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Vous reprendrez bien un peu de Kaviar Special ?

Vous reprendrez bien un peu de Kaviar Special ?

Dans le cadre du festival Rock in the Barn, on a pu poser quelque questions aux quatre trublions de Kaviar Special, groupe de garage psyché venu de Rennes et signé chez Howlin Banana, l’écurie abritant d’autres pépites garages à tendance DIY comme les Madcaps ou Baston. Juste avant de faire pogoter le public en délire sur des tubes comme « Starving » ou « Highway », rencontre express avec Adrien, Léo, Jérémy et Vincent.

Manifesto XXI – Comment s’est formé Kaviar Special ?

Adrien : Jérémy et moi, on se connaissait avant, et j’ai rencontré Léo et Vincent à la fac de bio en première année. On répétait souvent avec notre ancien groupe et peu à peu les membres ont changé, se sont intervertis. Vincent était venu chez moi un soir et il y avait les gars. Il a commencé à jouer de la gratte et on a vu que c’était un gros killer. Notre guitariste du moment ne pouvait pas assurer un concert alors on a appelé Vincent pour qu’il le remplace. Ça devait être temporaire mais finalement il est resté.

Vincent, tu joues toujours avec les Madcaps ?

Vincent : Non, pas depuis novembre dernier. Ça ne marchait pas (rires). Non, le truc c’est qu’à l’époque j’avais les deux groupes et je travaillais à temps plein donc ça devenait compliqué. Je ne sais pas bien m’organiser ce qui fait que parfois des dates se chevauchaient, à un moment j’ai dû faire un choix. Kaviar Special était le groupe dans lequel je me sentais le plus impliqué, j’écris des textes.

Votre titre « Starving » était la B.O. du teaser de Rock in the Barn, quelle consécration !

Adrien : Ça fait toujours plaisir !

Léo : Moi j’ai lâché mon taff direct à ce moment-là, je me suis dit « c’est bon c’est la gloire ».

Vincent : On a aussi fait le teaser d’un truc de motocross dans le Finistère, ça c’est la grosse consécration.

Comment s’est faite la rencontre avec Howlin Banana Records ?

Adrien : C’était à notre premier concert à Rennes dans un bar, on jouait avec un groupe italien et le mec qui les faisait tourner en Europe était Tom de Howlin Banana. Il n’avait pas encore signé beaucoup de groupes français, il faisait beaucoup de sorties 60s, et il s’est dit qu’il allait mettre un coup de jeune à son label et signer des groupes qui le faisaient kiffer. Il a bien aimé le concert et on est restés en contact.

Jérémy : En même temps, on était déguisés. Il y en avait un qui avait un masque d’alien, l’autre était habillé en catcheur… C’est peut-être ça qui l’a fait flasher.

Le fait de faire partie de ce label, qui fait des mixtapes et a une identité forte, a-t-il donné une dimension de collectif à votre projet ?

Adrien : Tous les groupes au sein du label se connaissent vraiment bien donc ça va au-delà d’une mixtape.

Vincent : C’est une aventure humaine avant tout (rires).

Léo : C’est le nom du prochain album d’ailleurs : Une Aventure humaine.

Au sein de la scène rennaise, vous sentez que vous faites partie d’une famille ?

Vincent : Pas plus tard que jeudi dernier, on a fait une soirée qui s’appelle « I’m from Rennes », qui fait jouer des groupes locaux, et on a pu jouer avec toute la scène garage du coin. On connaît tout le monde et c’était une belle soirée beuverie.

Jérémy : C’était la fête à la saucisse.

Léo : Il y avait un groupe qui avait ramené une bouteille faite maison, un mélange de trois vodkas avec des scorpions à l’intérieur.

Adrien : C’est stimulant parce que tu as des groupes qui contactent d’autres groupes pour s’entraider sur des morceaux ou sur des visuels. Chacun a son univers et c’est intéressant de s’inspirer mutuellement. Il n’y a jamais de rivalité, c’est de la stimulation positive. Enfin sauf avec les Sapin (rires).

Ça se passe mal avec les Sapin ?

Léo : Non, ça se passe très bien, c’est juste qu’ils sont un peu moins bons que nous (rires). Non, en vrai on a créé des groupes quasiment en même temps et on a grandi ensemble donc pour rigoler on se fait des petites guéguerres. On se charrie par commentaires Facebook interposés mais ça reste bon enfant.

Pochette d'album réalisée par Elzo Durt
Pochette d’album réalisée par Elzo Durt

Pour illustrer l’album, vous avez choisi l’artiste Elzo Durt parce que vous êtes fans de La Femme ?

Léo : Non, on est fans des femmes en général (rires).

Vincent : On avait vu beaucoup d’affiches qu’il avait faites. Adrien a vraiment flashé dessus et l’a contacté.

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Adrien : Oui, j’adorais ce qu’il faisait. J’avais vu toutes ses illustrations pour Born Bad et je pensais qu’il bossait en exclusivité pour le label mais en fait pas du tout. En cherchant plus, j’ai vu qu’il avait bossé pour Thee Oh Sees et je me suis dit que ça serait compliqué ou très cher qu’il fasse notre pochette. Finalement il a accepté tout de suite, c’est un mec super sympa et surtout très passionné. En plus de dessiner la pochette, il nous a organisé une super soirée à Bruxelles.

Parlons de l’étiquette « garage » qui est un peu collée sur tout et n’importe quel groupe qui fait des sons lo-fi. Vous trouvez que c’est un terme galvaudé ?

Jérémy : Je pense qu’on le revendique un peu parce qu’on s’en est inspirés pour faire de la musique.

Adrien : Le garage, ce n’est pas que le son, c’est aussi la façon de fonctionner, cet état d’esprit très DIY. Ça se ressent dans la manière de trouver des dates, de produire son album, d’organiser la scène. Le garage c’est un peu le nouveau terme pour dire rock’n’roll ou punk. Maintenant quand on dit « rock », on pense à Johnny. C’est un vieux concept qui a été mis sur un nouveau terme, et il est servi à toutes les sauces parce que c’est à la mode. Il y a tout de même un bon esprit derrière ce mot, même s’il est un peu trop utilisé. C’est du rock mais avec un côté anti-rockstar et ça c’est cool.

Côté projets, vous pensez sortir un nouvel album bientôt ?

Léo : Oui, L’Aventure humaine (rires).

Adrien : On bosse sur des nouveaux morceaux en ce moment. On prévoit de commencer à enregistrer l’année prochaine. On a déjà cinq ou six morceaux d’écrits. Sinon on sera à la Maroquinerie le 11 novembre avec J.C.Satàn et Dick Voodoo !

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