisième titre de l’album Future Ruins (In My Room, 2020) à bénéficier d’un clip – le dernier a remporté le prix « Best Music Video » au Los Angeles Film Awards –, le vétéran de la scène danoise Thomas Bertelsen qui a entrepris un virage expérimental dans sa carrière musicale sous l’alias TOM And His Computer, nous entraîne cette fois-ci au cœur d’une romance glaciale. D’une route sinueuse face aux monts enneigés à la jungle tropicale aux teintes si froides et ténébreuses, on y suit un couple semblant vouloir s’évader, de manière aussi bien littérale que figurée, d’un monde aux contrastes bouleversants.
Par Léa Simonnet, Michel Angelo Fedida, Robin Gillet & Adélaïde de Cerjat