Potochkine s’insère dans la nouvelle vague techno-EBM qui agite la musique francophone, de Rendez-vous à Kompromat. Entre performance, musique, théâtre et poésie, le duo crée un univers envoutant et hypnotique.
Le groupe sera en live à la Chaufferie de La Machine du Moulin Rouge le samedi 23 novembre à l’occasion de la Wet for me x Manifesto XXI.
Manifesto XXI – Votre musique évolue dans un univers synth pop et cold wave, avec des ambiances froides, post-industrielles…d’où vous vient cet attrait ?
Potochkine : Cela est apparu tout naturellement quand nous avons commencé à composer des morceaux ensemble. Difficile d’analyser d’où ça vient. Nos racines musicales mutuelles très certainement.
Le retour de l’EBM a largement caractérisé ces dernières années, vous considérez-vous comme appartenant à cette vague ? Quels groupes actuels dans ce style vous parlent ?
Oui, on appartient à cette vague d’une certaine manière. Certains de nos morceaux ont cette couleur reconnaissable mais d’autres non car nous aimons aussi aller explorer d’autres territoires sonores. Mais ça reste un des styles majeurs qui nous inspire et nous attire. Actuellement, dans ce style on adore Fixmer/ McCarthy, The Hacker/ Amato, l’album « Electronic Body Music » de Thomas P. Heckmann qui date de 2010, Silent Servant, Phase Fatale… Kompromat aussi qu’on adore. Et puis les classiques dont on ne se lassera jamais: D.A.F, Nitzer Ebb et Front 242.
Quels sont vos liens avec l’univers de la techno et du club ?
La techno fait partie de notre vie. On en écoute partout, tout le temps. Au réveil, en mangeant, dehors… Notre lien avec le club c’est la danse et la liberté. L’amour aussi. Quand nous habitions encore à Paris, on restait danser jusqu’à la fin comme des fous. Plein de gens nous disaient « Ohlala mais vous avez pris quoi vous ? » et nous « bah rien, juste la musique. Tu ressens pas ça toi ? ».
La techno coule dans nos veines comme du sang sombre.
Pouvez-vous nous parler des influences qui nourrissent votre dernier EP ? Quelle est son histoire ?
Notre dernier album Mythes (en écoute ici) est traversé de beaucoup d’influences (Mansfield Tya, Dopplereffekt, Aphex Twin, Charlotte Gainsbourg mais aussi Brian Eno, David Lynch, Chopin…). C’est un album particulier car il s’agit d’une B.O. que nous avons créée pour 3 spectacles de théâtre entre 2017 et début 2019. Nous travaillions en collaboration étroite avec notre ami et auteur/metteur en scène Ferdinand Barbet. Tous les morceaux ont été composés à partir de ses indications et de la dramaturgie de chacune des pièces. D’ailleurs, tous les textes de cet album sont extraits des pièces. Cet album est le souvenir de ces créations qui ont été capitales pour nous.
Vous venez du théâtre. Pourquoi être partis vers la musique ? Comment vous servez-vous du théâtre dans votre approche de la scène ?
La passion de la musique électronique devenait de plus en plus envahissante et surtout l’envie de créer notre propre forme était très ardente. À la création de Potochkine, notre but était de lier mise en scène théâtrale, performance et live, de montrer que le théâtre et la performance peuvent être là où on ne les attend pas et que les frontières entre les différentes formes vivantes sont fines et poreuses. Nous ne sommes pas qu’une seule chose.
Vos textes sont très denses : quelles histoires racontent-ils ? Le français est-il un choix de clarté, pour mieux les faire comprendre ?
Ils racontent notre vie, notre autour, notre colère et l’absurdité du monde. Le français s’est imposé finalement car il est notre langue maternelle et que c’est avec elle qu’on arrive à s’exprimer le plus aisément et finalement on se sent quelque part un peu plus libres.
Une brève histoire de votre duo ?
Venez nous voir samedi et on vous la racontera.
Ecouter l’album
Potochkine en live samedi 23 novembre à La Machine du Moulin Rouge