Le 16 septembre 2022, dans le cadre du festival de photographies Regards du Grand Paris, Manifesto XXI a organisé une table ronde aux Magasins généraux entre Yamina Zarou (Verdragon) et Tatiana Reinhardt (MakeHerSpace). Ces deux militantes pour l’inclusion des marges dans le territoire urbain discutent de la pérennisation de l’accès aux personnes marginalisées aux lieux de réunion, de formation, de soin et d’expression dans une gentrification galopante.
Yamina Zarou (Verdragon) et Tatiana Reinhardt (MakeHerSpace) discutent de leur combat pour un droit à la ville jamais garanti dans une gentrification qui fragilise les populations les plus marginalisées, ainsi que les accomplissements qui les inspirent et qui les portent.
Verdragon, c’est une association qui pousse des racines dans le quartier de la Noue, à Bagnolet. Fondée par Alternatiba et Front de mères, la mission de cette « maison d’écologie populaire » est de garantir un « laboratoire des luttes » intersectionnelles – nous en parlions ici. En auto-organisation, ses militant·es luttent pour l’inclusion et contre la gentrification, organisent des événements culturels et artistiques, de l’éducation à l’écologie, des voyages à la mer… Iels redéfinissent leur cadre et leur mode de vie, là où les pouvoirs publics ont tendance à se retirer.
MakeHerSpace, c’est une association qui milite pour l’inclusion des femmes dans les fablabs et « lieux du faire » – occupés entre 70 et 100% par des hommes, selon le livre blanc du Réseau français des fablabs de 2017. Ces lieux où l’on peut trouver matériel et usager·es qualifié·es sont un nouvel acteur incontournable dans la résilience sociale : on peut s’y retrouver, se former, conceptualiser de nouveaux outils pour répondre à de nouveaux besoins, en bref inventer de nouvelles façons d’innover socialement et industriellement. L’enjeu d’y inclure femmes et personnes marginalisées est des plus pressants alors que cette culture pourtant apte à redéfinir des parcours de vie par l’auto-organisation est encore très excluante.
Photo © Jan Gottweiss