A l’occasion de la sortie de son album Refuge, nous avons rencontré le rennais qui se cache derrière Ô Lake, Sylvain Texier, pour parler Nature et Musique.
Manifesto XXI : L’univers musical de Ô Lake est qualifié de ‘neo-classical’. Ce genre reste assez méconnu en France, bien que certains artistes s’y distinguent. Est-ce que tu sens que ce genre est en train de bouger?
Ô Lake : Je ne suis pas très fan du terme ‘neo-classique’ lorsqu’on parle de ma musique car je ne m’y reconnais pas forcément. Je viens plus de la pop, de la musique de films à la base. J’ai très peu écouté de classique. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui c’est un peu comme la pop, c’est un terme un peu « fourre-tout ». Il suffit de mettre un piano, deux trois cordes, et tout le monde parle de neo-classique. Je dirais que mon style se rapproche plus de l’electronica, mais après c’est pareil, ça veut aussi tout et rien dire. Et pour revenir sur ce genre en France, j’ai l’impression que pas mal de choses évoluent en effet, avec notamment Niels Frahm en chef de file, ainsi que d’autres compositeurs qui croisent l’ambient et la musique classique. C’est vraiment extraordinaire ce qui se passe en ce moment.
« Je ne viens pas de la musique électronique. »
Pour cet album, on retrouve beaucoup de collaborations issues du classique : David Harlé au violoncelle, Vincent Dormieu à l’alto, ou encore Paul Rouger au violon. Souhaiterais-tu collaborer avec des artistes du monde électronique également?
Tout à fait. J’ai cette idée à la base au début de cet album. Puis finalement, j’ai géré moi même les programmations, car ça me tenait à cœur de les faire aussi. Mais pourquoi pas dans le futur, collaborer avec cet univers. Je ne viens pas de la musique électronique, et comme c’est une partie de la musique que je trouve assez complexe, pourquoi pas.
« Je trouvais que le poème de Lamartine définissait parfaitement bien les premiers morceaux que j’avais. «
Ô Lake fait référence au poème de Lamartine “Le Lac”. La poésie est-elle une source d’inspiration pour la composition de ta musique?
Pas directement. J’en lis beaucoup mais mon inspiration passe aussi par le cinéma, les images, la photographie ou encore la littérature. Mais quand je cherchais un nom d’artiste au début, je trouvais que le poème de Lamartine définissait parfaitement bien les premiers morceaux que j’avais. Contemplatif et romantique.
Entre les bruits de tonnerre au début de « Portrait of Solitude » ou encore la pochette de l’album où l’on voit un arbre, on sent que la nature est très présente dans ce projet. Pourquoi y avoir accordé une si grande importance ?
Refuge est un album avec beaucoup de sons organiques. Et puis la Nature, c’est très inspirant. Regarde, en ce moment je suis accoudé à une fenêtre je regarde les oiseaux passer… [rires] La nature, c’est la contemplation. Et puis si tu regardes le poème de Lamartine, la nature y est aussi très présente. Donc il était logique d’être dans ce thème là. Mais pour le prochain single qui sortira courant février (« Conversations »), le clip ne fera aucune référence à la nature. C’est une première pour moi.
Le clip de « Holocene » est un plan séquence satellitaire qui survole une falaise. Une véritable image cinématographique. Si tu rêvais de composer une BO pour un film, laquelle serait-ce?
Il y en a beaucoup. En ce moment, ça serait plutôt des séries comme Broadchurch. Ou quelque chose de très contemplatif, comme un film de Gus Van Sant par exemple.
Pour 2019, tu a de nombreux concerts de prévus. A quoi ressemblera un live de Ô Lake?
On a deux formules pour les lives. La première est sous forme la forme d’un duo (un pianiste et moi même) pour des concerts avec une écoute au casque. Chaque spectateur a un casque pour écouter la performance. Ce type de concerts se passe avec un petit public, une quarantaine de personnes, afin de vraiment conserver le côté intimiste de ma musique. Et puis la seconde version du live, que nous allons dévoiler au festival Travelling (en février), comporte six musiciens sur scène. C’est une version qui se rapproche plus de l’album avec des cordes, des arrangements…
« L’écoute au casque pour moi, c’est ce que je préconise vraiment. »
Pour ton album Refuge, dans quelles conditions recommandes-tu de se mettre pour l’écouter?
Déjà, je recommande une écoute au casque. Après, si on peut être dans un canapé, ou sous un plaid, c’est mieux. [rires]. Ou même face à la mer. Mais l’écoute au casque pour moi, c’est ce que je préconise vraiment. Il y a un véritable rapport à l’intimiste qui est important sur l’album.
Ô Lake sera le 6 février au festival TRAVELLING et le 27 Février au Hasard Ludique à Paris.