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Safe & sound. Que changer dans la fête après #MeToo ?

Safe & sound. Que changer dans la fête après #MeToo ?

Cet article est le troisième temps d’une réflexion au long cours sur l’agencement des corps et des genres en milieu festif. Il fait suite à « Quand la fête s’engage » (Tsugi, avril 2019) et « La fête après #MeToo » (Tsugi, novembre 2019). Le premier explorait les revendications portées par des associations militantes, queer et féministes, en milieu festif, le second tentait de mettre au jour ce qui, sur les dancefloors, pouvait devenir adjuvant à d’autres masculinités. Il fait écho à l’enquête de Manifesto XXI « Marketing ou engagement : le safe space enflamme la nuit » publiée le 25 avril 2019. En miroir de celui-ci, que se passe-t-il dans le « reste » de la nuit, aka le monde hétéro ? Le teuf post #MeToo est rythmée par le militantisme de certain·e·s fêtard·e·s et les attentes plus affirmées du public féminin.

L’espace festif n’est pas neutre, du moins n’est-il pas aussi neutre que j’ai eu tendance à le considérer longtemps en tant que mec. À l’été 2017, avant que #MeToo éclate, les festivals devaient déjà se remettre en question : le premier grand scandale est venu de Suède, avec le plus gros festival du pays, Bravalla, annulé définitivement suite à des cas de viols. #MeToo, #balancetonporc et l’affaire Weinstein bousculent nos conceptions des rapports hommes-femmes en profondeur depuis deux ans. Pourtant, les nuits de fête ou de festival ne sont toujours pas plus safe. Cet été 2019, viols et agressions sexuelles sont rapportés du Hellfest et du festival Les Eurockéennes. En août, Trax Magazine rapporte une suspicion de viol au sein du club NF-34, à l’automne, sur le groupe Facebook Techno Flex & Détente qui rassemble une communauté de fêtards un peu partout en France, des témoignages affluent à propos d’un frotteur exhibitionniste à une soirée Possession.

Les paroles se libèrent de la part du public jusqu’à la création d’un nouveau groupe Facebook baptisé « Chevaliers de la Teuf » et très vite renommé en un plus inclusif « BienVeillance » pour appeler la communauté à plus de vigilance sur les situations à risque en milieu festif. Des discussions abondent sur les comportements à adopter, on hésite sur le meilleur étendard (guirlandes, foulard, autocollant) pour repérer ces veilleurs de teuf plus safe, qui rêvent d’un mouvement de prise de conscience plus globale au sein de la communauté.

Interroger notre culture de la nuit

Pour quelqu’un dont les recherches explorent la fête comme espace d’émancipation et potentielle avant-garde d’un progrès sociétal, je suis forcément attiré par la thématique. Et si la fête allait plus vite que la rue en matière de consentement ? Belle idée, aussitôt contrebalancée par un état de fait : la fête est le lieu par excellence de l’excès, du relâchement. Elle est un espace-temps de séduction voire de parade nuptiale, un lieu de prédation dont les risques d’agression sexuelle ou de harcèlement sont exacerbés par l’alcool et les substances.

© Otto Zinsou

Et puis la fête, comme l’ivresse, est un territoire essentiellement masculin, nous rappelle la journaliste Victoire Tuaillon dans son podcast Les couilles sur la table. Dans l’épisode « Il a bu son verre comme les autres », l’invité du jour, le sociologue Nicolas Palierne, explique comme est valorisé chez l’homme le lâcher-prise, là où les femmes doivent savoir rester discrètes, au risque d’envoyer des signaux mal interprétés. La libération de la parole qu’a déclenchée #MeToo semble progressivement contribuer à rééquilibrer les rapports de force et de domination sur les dancefloors, et inventer une nouvelle territorialité des corps en fête ou agencement des sexes dans la nuit, pour reprendre les termes du sociologue Erving Goffman.

La fête n’est pas de tout repos pour les filles, quand on sort entre copines on a toujours une charge mentale, le radar anti-lourdos.

« On ne peut jamais lâcher prise complètement, on essaye de ne jamais baisser la garde, de n’être jamais vulnérables, c’est épuisant. On se met là où on pense être tranquilles, on danse en groupe, on sécurise le périmètre du regard, on fait attention aux intrusions (et il y en a toujours), on les recale en souriant, on fait mine de pas entendre les réflexions, on évite les corps, on veille sur les plus bourré·e·s, etc. La fête se fait parfois sur nous plutôt qu’avec nous » m’explique Lara, fêtarde, militante féministe et partisane de lieux de non-mixité choisie. 

La fête, à l’instar de nombre d’univers, est empreinte des reliquats d’une culture du viol globalisée, faisant de la femme un objet de convoitise ou de chasse, dans une propension sociétale de déresponsabilisation de l’agresseur, culpabilisation de la victime et, à terme, banalisation des violences sexuelles, me glisse Mathilde Neuville, co-fondatrice de l’association Consentis qui lutte contre les agressions sexuelles en milieu festif. Le principal frein selon elle, une certaine image du mâle french touch :

Ce côté chaleureux, tactile, à forcer la bise, ce romantisme à la française. La culture française est bourrée de culture du viol, de situation où le consentement n’est pas demandé.

« De la littérature au cinéma, le mâle alpha est considéré comme quelqu’un d’irrésistible au charme duquel on succombe. L’homme c’est James Bond, qui ne demande jamais son avis à la femme puisque forcément elle est déjà à ses pieds. C’est un prédateur sexuel. Tous nos produits culturels se sont imprégnés de cette culture sexiste, machiste et misogyne qui n’est par exemple pas aussi présente en Allemagne. » À sa suite, Apolline Bazin, rédactrice en chef de Manifesto XXI, me dresse le tableau d’une nuit en club lambda : « Il y a ce mec de 40 ans qui est en chemise blanche et qui pense qu’il peut te draguer, toi une nana de 20 ans. Il y a un truc de prédation chronique, qui à mon sens est exacerbé dans certains espaces et on a besoin que la notion de consentement progresse pour toucher ces mecs qui n’ont aucune conscience de la lourdeur de leur comportement, et du fait que c’est totalement has-been. »

© Otto Zinsou

Fondée en février 2018 par deux jeunes professionnelles du monde de la musique, l’action de Consentis est inspirée d’exemples européens et américains. Mathilde Neuville pointe ainsi du doigt le manque d’initiatives cousines en France jusque-là. « Je n’en pouvais plus de ce comportement qui était et est toujours la norme. Se faire attraper par la hanche quand on passe devant le bar, devoir être tout le temps vigilante à ce qui est derrière toi, ne pas faire de eye-contact parce que si tu le fais la personne se fait des films direct et tu vas devoir être désagréable, ce n’est pas une atmosphère fun, pas récréative. »

Mathilde Armantier, de l’association À nous la nuit qui milite contre le harcèlement de rue en contexte nocturne, va même plus loin et reformule la question de l’impact de #MeToo dans les comportements : « #MeToo ne parle pas de drague, mais de violences sexistes, sexuelles, et de viols. Il faut arrêter de camoufler ces violences par d’autres termes. Draguer c’est séduire, c’est plaire à l’autre. Si tu te réfères en permanence à cette définition simple, y a peu de risque de déraper dans le lourd. Au final, la seule chose à garder en tête c’est de s’assurer que la personne en face est ok. Le consentement c’est du début de la drague au sexe qu’il s’applique. » Un discours à porter dans les clubs auprès d’organisateurs, de lieux, de festivals et de collectifs afin de faire émerger une culture du consentement et court-circuiter harcèlement, violences et discrimination. Si les choses bougent à différentes vitesses, les fêtardes sont nombreuses à sentir une modulation, non pas dans le comportement de la gente masculine, mais de leurs compagnes de soirée, se manifestant par une certaine conscience d’un droit et d’un pouvoir à dire non (refuser un verre offert, une invitation) et une solidarité nouvelle entre femmes (un soutien immédiat et tacite en situation de danger). 

Underground, milieux queer et LGBTQI+, un temps d’avance ?

Pour certaines, si ces avancées récentes peuvent prendre leurs sources dans l’après #MeToo, elles sont avant tout tributaires des combats menés par le militantisme LGBTQI+. Anne-Cécile aka Marai va dans ce sens : « Le mouvement se bat depuis tellement de temps, c’est la résistance incarnée, des décennies de tartes dans la gueule et il est toujours là. Alors oui il finit par se faire entendre, moins fustiger. » Pour d’autres, comme Jeanne, les nuits underground sont sans doute plus préservées des risques de harcèlement, ou du moins plus conscientes :

Je pense que le phénomène #MeToo touche un certain type de population masculine, celle qui est informée et probablement déjà consciente des enjeux que cela soulève.

La longue tradition de réflexivité sur leurs pratiques, codes et règles des communautés en marge (sexuelles, culturelles, sociales) placent a priori ces espaces du côté du safe. Ou le pouvoir de transformation par les marges, avant-gardes sociétales et utopies concrètes. Pour autant, attention à la pente facile d’un certain angélisme qui voudrait que ces nuits soient désertées par les dérives et abus que l’on voudrait bien reléguer aux espaces mainstream. « Dans des soirées queer, les mecs (gays) prennent toujours plus de place que les filles sur le dancefloor. Y a encore des soirées où les backrooms sont interdites aux femmes et réservées uniquement aux hommes. Et les questions relatives au consentement se posent aussi dans des relations homosexuelles, lesbiennes, etc. Les soirées queer ont de positif qu’elles chamboulent les représentations liées au genre, et font donc évoluer certaines mentalités, mais y perdurent également encore beaucoup de sexisme » formule Mathilde Armantier (À nous la nuit), attentive à remettre les pendules à l’heure sur certaines projections confortables. Mathilde Neuville de l’association Consentis dresse le même constat par rapport aux scènes underground : « Les gens, parce qu’ils pensent qu’ils sont vraiment woke (littéralement éveillés, conscients, ndlr) parce que dans l’underground, qui partagent des valeurs, etc. ils pensaient que les violences sexuelles n’existaient pas dans ces milieux-là (…) »

Ce ne sont pas les BPM de la musique électronique qui font baisser les violences sexuelles.

© Otto Zinsou

Les mécanismes de l’entre-soi touchent aussi scènes queer et underground qui cultivent alors leurs propres œillères. Mais la grande promesse des marges serait à trouver dans les patterns dont s’imprègne un public protéiforme et pluriel qui, en frayant dans différents milieux, essaime en d’autres contextes une certaine manière de faire la fête. La circulation de ces schèmes d’espaces underground à mainstream (et vice-versa), queer à straight (et vice versa), du monde entier à Paris (et vice versa) est l’un des leviers d’un changement plus global. « Il existe un public qui a des exigences, lié à des engagements militants, et qui pourrait avoir envie d’aller dans d’autres espaces, des lieux moins étanches, non identifiés comme safe ou féministes. Et là c’est le clash ! Orgas et lieux ont intérêt à l’anticiper parce que j’espère que l’exigence globale du public augmente. Il n’y a pas que la qualité des line-up qui compte, il faut pousser l’expérience et l’euphorie au même niveau pour tout le monde, et que tout le monde puisse aller dans n’importe quel espace et faire la fête comme iel l’entend » synthétise Apolline. 

Que peuvent vraiment les clubs ?

Alors comment les organisateurs, collectifs et lieux appréhendent ces questionnements ? Comment agissent-ils en connaissance de cause ? Et d’abord, connaissance de cause y-a-t-il ? Selon Apolline Bazin, c’est une urgence : « Il y a intérêt à ce que les acteurs du milieu plus historiques se penchent sur les bonnes pratiques que l’on peut observer à l’étranger ou dans de jeunes collectifs ou organisations. » Souvent, c’est en regardant ailleurs que l’on trouve des inspirations. Le pas de côté dans l’underground ou les milieux queer se doublent d’un benchmark à l’international et certains s’inspirent de dispositifs de sensibilisation à l’épreuve à l’étranger (Berlin, Londres, Amsterdam, mais aussi Leeds ou Manchester où est né le mouvement Reclaim the Night) et mettent des chartes, ou encore des noms de codes avec la campagne britannique « Ask for Angela » où le safe word vient signifier un appel à l’aide au barman.

La sensibilisation par l’affichage reste le format le plus visible comme le raconte Marie La Nuit, DJ et animatrice radio : « Tu ne peux pas faire semblant de ne pas les comprendre, et ça remet très vite les idées en place. » Certains lieux, comme le Péripate, la Java ou la Station – Gare des Mines formulent des chartes à destination du public pour alerter contre les comportements à risque et communiquer sur l’esprit du lieu. À la Station – Gare des Mines par exemple : « La charte est venue après avoir eu vent de débordements nocturnes de publics peu réguliers du lieux. Qui ne connaissent pas trop le lieu mais se sont dit qu’ils pouvaient s’amuser et que parce qu’ils voient des gens danser un peu dévêtus pensent que c’est open fouffe » explique Valentin, chargé de production du lieu. « On a envie d’être dans un lieu où les gens se sentent à l’aise et où on veut se sentir à l’aise aussi. C’est hors de question de ne pas respecter les gens qui sont autour de toi. » 

© Otto Zinsou

Mais puisqu’il « suffit de deux trois personnes pour te plomber une soirée », il faut aussi faire de la médiation à l’entrée (avant qu’elle ne devienne une sortie) et briefer le personnel de sécurité. Valentin complète : « On a défini un certain nombre de règles avec l’équipe, et les agents de sécu sont tous bien au courant. Ils savent qu’on est très occupés pour protéger le public. Ils ont la charte devant eux toute la soirée. » Pour Mathilde Neuville de l’association Consentis, il faut aller plus loin et sensibiliser toutes les équipes (barmen, sécurité) aux enjeux du consentement afin d’inverser la perspective. « Dans les milieux festifs, quand une personne déclare qu’elle a subie une violence sexuelle, on lui demande souvent “oui mais tu étais habillée comment ?” Une agression peut être signalée, et la victime souvent n’est pas crue par le service de sécurité. On est un peu au royaume du “pas vu, pas pris”. »

La réaction immédiate devrait être : je te crois, ce n’est pas ta faute, il/elle n’avait pas le droit. Ça paraît basique mais il faut le faire rentrer dans les mentalités et les réflexes.

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À cet effet, l’association propose à des événements comme Nuits sonores, Rock en Seine, ou des lieux comme Dehors Brut, des formations sur-mesure. D’autres festivals vont plus loin et proposent des espaces de non-mixité, comme le célèbre festival Glastonbury en Angleterre qui a inauguré depuis 2016 un espace safe, dédié aux femmes, le « Sisterhood ». Dans le cadre des événements festifs très fréquentés, mettre en place des points de refuge pourrait permettre à quiconque se sent agressé·e de trouver une écoute et de l’aide. Reste à trouver la bonne échelle pour que la revendication devienne en club performative : des A4 punaisés ça et là sur les pissotières demeurent du saupoudrage, ou pire, du cosmétique. Aux grands maux les grands moyens : il faut du A0 ou du double A0, des couleurs, une science de l’espace, de l’éclairage et du mobilier. La sécurité en club est aussi une histoire d’ambiance, de design et de flux. 

Militer en teuf, quelle efficacité ?

« Il y a une charge mentale énorme pour les filles dans la fête, mais aussi avant de s’y rendre et après. Les lieux festifs sont excluants par le sentiment d’insécurité qu’ils peuvent générer » reprend Mathilde Neuville. La première action de Consentis a été de réaliser une étude auprès de 1030 personnes et les résultats sont éloquents : 57% des femmes ont déclaré se sentir en insécurité seule dans un espace festif. Depuis, Consentis tient des stands de sensibilisation lors de soirées ou de festivals, ou propose des expériences de réalité virtuelle pour expérimenter une situation d’agression sexuelle et prendre conscience des traumas qui en découlent. Mais Mathilde a conscience que le chemin à parcourir est encore long : « Les violences sexuelles sont un sujet tabou, notamment en milieu festif. Les gens rechignent à en parler, ont peur de casser l’ambiance, alors que c’est essentiel de libérer la parole sur ce sujet-là. Le but n’est pas de convaincre des gros machos. C’est impossible d’aller les convaincre, donc on ne va pas perdre notre énergie à ça. »

Même son de cloche chez Mathilde Armentier de l’association À nous la nuit qui dit choisir ses cibles, et donc ses combats : « On peut simplement faire passer le pas de la prise de conscience à certaines personnes qui sont déjà prêtes à entendre notre discours, qui ressentent le problème, mais jusque-là n’avaient jamais eu les mots pour décrire ce qui les gênait. Notre but est de mettre des mots sur les problèmes liés au sexisme la nuit, sur les ressentis de chacun·e, car il faut nommer pour prendre conscience, et ensuite combattre. On s’adresse donc principalement à des filles/femmes – car on sait que le sexisme est souvent intériorisé par les femmes elles-mêmes, donc on estime que le premier travail doit se faire auprès d’elles – et des personnes potentiellement alliées. »

On veut être le premier pas vers le féminisme, parler de choses très concrètes que chacun·e peut ressentir, puis orienter vers des asso qui ont un discours peut-être plus militant, ou une approche plus systémique que la nôtre.

© Otto Zinsou

Apolline Bazin souligne le travail de fond de ces associations et organisations engagées mais reste sceptique quant à son impact réel : « Il faut démocratiser l’accès à la fête en faisant un espace bienveillant, sans risque pour tout le monde… mais faire de la médiation dans la fête, c’est aussi très compliqué. Les militants font un travail de fou mais épuisant, ils touchent quelques personnes dans une nuit, mais est-ce qu’ils se questionnent vraiment après ? On ne va pas rien faire, mais c’est un paradigme sociétal plus global, la fête ne peut pas résoudre tout… J’aimerais sincèrement dire le contraire. »

Sur les réseaux, on salue les initiatives de ces associations, les fêtard·e·s les plébiscitent ainsi que les institutions qui convient Consentis à la Paris Electronic Week, à Dehors Brut pour la Nuit des débats ou encore au Conseil de la nuit de la Ville de Paris. En interne, on reçoit de nombreuses demandes d’engagement bénévole de la part d’une frange du public qui veut faire sa part, mais l’on a conscience des limites d’un dispositif guetté par un mauvais positionnement dans la géographie de la fête, le froid des espaces de passage, et l’alcoolémie qui monte après une heure avancée.

Côté public, Alan, noctambule avéré et membre du Conseil de la nuit, met en perspective le combat de ces associations et le déclic post #MeToo comme la conjugaison d’un levier micro et d’une mutation sociétale de plus grande ampleur. « Clairement, depuis #MeToo, maintenant on parle enfin des relous de soirées. Plusieurs associations se sont montées depuis (Consentis, Sexy Soucis…) et font des actions en club. Les clubs se montrent aussi plus ouverts à des actions au sein de leur établissement et les organisateurs de soirées sont demandeurs. Avant, jamais on n’aurait pu imaginer ne serait-ce qu’une affiche sur le sujet dans un club. Aujourd’hui elles sont omniprésentes. La mairie de Paris s’est également emparée du sujet et organise prochainement une formation spécifique sur ce sujet à destination des associations de réduction des risques et des professionnels de la nuit. »

Également, l’agression sexuelle qui a eu lieu au NF-34 et surtout les réactions des internautes ont montré que les victimes ne sont plus remises en question et sont au contraire soutenues.

Etienne, aux manettes de la programmation d’un lieu de nuit, estime que ce dialogue lui a fait prendre conscience de la place de son corps dans l’espace, face aux autres. « Maintenant je fais gaffe si je suis tout devant, avant je n’en avais rien à foutre et je ne me posais pas trop la question. Maintenant je fais gaffe à la place que je prends. Je fais gaffe aux autres aussi, que tout le monde passe une bonne soirée. »


Féminisme pour toustes : retrouvez ici la playlist de Consentis

Photo de couverture : © Otto Zinsou

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