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Pria, Idles, Silly Boy Blue… Catch-Up Clips #26

Pria, Idles, Silly Boy Blue… Catch-Up Clips #26

Manifesto 21 - Pria

Deux mois. C’est la durée qui sépare le dernier catch-up de nos retrouvailles aujourd’hui. Et vu le nombre de clips qu’on a vu lors de cette période, il faut croire que beaucoup ne sont pas partis en vacances (on leur rend hommage avec ce top). Voici le meilleur des clips de l’été dans lequel des habitués continuent à trouver leurs places (Rone, Silly Boy Blue…) et dans lequel on découvre nos nouveaux talents comme Pria.

Pria – Scorpique

Première page de l’histoire du duo Pria (où la moitié de ce dernier, Nany, s’était démarquée dans notre compilation Open Source). Dans ce clip tourné en Roumanie, les deux sœurs célèbrent la puissance de la femme. Ici, la symbolique est portée par de nombreuses références, de la Vierge Marie, aux symboles d’une renaissance. Une DA complètement maîtrisée pour un premier tour de piste. D’une puissante grâce.

Rone – Room With A View

Salle pleine et standing ovation, Room With À View, carte blanche de Rone au Théâtre du Châtelet a été un véritable succès. Événement hybride entre concert, release-party et spectacle de danse, son nouvel album éponyme était magistralement célébré par une association artistique où la musique rencontrait les corps en transe. Et si le covid-19 a finalement eu raison des dernières dates, le monstre de l’électro et (LA)HORDE n’ont pas tiré leur révérence. Pour illustrer le morceau phare, les danseur.euse.s du ballet de Marseille offrent une rixe ensorcelante. Le combat s’invite sur les planches -et leurs coulisses- qu’ils ont foulées quelques mois plus tôt, au cœur d’un décor aux airs d’un monde d’après, un monde dévasté. Une bataille gracieuse sur un titre électrisant, où les corps se retrouvent enfin, se touchent, s’enlacent, s’emmêlent, s’entravent puis s’envolent.

Darius x Wayne Snow – EQUILIBRIUM

De l’absurde totalement maîtrisé ambiance méridionale et grillons, le clip polychrome « Equilibrium » est un condensé subtil des clichés estivaux siglés extrêmes – du joueur de foot, à la glamour cagole, en passant par le touriste banane/k-way, Alice Kong, l’exubérante réalisatrice parvient une nouvelle fois à faire bouillonner l’image jusqu’à la fusion finale. Ne faire plus qu’un avec son entité inverse ? Un visuel osé mais fort de poésie, interprété par des acteurs de haute voltige. Le producteur Français Darius et l’artiste Nigérian Wayne Snow se retrouvent 3 ans après leur première collaboration, et nous offre une pépite pop, rétro, qui fait bon rappeler l’été, déjà nostalgique que nous sommes.

Dan Deacon – Adriane in Wonderland

Dans « Adriane in Wonderland », Dan Deacon offre une nouvelle perspective de l’Americana et les lubies du pays roi du divertissement. Le spectateur est plongé entre rêve et réalité dans ce clip, immortalisant une compétition de toilettage de chien colorée et hors-norme. Les fidèles compagnons sont élevés (no pun intended) au niveau d’oeuvre d’art et ils semblent s’y complaire. Pour les adeptes de peroxydation capillaire, n’hésitez pas à vous inspirer de ce visuel pour vos prochaines visites au salon. Le titre fait office de bande-son du dernier documentaire HBO Well Groomed, réalisé par Rebecca Stern.

Silly Boy Blue – Hi, It’s Me Again

Après quelques collaborations avec Isaac Delusion et Don Turi, Silly Boy Blue fait son grand retour, deux ans après son premier EP But you will avec « Hi it’s me again ». Des touches bleues royales remplissent notre coeur, alors que l’artiste nous confie toutes ses notes inavouées, tous ses textes jamais envoyés, délaissant sa frustration pour mieux briller. Silly Boy Blue se dévoile par ce texte intimiste, baigné par des cordes mélancoliques, se multipliant dans ce clip pour nous présenter ses différents états d’âme, laissant entrevoir les prémisses de son premier album.

Ela Minus – el cielo no es de nadie

« show love in small, meaningful actions » voit-on écrit sous le clip de l’hypnotique morceau « el cielo no es de nadie ». Dans cette vidéo, Ela Minus évolue au milieu de ses machines, sur scène et dans les couloirs d’un club vide – le Elsewhere à NYC. Alors que les fêtes en grand nombre ne sont plus la norme, ce track rend nostalgique des foules dansantes, des néons brumeux et de la musique assourdissante. Le titre de la chanson « el cielo no es de nadie » (« je te donnerai le ciel » en français), fait référence à une expression couramment utilisée en espagnol lorsqu’on est amoureux·se . Ela défie ici cette expression :  » ‘el cielo no es de nadie’, c’est tout l’amour que je perçois dans les petits actes du quotidien. Le morceau invite à valoriser les actions non héroïques, mais constantes et significatives ». 

IDLES – MODEL VILLAGE

Les mélodies bourdonnantes d’Idles reviennent torturer les plateformes. De leur album Ultra Mono prévu pour le 25 septembre, les Anglais avaient déjà dévoilé trois titres. « Model Village » s’ajoute à la tracklist. Un clip à quatre mains réalisé par Michel et Olivier Gondry, qui s’échinent à imaginer la ville dans laquelle Joe Talbot (chanteur du groupe) a grandi. Ce dernier exprime avoir eu la volonté de s’enfuir le plus vite possible de cette ville corsetée, avant de découvrir que ce carcan s’étend au monde entier, jusqu’à la lune même. Associant imagerie numérique et dessins de papier, les deux frères dressent le portrait de ce « village » lugubre, gangrené d’une énergie morbide. Enfants sans tête qui s’agitent frénétiquement, violence incongrue et personnages d’une méchanceté imbécile, c’est une grande fête du village qui vrille à l’horreur.

Francis Mallari – Come On Baby

Francis Mallari, chanteur, bassiste et co-fondateur du groupe post-punk Rendez-Vous, s’est marié en février à Las Vegas. Cette information people pourrait sembler être une simple anecdote qui n’a aucunement sa place dans cette rubrique, sauf qu’il a décidé de marquer le coup avec « Come On Baby », titre qu’il a écrit en solo et accompagné d’un clip pour le moins original. C’est son film de mariage que l’on retrouve tourné en Super 8 entre une épopée idyllique de bord de route aux U.S. et la Little White Wedding Chapel – qui depuis les 50’s a célébré l’union de célébrités comme Judy Garland, Frank Sinatara ou Britney Spears –, et où une imitation d’Elvis Presley accompagne les vœux des mariés. Meublé de quelques séquences shootées au théâtre du Splendide à Paris où Mallari campe le crooner à cravate texane. C’est son pote, le réalisateur Ludovic Azémar, qui s’est chargé de mettre en boîte cette journée sous les meilleurs auspices, pour un rendu totalement rétro. Délire égocentrique avec une mise en scène plus vraie que nature, ou ultime preuve d’amour pour sa femme Sarah Metra, qui sera figée pour l’éternité dans la toile ? Quoi qu’il en soit, Francis Mallari n’a pas fait les choses à moitié et tente de joindre l’utile et l’agréable en se servant de ces images pour lancer son premier love song, en solo.

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SEVDALIZA – HABIBI

« Is there anyone out there / to get me out of my head? ». Avec le clip de « Habibi » qu’elle a écrit, produit et dirigé, Sevdaliza marque ses débuts en tant que réalisatrice, accompagnée de la cinéaste russe Anastasia Konovalova pour former le duo sevda+ana. À travers un clip en noir et blanc saisissant, elle se fraie un chemin à travers les émotions liées aux expériences de sa vie, entre l’amitié et l’amour, la loyauté et la fidélité, ou le confort et la peur. Selon Sevdaliza, l’idée n’est pas de se définir à travers autrui, mais d’apprendre des expériences vécues avec les autres afin de se définir par soi-même.

Bonus : Victore Yaga – Baba Yaga

À l’image de son premier clip « Jayancy » Victore Yaga s’inspire des compositions surréalistes de Magritte, pour dévoiler « Baba Yaga ». Un clip patchwork, où l’on découvre le monde complètement dingue et survitaminé de Baba Yaga. On la regarde, évoluer à travers ses décors burlesques s’échappant de ce monde bien trop morne pour elle.

Par Michel-Angelo Fedida, Laure Thébert, Géraldine Faure, Léa Simonnet, Adélaïde De Cerjat, Camille Laurens & Robin Gillet

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