Du 9 au 13 novembre dernier, Saint-Étienne vibrait au rythme du Positive Education. Fêtant ses dix ans et sa 5ème édition, le festival a affirmé plus que jamais son positionnement à l’avant-garde de la musique électronique, avec une prog pointue et savamment dénicheuse. Retour sur ce marathon sonore, où nous avons rencontré les artistes Azu Tiwaline et Zoë Mc Pherson (vidéos dans l’article).
Déjà trois semaines, et on se remet toujours à peine du Positive Education. De son inauguration le mardi soir jusqu’à son closing le dimanche midi passé, tirant chaque nuit jusqu’au petit matin, le festival joue la carte de l’endurance. Jonglant entre les têtes d’affiche internationales, les pépites locales et les talents de niche, les trois scènes installées dans les immenses halls vitrés de la Cité du Design ont délivré une programmation extrêmement riche sans jamais perdre sa cohérence, et faisant une part belle aux artistes femmes, non-binaires et/ou lgbtq+.
Bien qu’il ait fallu régulièrement y jouer des coudes entre des torses nus et lunettes de soleil colorées, la scène 1 s’est imposée comme la plus massive, alignant les stars de la techno (Anetha, Jennifer Cardini, puis Eris Drew & Octo Octa en bouquet final) et autres explorations club music : le mercredi, Shygirl devant son public magnifique, le set éclectique de la géniale Crystallmess puis l’efficace ballroom de LSDXOXO nous ont donné du mal à quitter cette scène pour rejoindre les autres. Sacrés dilemmes de festival. La même nuit, sur la 3, Mika Oki, la boss de Lyl Radio Bruxelles, vraie diggeuse derrière sa lampe frontale, cassait le dancefloor dans un tout autre style plus indus, avant de laisser place au live hybride et envoûtant d’Azu Tiwaline (interview ci-dessous) en b2b avec le suisse Garçon.
Rechercher cet état second que procure une musique répétitive…
Azu Tiwaline
Après un jeudi férié salvateur, le week-end a achevé de nous casser la nuque sur une scène 2 aux couleurs bass et breaks expé (Flore, Katatonic Silentio, Aquarian, tous·tes en live). Lae sound designer et multidisciplinaire Zoë Mc Pherson (interview ci-dessous) a offert l’un des shows les plus déchaînés du festival, avec une puissance punk communicative, sautant partout jusqu’à s’en tordre la cheville. Quittant l’obscurité pour la lumière de l’aube, les excellents Simo Cell et E-Unity ont régalé avec un set solaire et ultra généreux, parfait pour un début d’after. Poursuivant l’ultime soirée avec le délicieux b2b des anglaises LCY & Object Blue, le lyonnais Christian Coiffure remplaçant Esther au pied levé, puis l’infatigable NVST, on s’est tranquillement laissé naviguer sur un line-up irréprochable jusqu’aux derniers instants.
Tant qu’il y a du métal et de l’humidité…
Zoë Mc Pherson
Si le Positive Education peut effrayer les moins tenaces d’entre nous, et ça se comprend, la timetable hyper dense garantit de belles soirées, que celles-ci durent quatre, huit, ou quinze heures. Entre les noms qu’on connaissait déjà, on y a aussi fait de belles découvertes, au détour de leurs dj sets sans-faute : Anaïs Leszcynska dont on avait aperçu le nom sur Rinse, la géorgienne Salome ou encore Claudia, du label tchèque Deviant. Les courbatures sont passées, les claques musicales résonnent encore.
Image à la une : © Rafael Carosi
Interview, images & réalisation des vidéos : Soizic Pineau & Sarah Diep